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MULTI-CULTURES – « L’association Bain de livres/Bücherbad va à la rencontre des gens là où ils se trouvent, amenant des livres de qualité aux jeunes et aux familles, en français/allemand et dans les principales langues de la migration. Elle parque un de ses deux bus, transformés en bibliothèque et installe tout autour son mobilier de lecture : transats, tapis, coussins, tipis, etc. Elle propose des moments de rencontre riches, autour des livres et des animations mises en place par son équipe professionnelle. L’association s’adresse aux enfants de 0 à 18 ans ainsi qu’à leurs parents, avec un focus particulier sur les personnes issues de la migration. Par son action, l’association amène des habitudes de lecture, une ouverture à l’autre et une meilleure compréhension de soi, de l’autre et de son environnement. Elle lutte contre les abus d’écran, les difficultés d’apprentissage liées à l’ « allophonie », le manque de plaisir à lire, l’illettrisme et le manque de relations sociales. Ses atouts sont : une équipe professionnelle, la mobilité, la flexibilité, un fonds de livres de qualité en français/allemand et dans les langues étrangères, du mobilier d’animation adapté à l’extérieur. » Huit cents livres par bus en plus de soixante langues. Site de l’association ici.

QUASI LIVE – En 1985, André Franquin avait accordé à Numa Sadoul, grand amateur de bande dessinée, une série d’entretiens qui avait fait l’objet de l’ouvrage de référence Et Franquin créa la gaffe que Glénat vient de rééditer. De leur côté, le dessinateur Frédéric Jannin et l’auteur Nicolas Vandooren, plongeant dans les cassettes audio de la légendaire rencontre, ont réalisé, pour la belge RTBF, un postcast en six épisodes, Franquin par Franquin, disponible gratuitement ici.

PARUTION –  Vient de paraitre Brève histoire de la concentration dans le monde du livre par Jean-Yves Mollier. « Puisque le contrôle de la parole semble bien inclus dans le projet de Vincent Bolloré de posséder à la fois le numéro 1 de l’édition, Hachette, qui pèse 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et Editis, qui a dépassé 800 millions en 2021, il est nécessaire de remonter à l’origine des phénomènes de concentration dans le monde du livre et de l’édition pour y mettre à nu les logiques qui sous-tendent cette stratégie. Avant de revenir sur les péripéties qui ont marqué l’histoire de l’édition française depuis deux décennies, on retracera l’odyssée de la Librairie Hachette avant 2002, puis on décrira le parcours mouvementé d’Editis jusqu’à cette date. On n’aura garde d’oublier les sagas parallèles de Flammarion, Gallimard, Le Seuil et Média-Participations. » Libertalia 2022, 176 pages, 10,00 euros.

LA TÊTE ET LES JAMBES – Paru récemment Une histoire politique de l’EPS : du XIXe siècle à nos jours par Serge Durali et Guillaume Dietsch. « Ce livre analyse l’histoire politique de l’Éducation physique et sportive (EPS) afin de mettre en lumière l’impact des changements sociétaux sur la place du corps à l’école. Les réformes disciplinaires sont systématiquement étudiées à travers les politiques éducatives et les mutations de la société française, afin de mieux comprendre les causes des adaptations constatées dans les programmes. Ce livre propose une analyse critique des différents courants de pensée des principaux acteurs de chaque période historique. Il traite en particulier la période contemporaine afin de mettre en évidence l’impact des transformations sociétales par rapport à la discipline scolaire EPS. » De ‎Boeck 2022, 360 pages, 29,90 euros.

CONTE – Pour documenter l’historique du renouveau du conte en France (1970-1985), l’Association professionnelle des artistes conteurs (APACC) met en ligne des entretiens filmés avec des conteurs et des conteuses (adhérents de l’association) répondant à un même questionnaire. Il y a, à ce jour, quarante-et-une vidéos en ligne, une quinzaine d’entretiens restant à réaliser. C’est ici.

PARUTION – Vient de paraitre Hermione Granger, lectrice de Harry Potter de Tanguy Habrand. « Depuis son apparition remarquée dans le Poudlard Express, où elle disait déjà ‘tout savoir’ de Harry Potter, Hermione Granger s’est imposée comme un des personnages les plus complexes et emblématiques de J. K. Rowling. Moquée en raison de son physique, suscitant l’agacement par son légalisme, sa tendance à faire la morale, son perfectionnisme et son incroyable réussite scolaire, Hermione est dans le même temps d’une fidélité infaillible en amitié, pour laquelle elle est prête à réviser ses principes. Son portrait est ondoyant : première de classe altruiste, rat de bibliothèque tourné vers l’action, être de raison en proie à des émotions incontrôlables. Rien n’est simple dans le tourbillon de l’adolescence, surtout lorsque l’on est né Moldu dans le monde des Sorciers. » Les Impressions nouvelle 2022, 144 pages, 13,00 euros.

ASTRID LINGDREN – Paru il y a quelques années, ce court ouvrage que nous avions omis de signaler : À propos d’une vieille dame facétieuse nommée Astrid Lindgren, de Fifi Brindacier sa fille farfelue et de quelques autres fieffés farceurs de Thierry Maricourt dans lequel l’auteur montre une « Astrid Lindgren anticonformiste, féministe, pacifiste, hostile à toutes les injustices [et qui] , sous les récits apparemment fantaisistes et déjantés d’une littérature pour les jeunes, exprime le rêve utopiste d’un autre monde. »  Éditions de l’Élan 2014, ‎80 pages, 16,00 euros.

PRIX – Le prix Papiers Nickelés 2022 a été attribué à Albert Robida, de la satire à l’anticipation récemment paru aux Impressions nouvelles sous la direction de Claire Barel-Moisan, chercheuse à l’ENS de Lyon, et Matthieu Letourneux, professeur de littérature à l’Université de Nanterre. Illustrations nombreuses et riches contributions signées Laurent Gerbier, Valérie Stiénon, Heinrich Raatschen, Amélie Chabrier, Philippe Willems, Claudine Grossir, Sandrine Doré, Bertrand Tillier, Yves Citton, Laurent Bazin, Carine Goutaland, Caroline Grubbs, Francis Marcoin, Dominique Lacaze et Jean-Claude Viche.

