Une soirée avec Maurice Cocagnac

 par Chantal Dumolard

    Nous étions convié, le samedi 9 janvier 2016, de 17 à 19 heures, dans la salle Dumont du Centre d’études du Saulchoir, 45 rue de la Glacière à Paris, pour une rencontre proposée par Geneviève Patte et la Petite bibliothèque ronde autour de Maurice Cocagnac, dominicain, musicien, peintre, illustrateur et éditeur aux éditions du Cerf, dans les années 1970, d’albums pour les enfants. Une assistance de 70 personnes dont 12 messieurs.

Sept d’un coup

– Geneviève Patte introduit la soirée et cite « la très belle exposition de la médiathèque Françoise Sagan. » Comprendre : l’exposition  Dans les coulisses de l’album que propose le CRILJ …

– Cécile Boulaire fait une analyse très fine de l’œuvre de Maurice Cocagnac et de « ses » illustrateurs, entre autres les précuseurs Alain Le Foll et Jacques Le Scanff.

– Marie-Hélène Delval lit et fait dialoguer de piquante manière vieux « caté », bible et ouvrages bibliques « à la Cocagnac ».

– Jacqueline Kotwica déroule les trois périodes de l’inclassable Maurice Cocagnac : 1) il s’illustre lui-même, 2) il écrit ses textes et découvre des illustrateurs, bretons ou japonais, 3) il crée des collections puis se retire, n’écrivant plus, n’illustrant plus.

– Moment émouvant : Kota Taniuchi, illustrateur présent dans la salle, raconte sa rencontre avec Maurice Cocagnac, par éditeur japonais interposé. Là-haut sur la colline, dit-il, est un album pour 0 à 100 ans.

– Irène Bonacina qui a découvert Maurice Cocagnac grâce à Geneviève Patte décrit six livres, sensible qu’elle est à leur poésie et à leur finesse, en illustratrice publiant depuis six ans. Parmi ses choix : Qui m’appelle ? illustré par Kota Taniuchi…

– Une petite fille a longs cheveux bruns, lunettes, regard grave, s’approche d’Irène Bonacina et la regarde avec sérieux, tel une elfe sortie d’un des livres de Maurice Cocagnac et de sa tribu d’illustrateurs.

Pour poursuivre

    Bernadette Onfroy, comédienne, lit Là-haut sur la colline, comme en kamishibaï ; elle porte un vêtement vert assorti aux couleurs du livre.

    Patrick Jacquemont, frère dominicain présent dans la salle évoque le Cocagnac voisin de cellule, plus mystique qu’austère mais pas confit en dévotion, d’une immense culture, passionné de civilisations lointaines. Les dominicains de la rue de la Glacière ont veillé à préserver son fonds, dessins et écrits, même s’il n’est pas publié et peu connu aujourd’hui. Il rappelle que, pendant la période « japonaise », les éditions du Cerf achetaient les images seules et créaient un texte parfois d’après les réactions des enfants regardant ces images.

    Janine Kotwica cite le seul livre réédité, Petit mammouth, chez Memo. Elle fait part d’un double étonnement : rien sur Maurice Cocagnac ni sur Alain Le Foll dans le Dictionnaire du livre de jeunesse du Cercle de la librairie.

C’est presque fini

    Il est 19 heures 15. L’assistance se léve peu à peu. Des conversations animées se poursuivent autour des ouvrages, « livres de silence éloquent », dira Janine Kotwica. Des questionnements restent en suspens. Maurice Cocagnac garde une part de mystère. Irène Bonacina signe quelques livres. Les dominicains ne sont pas pressés de fermer la salle.

    Une soirée de charme qui fut un régal de bout en bout.

(le 22 janvier 2015)

 cocagnac

Chantal Dumolard est documentaliste en patrimoine muséographique. Elle  a longtemps travaillé  au Musée du sport, avenue de France, dans le treizième arrondissement.  Elle est, depuis quelques années, administratrice du CRILJ

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