PARUTION – Paru il y a quelque temps Spirou et les petits formats de Franquin et Roba, en édition commentée par Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, chercheurs en bandes dessinées. « Une aventure réalisée par Franquin et Roba pour Le Parisien libéré à redécouvrir aujourd’hui […] sous sa forme originelle, en fac-similé de sa publication en six strips dans le journal, […] sous sa forme moderne, recolorisée, [et] en planches originales commentées. » Dupuis 2021, 136 pages, 28,95 euros.

ÇA ALORS (1) – Les fournisseurs d’accès à Internet aiment-ils la littérature pour la jeunesse ? Les destinataires de bimensuel « courrier du CRILJ/orléanais » qui n’ont pas reçu le numéro 467 du dimanche 18 décembre seraient bien inspirés d’aller voir dans leur espace client. Une surprise (de Noël) les y attend sous l’onglet des mails indésirables. Ne leur restera plus ensuite qu’à faire savoir qu’ils autorisent la livraison.

NOMINATION – Thérèse Willer, conservatrice depuis 2007, à Strasbourg, du Musée Tomi Ungerer, Centre international de l’illustration, ayant fait valoir ses droits à la retraite, c’est Anna Sailer qui dirigera l’établissement à compter du 1er mars 2023. « Depuis 2019, Anna Sailer est directrice adjointe du Museum MMK für Moderne Kunst [à Francfort-sur-le-Main], une institution majeure de l’art moderne et contemporain en Europe. Dans son travail de commissaire d’exposition comme dans la conception d’actions de médiation, elle s’intéresse aux liens entre société et esthétique. Formée à la littérature et à l’histoire de l’art, Anna Sailer explore également les croisements entre le texte et l’image comme lieux de pensée et d’expérience sensible. »

ADAPTATION – La série d’albums « Les Sept Ours nains » signée Émile Bravo va être prochainement adapté pour Netflix, en 3D, par la société française de production de films d’animation Folivari. Dans l’attente de voir, on peut lire Boucle d’or et les sept ours nains (2004), La faim des sept ours nains (2005), La belle aux ours nains (2009), Mais qui veut la peau des ours nains ? (2012), toujours au catalogue Seuil jeunesse.

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« Bon, allez, le renne, on repart : on n’a pas encore fini. »

Illustration : Philippe Corentin

ON VOUS LE DIT – À Aubord (Gard), une institutrice est poursuivie par deux familles pour avoir dévoilé à ses élèves que le père Noël n’existait pas. Interrogés par le quotidien local  Le Midi libre, les gendarmes ont fait savoir que « n’ayant pas obtenu d’extension de leur compétence territoriale, le Père Noël ne serait pas entendu dans cette procédure. » L’Éducation nationale suit l’affaire de près.

AVANT-COLLOQUE – Les quatre-vingt-neuf webinaires professionnels du jeudi 24 et du vendredi 25 novembre 2022 du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis sont en ligne. Parmi ceux-ci, celui, imaginé par le CRILJ, qui, sous le titre De la mémoire en littérature pour la jeunesse racines, souvenirs, transmission, donne successivement la parole à Françoise Lagarde, Max Butlen, Rolande Causse et Viviane Ezratty. C’est ici.

PARUTION – Paru récemment La dernière aventure de Tintin et d’Hergé : L’Alph-Art ou l’art de l’inachevé par Nicole Benkemoun, agrégée d’arts plastiques et  plasticienne. « Le dernier album de Tintin, Tintin et L’Alph-Art, n’a jamais fait l’objet d’une étude et ce livre est la première publication à ce sujet. L’album, inachevé en raison de la mort d’Hergé, se ‘conclut’ sur l’image de Tintin conduit à la mort. Beaucoup ont souhaité ‘terminer’ le récit, sauver la vie de Tintin (albums pirates). L’auteure s’interroge sur cette notion d’inachèvement de l’œuvre d’Hergé. [Celui-ci] voulait-il envoyer un signal en faisant disparaître ‘définitivement’ Tintin ? Son œuvre prend-elle tout son sens grâce à cet inachèvement ? À partir de ce travail détaillé, nourri par une iconographie très riche l’auteure élargit son propos en se penchant sur les rapports entre Hergé et la peinture d’une part – sa seconde passion non aboutie – et entre la BD et la peinture d’autre part. »  Sépia 2022, 272 pages, 20,00 euros.

COMME À LA RADIO – Sur France-Culture, le lundi 26 décembre 2022, entre 12 heures et 13 heures 30, Olivia Gesbert accueille dans Bienvenue au club : Bruno Blanckaert, directeur du Grand Rex, cinéma qui fête cette année ses 90 ans ; Anne Gourdet-Marès, historienne du cinéma, responsable de la collection des appareils cinématographiques et des ateliers pédagogiques pour les jeunes publics de la Fondation Jérôme-Seydoux, auteure de Si on allait au cinéma ! (À dos d’âne, 2019) ; Christian Bruel, écrivain, éditeur et formateur, pour L’aventure politique du livre jeunesse (La Fabrique, 2022) ; Marie Lallouet, éditrice et autrice du livre 50 ans de Gallimard Jeunesse (Gallimard, 2022). Il y a de pire plateau pour un lendemain de fête.

PARUTION – Vient de paraitre Les 50 titres cultes de la bande dessinée jeunesse par Thomas Mourier et Sonia Déchamps. Préface : Magali Le Huche. Illustrations : Bunka. « La BD jeunesse offre une diversité de thèmes, genres et graphismes infinis. BD, comics et manga sont au sommaire de cette sélection qui propose aux parents, familles, enseignants et à tous les curieux, de bâtir une bibliothèque idéale avec leurs enfants, en leur proposant une sélection éclectique, des grands classiques aux pépites méconnues. » Dans la même fournée, Les 50 titres cultes de la bande dessinée asiatique et Les 50 titres (cul)tes de la bande dessinée érotique. Bubble éditions 2022, 136 pages, 15,00 euros. Les trois guides dans un boitier carton : 40,00 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (26) – Dans le récent catalogue des éditions Rue du monde, cette idée soufflée par Alain Serres : « Et si, pour Noël, les enfants offraient un livre de littérature jeunesse aux adultes de leur entourage ? »

PETITE ENFANCE – Le numéro 4 de La rOnde, revue publiée, à Clamart, par La Petite bibliothèque ronde, est consacré à la petite enfance. Avec le très jeune public, la médiation est essentielle pour créer les conditions d’une rencontre réussie avec le livre. Ce quatrième numéro de La rOnde met à l’honneur différentes initiatives qui font bouger les lignes, en France et à l’étranger, pour que la découverte de la lecture par les tout-petits devienne la responsabilité de tous. Vous y trouverez des témoignages de professionnels de la petite enfance, de lecteurs, de formateurs, d’éditeurs ainsi que le retour d’expérience de plusieurs établissements culturels, dans le champ de la lecture publique comme de l’éveil artistique et culturel : la BDP du Calvados, la Cité des sciences et de l’industrie, le Mac Val ou encore l’Orchestre National d’Ile-de-France, entre autres. Un cahier spécial est également consacré à l’association A.C.C.E.S. pionnière dans le domaine de la lecture avec un tout-petit, qui fêtait cette année ses quarante ans. Ces points de vue complémentaires permettent d’aborder des questions centrales pour les professionnels comme la formation, les partenariats contribuant à pérenniser les actions ou encore les moyens. » Prix du numéro : 19,00 euros. Les trois livraisons précédentes étaient consacrées au kamishibaï, au numérique et au théâtre. » Informations complémentaires ici.

PATRIMOINE – Humour et dérision au programme : le nouveau hors-série du quotidien Le Monde s’intéresse aux Pieds Nickelés en proposant deux histoires complètes de 1957 (Les pieds Nickelés font boum et Les Pieds Nickelés rois du pétrole), de René Pellos d’après Louis Forton, ramenant à nous quelques exemples des « péripéties de trois vagabonds rebelles, précurseurs des BD contestataires et décalées du XXème siècle ». En préface, quelques articles documentaires dont un qui rappelle, fort à propos, que la série (qui se développera sur 114 albums) est une histoire française. « Pourquoi donc ces escrocs à la petite semaine sont-ils aussi sympathiques ? Comme Robin des Bois, ces spécialistes des coups fumants s’en prennent avant tout aux nantis arrogants, institutions brocardées, autorités et pouvoirs ridiculisés : tous à la merci du trio. » (Rodophe Massé). Le Monde 2022, 112 pages, 9,99 euros. En kiosque.

PARUTION – Paru récemment Illustrateur jeunesse : un vrai métier ! par Valérie Belmokhtar, illustratrice et enseignante. « Ce livre s’adresse aux personnes qui, s’intéressant au métier d’illustrateur jeunesse, veulent se lancer professionnellement ou simplement illustrer des textes pour leur plaisir. La première partie présente l’histoire de l’illustration jeunesse ainsi que ses différents domaines d’application. Ensuite, le livre se propose d’être un véritable outil pédagogique, en procédant étape par étape, afin d’apprendre à son lecteur à illustrer des textes pour enfants avec méthodologie et à gérer son activité d’illustrateur jeunesse. Richement illustré par des travaux d’illustrateurs classiques ou contemporains, Illustrateur jeunesse : un vrai métier ! regorge d’exemples précis et de références, ainsi que de conseils concrets. » Pyramid 2022, 256 pages, 39,00 euros.

LA COURSE EN TÊTE – La bibliothèque publique de Brooklyn, à New York (USA), a dévoilé la liste des 125 livres les plus empruntés de son histoire. À la première place : Max et les Maximonstres de Maurice Sendak, qui, lui-même, habita Brooklyn. La bibliothèque possède 145 copies physiques de cet ouvrage, ainsi que cinq versions audio.

LA TOTALE (1) – Hachette collections fait le choix des temps anciens et publie, en édition de prestige, l’intégrale des aventures du fils des âges farouches. « Au cœur d’une fantastique préhistoire, Rahan survit au milieu des bêtes les plus féroces. Simplement armé de son incroyable coutelas d’ivoire, il observe, comprend et transmet à son prochain. Luttant contre l’obscurantisme de ‘Ceux-qui-marchent-debout’, le fils de Craô fonce vers de formidable aventures. Adopté par le clan du Mont-Bleu et son chef Craô, orphelin par deux fois, Rahan a séduit des générations de lecteurs. Apparu en 1969 dans le premier numéro du magazine Pif Gadget, retrouvez aujourd’hui l’intégrale de cette série mythique créée par Roger Lécureux et André Chéret. » Á la fin de chaque album, un cahier de 12 pages avec des illustrations pleine page d’André Chéret, l’histoire de la série et de la création de Rahan, la mise en parallèle entre la série et la réalité préhistorique. Le numéro 1, disponible en kiosque, est à 2,50 euros. Ceux qui s’abonneront (pour ne manquer aucun des 47 numéros à paraitre) bénéficieront de quelques gratuités et de divers cadeaux. En kiosque, le numéro 2 coûtera 7,99 euros et les suivants 13,99 euros. Site dédié ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (25) – « Dis papa, dis maman, vous nous ferez une pizza, à Noël, pour le réveillon ? »  Chaque année, c’est pareil : la réponse est un non catégorique. Cette fois, retentez votre chance pour la soirée du Nouvel an et faites caisse commune – les frères, les sœurs, les cousins, les cousines et toute la smala – pour offrir à papa/maman l’encyclopédie Modernist Pizza de Nathan Myhrvold paru il y a quelques mois. « Trois volumes dans un superbe boitage, le premier livre [documentant] l’histoire et les fondamentaux, le deuxième la technologie et les ingrédients, le dernier les recettes. Sans oublier le manuel à spirale pour compléter la pratique. » The Cooking Lab 2022, 1708 pages, 375,00 euros. Bonne cagnotte. PARUTION – Vient de paraitre Le livre de Quentin Blake par Jenny Uglow. Traduction : Marie Ollier. « Quentin Blake est l’un des plus grands illustrateurs de notre temps. Depuis 70 ans, ses personnages fantaisistes et incroyablement vivants, ses dessins percutants et pleins d’humour ont charmé et inspiré des générations de lecteurs et d’artistes. Voici une rétrospective unique de son oeuvre, depuis ses premiers croquis publiés dans la revue Punch quand il avait 16 ans, jusqu’à ses créations les plus récentes en passant par ses collaborations avec les auteurs John Yeoman, Russell Hoban, et bien sûr Roald Dahl. Un ouvrage exceptionnel, entièrement illustré d’archives et de dessins dont certains inédits, qui nous dévoile l’univers aux multiples facettes de cet artiste de génie. » Gallimard 2022, 256 pages, 35,00 euros.

JOUONS – Le Signe, Centre national du graphisme, 1 place Émile Goguenheim à Chaumont (Haute-Marne), propose, les jeudi 22 et 29 décembre 2022, entre 14 heures 30 et 16 heures 30, deux après-midis de jeux modulaires, pour les enfants à partir de 6 ans. « Différents jeux seront mis à disposition du public, en lien avec la modularité de la lettre, des chiffres et de la forme.  » Gratuit et sans réservation. Site de centre ici.

PARUTION – Vient de paraitre Les artistes peuvent-iels tout dire ? par Guillaume Nail, écrivain, ex-président de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. « Les réacs se plaignent de ne pouvoir s’exprimer librement, pourtant ils continuent de déverser leur haine et d’entretenir l’invisibilisation des voix minorisées, celles qui ne portent pas le privilège de l’homme blanc cis hétérosexuel. À l’heure où chaque jour voit éclore sa nouvelle pseudo-polémique – menace woke, cancel culture, nouvelles censures, stratagèmes développés par celleux qui monopolisent la parole, et refusent d’admettre que leur pouvoir est remis en cause -, Monstrograph donne la parole aux artistes qu’on entend moins, ou pas assez. Objectif : éclairer leur réalité de créateurices, et les questions qu’iels se posent en matière de liberté de création. » Dans l’ouvrage, aucun écrivain pour la jeunesse. S’il y a une raison, Guillaume Nail ne nous dit pas laquelle. Monstrograph 2022, 192 pages, 16,00 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (24) – Pitt Ocha et le vélo à propulsion phonique, ce sont les Ogres de Barback et leurs amis, seize chansons et un conte musical où l’on reconnait, en plus de la famille Burguière au grand complet, Eskelina, Francis Cabrel, Juliette, Aldebert, Charlélie Couture ainsi qu’Ariane Ascaride qui, avec Thomas VDB, prend en charge le conte qui clôt l’album. Les chansons qui précèdent (dont une, fort connue, signée Anne Sylvestre) « passent par la cour de récré, les petites contradictions des parents, les écrans envahissants, la révolution des filles, la nature avant le béton et par une maison de paille qu’il a fallu quitter. » Il y parle aussi de différence, de tolérance, de fraternité, de partage,  de bonheur, de tendresse, d’amour, de famille et de confinement. On n’est pas obligé de connaitre les trois productions précédentes – la première datant de 2003 – pour apprécier celle-ci. Chez Irfan, en CD (14,00 euros) et en livre-CD avec des illustrations d’Eric Fleury (25,00 euros).

PARLONS SPORTS – Une quatrième vidéo sur la chaine YouTube du Centre André François, Centre régional de ressources sur l’album et l’illustration de Margny-lès-Compiègne (Oise), celle de la table ronde du 21 octobre 2022 qui, autour du journaliste sportif Nicolas Teillard, de France Info, réunissait Pierre-Philippe Bureau, Vincent Durupt, Philippe Grand et Anne-Margot Ramstein. « Pourquoi organiser une table ronde autour de l’exposition J’ai pas dit ‘Partez !’ ?  Pour dépasser la seule question littéraire et ouvrir la réflexion à des spécialistes du sport. Au moment où de grandes manifestations s’organisent sur le territoire national (Coupe du monde de rugby en 2023, Jeux Olympiques en 2024), il nous semblait important de s’intéresser à la place donnée au corps à l’école, en famille, dans les loisirs. Roland Barthes disait que le sport avait remplacé le théâtre antique : c’est dans les stades que, désormais, ont lieu les grands rassemblements humains et que s’écrivent la plupart de nos récits nationaux. »  La chaine est ici.

PARUTION – Vient de paraitre Enfances de cinéma par Carole Desbarats, accompagnatrice de l’association Les Enfants de cinéma depuis sa création. « Le plus souvent, le cinéma édulcore la représentation des enfants et lisse les aspérités susceptibles de rebuter un spectateur adulte en recherche de cet objet nostalgique par excellence qu’est l’enfance. Alors, on nous montre des personnages sur lesquels le mal n’a pas vraiment de prise, dont on éradique toute cruauté, toute sexualité, dont on camoufle le rapport à la mort. Cela étant, des cinéastes osent refuser ces clichés et filmer des enfants dans toute leur complexité. Reconnaître une possible proximité de l’enfance avec le mal n’interdit pas de nous proposer aussi de partager cet émerveillement que les petits éprouvent plus facilement que les adultes dont l’innocence est érodée. Carole Desbarats a choisi de se tourner vers ces œuvres qui, des débuts du cinéma à aujourd’hui, essaient de respecter leurs personnages d’enfants. La façon dont un cinéaste traite un personnage d’enfant est un véritable révélateur de ses qualités de réalisateur. » Warm 2022, 204 pages, 20,00 euros.

REVUE – Le numéro 4 (décembre 2022) de la revue Lu et partagé que publie, en Belgique, le Fonds de l’image et du texte pour la jeunesse est paru. Des recensions, des articles, des informations. Une belle richesse rassemblée par Luc Battieuw et par son équipe. On peut lire et télécharger à partir de cette page.

UNE OPPORTUNITÉ L’appel à communication pour le colloque De la mémoire dans la littérature pour la jeunesse : racines, souvenirs, transmission que le Centre de recherche et d’information sur la littérature pour la jeunesse organise le vendredi 13 et le samedi 14 octobre 2023 est – à la demande générale – prolongé d’un mois. Le texte est désormais ici. La nouvelle date limite est le mardi 31 janvier 2023. D’autres informations à cet endroit.

CONTE MUSICAL – Paru en 2020 – comme le temps passe – le livre-CD Léo & ses compagnons d’aventure. « Ça raconte l’histoire de Léo, un adolescent qui ne se satisfait pas des métiers dans l’air du temps que lui propose sa conseillère d’orientation. Il décide d’aller à la rencontre d’artisans un peu originaux afin de choisir son futur métier. L’histoire de ce jeune à la fois drôle et forte est agrémentée de beaux portraits d’artisans le tout sur un fond musical à la Tom Waits, très près de l’os. » L’histoire, les musiques et les illustrations sont de Samuel Tarin, par ailleurs graphiste indépendant. Le narrateur est Christian Olivier qui, lui, a choisi de faire chanteur des Têtes Raides. Pour acheter, voir avec Samuel Tarin au 06 82 91 91 54. Sinon, vous pouvez écouter sur votre plate-forme de streaming musical favorite.

ET LE RENARD ALORS ? – Bientôt, à New-York, sur la Cinquième Avenue, dans le jardin de la Villa Albertine (occupé par les services culturels de l’Ambassade de France), va être érigé une statue représentant le Petit Prince. Pour Jean-Hugues Monier, un des Français de New York à l’origine du projet, un scandale va, à cette occasion, être levé : « Il était plus que temps. Quand on se promène dans Central Park, on trouve une ribambelle de statues, dont plusieurs figures liées à la littérature pour enfants, de celle de Hans Christian Andersen à celle représentant Alice aux Pays des Merveilles. Mais pour l’œuvre la plus publiée au monde, rien. » La levée de fonds (80 000 dollars) est en cours et le sculpteur choisi pour réaliser le bronze est Jean-Marc de Pas, déjà auteur du buste de Saint-Exupéry exposé à l’aéroport du Bourget. À  New York, le Petit Prince sera assis sur le muret qui borde le jardin de la Villa Albertine, le regard tourné vers le ciel. Inauguration de la statue prévue en septembre 2023, pour le quatre-vingtième  anniversaire de la première publication du livre, en anglais, chez Reynal & Hitchcock Inc.

SOUTIEN – Les usagers de la bibliothèque Fessart/Jacqueline Dreyfus-Weill, 6 rue Fessart à Paris, sont en colère. « Si nous nous réjouissons de l’arrivée d’une médiathèque digne de ce nom dans le 19e arrondissement, qui donnera un nouveau coup de fouet à l’élargissement des publics, comment accepter que cela puisse se faire au détriment de l’existant ? C’est tous ensemble, bibliothèques de proximité et médiathèques à rayonnement plus large, que pourra être gagnée la nécessaire bataille de l’accès de la culture au plus grand nombre. Afin de répondre à la demande du public, de continuer à offrir des collections attractives et renouvelées dans les deux sections, de poursuivre les nombreux partenariats, de maintenir les activités et animations qui font de cette bibliothèque un lieu de vie intergénérationnel où échanger et partager, nous demandons le maintien des moyens existants. » Ils nous invitent à les soutenir en sigant la pétition qu’ils ont mis en ligne. C’est ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (23) – « Aux temps anciens des grands châteaux, vivaient un roi et une reine qui n’avaient pas d’enfant. Jusqu’au jour où une grenouille réalisa leur rêve : la reine mit au monde une petite fille belle comme le jour, Aurore. Sept fées furent choisies pour marraines, et chacune d’elles fit à sa filleule un remarquable don. Au moment où la septième allait intervenir, une vieille fée surgit au milieu des invités… » Le conte de La Belle au bois dormant est connu de (presque) tous les enfants, ne serait-ce que parce que Walt Disney, en 1959, en fit une adaptation à laquelle, en plus de soixante ans, il aura été difficile d’échapper. Grâce à Pierre Coran qui a réécrit, à Clémence Pollet qui a illustré, à Nathalie Dessay qui raconte et à Piotr Ilytch Tchaïkovski à qui ont été empruntés quelques grands airs, ce livre-disque sera parfait pour éviter d’avoir à (re)visionner le film. Du bel ouvrage, vraiment. Didier Jeunesse 2022, 32 pages, 24,90 euros.

EXPOSITION – Les Éditions Dupuis célèbre leur centième anniversaire au Musée des Beaux-arts de Charleroi, 67 boulevard Mayence, du samedi 17 décembre 2022 au dimanche 30 juillet 2023, avec la mise en place d’une exposition  Dupuis : la fabrique de héros : 100 ans de 9e art au Pays noir. « On pourra y découvrir le portrait en creux du métier d’éditeur, tel que l’a pratiqué Dupuis depuis 1922, en se plongeant dans huit cellules thématiques qui raconteront la grande histoire [du] catalogue. [Une exposition] interactive, ludique, joyeuse et particulièrement riche en objets originaux. » Inauguration le samedi 17 et le dimanche 18 décembre avec des visites guidées gratuites et la participation de trois auteurs qui viendront dessiner en direct. Site du musée ici.

MANGA – L’hebdomadaire Télérama publie un hors-série Planète Manga. « On le sait, la France est le deuxième pays le plus consommateur de manga au monde. Un choc des cultures, au royaume de la bande-dessinée franco-belge ? Plutôt une évolution logique : notre passion pour la culture japonaise ne date pas d’hier. La riche histoire du manga, qui suit celle du Japon, non plus. Mangakas aux œuvres cultes, séries phénomènes, nouvelle vague d’auteurs envoyant valser les tabous. Superbement illustré, notre hors-série vous fera voyager entre le Japon et la France, hier et aujourd’hui, à la rencontre de cet art qui s’est toujours fait le miroir de la société nippone. » Télérama 2022, 84 pages, 9,90 euros. En kiosque.

C’EST BIENTÔT NOËL (22) – Le Centre national de la littérature pour la jeunesse (CNLJ) vient de publier, très pratique toute l’année et pas seulement pour les achats de dernière minute, le numéro 327 (décembre 2022) de La Revue des livres pour enfants entièrement consacré à sa traditionnelle recension annuelle. « Une sélection des meilleurs titres publiés dans l’année, soit 1 000 titres commentés pour tous les âges et dans tous les genres : albums, contes, poésie, théâtre, romans, bandes dessinées, documentaires, livres à écouter, cinéma, applis et jeux vidéo, magazines pour enfants, ouvrages de référence. » En sus : des  sélections de titres venus du Québec, d’Afrique, du Monde arabe, de l’océan Indien et de la Caraïbe. BnF 2022, 12,50 euros. Bon de commande accessible à partir de cette page. Et pour mettre dans la poche ou donner aux amis, le très pratique supplément Flash 2022-2023 qui répertorie les cent titres préférés de l’année écoulée. Commande en nombre possible à partir de 100 exemplaires.

RENCONTRE – La librairie Arcanes, 10 rue de la gare à Châteauroux, dans l’Indre, reçoit Clémentine Beauvais, le vendredi 16 décembre 2020, à 19 heures 30. Rencontre et dédicaces à l’occasion de la parution du roman Les facétieuses (Sarbacane, 2022). « L’héroïne, Clémentine Beauvais, autrice jeunesse déprimée par une série d’échecs littéraires et amoureux, trébuche sur une curieuse énigme historique : qui était la marraine la bonne fée du petit prince Louis XVII, fils de Louis XVI et Marie-Antoinette ? Comment cette fée – dotée, comme toutes ses consœurs de l’époque, de pouvoirs magiques puissants – a-t-elle pu abandonner le petit prince à une mort atroce ? Plus étrange encore, pourquoi a-t-elle disparu des archives de l’Histoire après la Révolution ? Et si derrière ces mystères se trouvait la clef d’un autre, encore plus grand : que s’est-il passé le jour où la magie s’est évaporée ? »

PARUTION – Vient de paraitre, publié par l’association belge Les Territoires de la Mémoire, Et si lire, c’était désobéir ? Littérature jeunesse insoumise. « Pour tracer les contours de ce que l’on pourrait appeler une littérature pour l’enfance insoumise, les auteurs ont pris le parti de traquer tout ce qui, dans les albums destinés aux enfants, fait soumission. Tout ce qui enferme la littérature des enfants dans les carcans moraux, normatifs, des adultes. Tout ce qui impose une vision du monde, que cela passe par ce qu’on refuse de mettre en scène (ce que l’on censure, chacun à son niveau), par ce qu’on choisit de mettre en scène (la reproduction des stéréotypes, par exemple) ou par la manière dont on met en scène (l’acte de lecture et la manière dont le livre lui-même est écrit). Ce livre est là pour […] inviter chacun de nous à questionner son propre rapport à la littérature pour l’enfance et à ce que celui-ci sous-tend comme choix politiques. » Territoires Be 2022, 12,00 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (21) – En attendant les (vrais) cadeaux, des dessins inédits signés d’un bédéiste réputé. Le recueil Bon pour… (sous-titré Dessins de famille) nous offre, en effet, « l’opportunité de découvrir pour la première fois les dessins De Franquin réalisés à l’attention de ses proches. Quand on est un dessinateur de renom pris par la création et le rythme des publications qui se suivent, le temps manque pour courir les magasins à la recherche d’hypothétiques cadeaux et présents pour ses proches. Franquin avait trouvé la solution. A la fois aisée, pratique et ô combien personnelle, la trace sur le papier de ‘vœux’ et autres ‘bons pour’ est devenue pratique courante dans la famille Franquin. Bouquets croqués, présents dessinés étaient offerts dans l’attente que les cadeaux se matérialisent plus tard […] C’est un privilège que de pouvoir admirer ces dessins inédits couvrant une période allant des années 1950 aux années 1990. On appréciera le travail du dessinateur multipliant les techniques, passant du pinceau à la plume, du Rotring au crayon ou encore utilisant un simple stylo. On sera aussi frappés par l’usage de la couleur et l’évolution du style de Franquin liée aux époques qu’il traverse. Modestement inaugurés par deux premiers ‘bons pour’ destinés à ses beaux-parents, Franquin prendra vite goût à l’exercice en sophistiquant ses petits dessins devenant des petits bijoux de graphisme et d’inventivité. Ils vont aussi exprimer la profonde affection et la bienveillante générosité de l’auteur pour ses proches. » CFC-Éditions 2022, 116 pages, 21,00 euros.

FAR WEST – Le quotidien Le Parisien publie, dans sa collection de hors-séries « Histoires de BD », un volume titré  Lucky Luke, Wanted ! Ces faits divers et destins incroyables qui ont forgé la légende du Far West. « Des frères Dalton à Calamity Jane, en passant par le général Custer ou le juge Roy Bean, autant de personnages, bien réels, qui ont traversé les aventures du plus célèbre des cow-boys de la BD depuis sa naissance en 1946 : Lucky Luke. Vous les avez aimés, ou détestés, sous le crayon du dessinateur Morris (1923-2001). Mais les connaissez-vous vraiment ? Le nouveau hors-série du Parisien […] vous invite, dans les pas de l’homme qui tire plus vite que son ombre, à partir sur leur piste et à démêler le vrai du faux. » Le Parisien 2022, 116 pages, 12,95 euros. En kiosque.

DISPARITION – Wolf Erlbruch, illustrateur et auteur-illustrateur, est décédé le dimanche 11 décembre 2022. Il avait 74 ans. Né à Wuppertal, il avait étudié le graphisme à la Folkwang-Schule d’Essen puis travaillé dans des magazines tels que Stern, Esquire et Playboy ainsi que pour plusieurs agences de publicité. Premier livre pour petits lecteurs au moment de la naissance de son fils : Der Adler, der nicht fliegen wollte (L’aigle qui ne volerait pas), légende africaine racontée par l’auteur ghanéen James Aggrey (Peter Hammer Verlag, 1985). Auteur-illustrateur de plus de vingt albums pour la jeunesse, illustrateur d’une cinquantaine d’autres. Considéré par les prescripteurs comme un artiste hors-pair, Wolf Erlbruch recevra, dès 1993, de nombreux prix, tant dans son pays qu’à l’international. Il sera notamment lauréat, en 2006, du prix Andersen décerné par l’IBBY (Union internationale pour les livres de jeunesse) et il recevra, en 2017, le prestigieux prix Astrid Lindgren, (Astrid Lindgren Memorial Award ou ALMA). Paroles de jurés, à cette occasion : « Wolf Erlbruch met les questions essentielles de la vie à la portée des lecteurs de tous âges. Avec un humour et une chaleur profondément ancrée dans les idéaux humanistes, son travail présente l’univers à notre échelle. Maîtrisant parfaitement son art, il s’appuie sur une longue tradition graphique, tout en ouvrant de nouvelles perspectives. Wolf Erlbruch est un visionnaire appliqué. » Appréciant tout autant l’encre, le fusain, le crayon de couleur et le collage, l’illustrateur naviguait entre réalisme et fantaisie, surréalisme et abstraction. « En multipliant les approches et en les montrant, j’interroge la diversité de la vie en la considérant vraiment comme la normalité. » (Wolf Erlbruch). L’album Vom kleinen Maulwurf, der wissen wollte, wer ihm auf den Kopf gemacht hat, écrit, en 1990, par Werner Holzwarth et traduit, en 1993, aux éditions Milan, par Rozenn Destouches et Gérard Moncomble, sous le titre De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête, rencontre un succès fulgurant. Il serait injuste de ne pas citer également, toujours publiés par Milan : Moi, papa ours ? (1993), Remue-ménage chez madame K (1996), L’ogresse en pleurs, avec un texte de Valérie Dayre (1996), Les cinq affreux (1994), Un paradis pour Petit Ours de Dolf Verroen (2003). Les éditions suisses La joie de lire ont publié sept albums de Wolf Erlbruch dont, en 2007, Le canard, la mort et la tulipe, ouvrage subtil et poignant sur un sujet délicat. Christian Bruel, aux éditions Être, publiera Léonard (2002), histoire d’un petit garçon qui veut devenir chien, L’atelier des papillons de Gioconda Belli (2003), La grande question, album offert comme cadeau de naissance à tous les enfants nés en 2004 dans le Val-de-Marne, leur proposant un viatique de vingt-et-une réponses à l’interrogation existentielle « Pourquoi donc suis-je sur terre ? », et Le nouvel abécédaire (2003), de Karel Philipp Moritz. Le Rouergue publiera Moi, Dieu et la création, en 2003, et Olek a tué un ours, en 2006. Wolf Erlbruch regarde assez souvent du côté d’auteurs comme Goethe, Benn ou Joyce, en rupture avec la simplicité ou la candeur qu’on trouve ordinairement dans les albums pour jeunes lecteurs. « Il est parfois difficile de dire si Wolf Erlbruch écrit pour les adultes ou pour les enfants. Mais tous le remercient en lisant ses ouvrages. » (Andreas Platthaus, rédacteur au Frankfurter Allgemeine Zeitun). Pour les éditions Peter Hammer, l’illustrateur concevra, pendant deux décennies, un annuel calendrier pour chambre d’enfant. En 2018, son fils Léonard, illustrateur lui aussi, reprendra la tâche. Ayant enseigné dans plusieurs écoles d’art, à Essen, à Dusseldorf, titulaire de la chaire d’illustration de l’université de Wuppertal jusqu’en 2009, Wolf Erlbruch avait, ces dernières années, réduit ses activités d’illustrateur et il avait mis en place, dans sa ville natale, une fondation destinée à conserver son œuvre et à faciliter la recherche sur son travail. « Quiconque a déjà parlé à Wolf Erlbruch se souviendra d’un homme massif avec une voix chuchotante à peine audible. Il n’était pas un vantard, ni dans la vie, ni dans le travail. Et pas non plus dans son enseignement. » (Thomas Linden, pour la radio publique allemande Deutschlandfunk Kultur). Apprenant le décès de l’auteur-illustrateur, Beatrice Alemagna, illustratrice elle-même, se souvient et lui adresse un message : « Quand j’avais 14 ans, je t’avais croisé dans les couloirs de la Foire de Bologne et t’avais lancé, en criant : ‘Monsieur Wolf Erlbruch, vous êtes le plus grand illustrateur du monde !’ Tu m’avais regardée d’un œil amusé et interdit, te demandant sans doute qui était cette jeune allumée. Tu parlais si bien de la mort, Monsieur Wolf Erlbruch, que j’ose espérer qu’elle te réussira très bien. »

C’EST BIENTÔT NOËL (20) – Le mercredi 14 décembre 2022, dans une grosse poignée de salles, sortie nationale du film d’animation Ernest et Célestine : le voyage en Charabie de Julien Chheng et Jean-Christophe Roger. « Ernest et Célestine retournent au pays d’Ernest, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique. Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, Ernest et Célestine vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours. »

RENCONTRE – Au rez-de-chaussée de la Médiathèque José Cabanis, 1 allée Jacques Chaban-Delmas à Toulouse (Haute Garonne), rencontre, le mercredi 14 décembre 2022, à 17 heures 30, avec Ronald Curchod, illustrateur toulousain qui présentera La main, son dernier album, et Olivier Douzou, son éditeur aux éditions du Rouergue. « Dans ce nouvel album, Ronald Curchod donne la parole à la forêt. C’est elle qui voit, qui accueille, qui raconte l’histoire de cet homme qui porte son petit théâtre sur le dos, un marionnettiste. Dans son trajet de villle en ville, l’homme va sauver un ours prisonnier des glaces du lac, mais y perdre sa main gelée. » Informations complémentaires au 05 62 27 40 00.

CONSULTATION – Le Centre national du livre invite tout un chacun (et particulièrement les plus jeunes) à participer à une consultation nationale titrée Comment développer le goût pour la lecture de tous les Français ? Sont attendues « vos idées pour donner ou redonner envie de lire [nourrissant ainsi] le programme d’actions du CNL [en lui] permettant de mieux comprendre les aspirations de tous les citoyens. » Restitution publique en mars 2023. C’est en ligne et le point de départ est ici.

PÈRE CASTOR – Le mercredi 14 décembre 2022, à 18 heures 30, à la bibliothèque Fessart, 6 rue Fessart à Paris, conférence Histoire de la littérature jeunesse et des albums du Père Castor avec l’association Les amis du Père Castor. « Conçus par des militants de l’éducation nouvelle, Paul Faucher et Lida Durdikova, les livres de la collection du Père Castor sont considérés comme les premiers albums modernes pour enfants. Retour sur sa création et son influence dans l’histoire de la littérature jeunesse. » Réservation au 01 42 08 49 15.

EXPOSITION – Du vendredi 9 décembre 2022 au samedi 11 mars 2023, le théâtre Am Stram Gram, 56 route de Frontenex à Genève (Suisse), accueille l’exposition de La Joie de lire Ce que les oiseaux nous disent. « Si les oiseaux guidaient nos pas, nous aurions le nez en l’air, attentives et attentifs à ce qui nous échappe, nous émerveille, nous interroge et nous fait grandir. N’avez-vous jamais tenté de vous réchauffer sous les ailes d’un moineau ? N’avez-vous jamais rêvé de rejoindre les cigognes en partance vers le lointain ? Les livres nous offrent souvent ces expériences. Il est des oiseaux cachés dans les histoires. Ils servent parfois de décor, mais si l’on regarde de plus près, si l’on écoute même, ils ont quelque chose à nous dire. Il ne faudrait pas passer à côté de leurs messages. » Avec des œuvres d’Albertine, Haydé, Hélène Becquelin et Laëtitia Devernay. Scénographie : Wendy Gaze. Site du théâtre ici.

PRIX – L’Association des critiques et journalistes de bande dessinée vient de décerner son Prix Jeunesse ACBD 2022 à La longue marche des dindes de Léonie Bischoff et Kathleen Karr publié par les éditions Rue de Sèvres. « Simon, orphelin, n’est pas très doué pour l’école. Astucieux, il monte un plan malin pour gagner de quoi vivre. Il achète des dindes dans son petit village pour les revendre plus cher à Denver. Il traverse les États-Unis et affronte les dangers propres à ce voyage. Il est accompagné d’un charretier ivrogne, d’un esclave en fuite, d’une jeune fille mystérieuse… et de mille dindes. »

LA LITTÉRATURE COMME ÉMANCIPATION – À Stockholm, le mercredi 7 décembre 2022, Annie Ernaux a prononcé son discours d’acceptation du Prix Nobel de littérature que l’Académie suédoise lui a décerné le 7 octobre dernier. Un premier extrait : « Depuis que je savais lire, les livres étaient mes compagnons, la lecture mon occupation naturelle en dehors de l’école. Ce goût était entretenu par une mère, elle-même grande lectrice de romans entre deux clients de sa boutique, qui me préférait lisant plutôt que cousant et tricotant. La cherté des livres, la suspicion dont ils faisaient l’objet dans mon école religieuse, me les rendaient encore plus désirables. Don Quichotte, Voyages de Gulliver, Jane Eyre, contes de Grimm et d’Andersen, David Copperfield, Autant en emporte le vent, plus tard Les Misérables, Les Raisins de la colère, La Nausée, L’Étranger : c’est le hasard, plus que des prescriptions venues de l’École, qui déterminait mes lectures. » Et, second extrait, le paragraphe qui termine sa prise de parole : « Si je me retourne sur la promesse faite à vingt ans de venger ma race, je ne saurais dire si je l’ai réalisée. C’est d’elle, de mes ascendants, hommes et femmes durs à des tâches qui les ont fait mourir tôt, que j’ai reçu assez de force et de colère pour avoir le désir et l’ambition de lui faire une place dans la littérature, dans cet ensemble de voix multiples qui, très tôt, m’a accompagnée en me donnant accès à d’autres mondes et d’autres pensées, y compris celle de m’insurger contre elle et de vouloir la modifier. Pour inscrire ma voix de femme et de transfuge sociale dans ce qui se présente toujours comme un lieu d’émancipation, la littérature. » La captation intégrale de la cérémonie est ici.

MAY ANGELI – Le Centre national de la littérature pour la jeunesse (CNLJ) publie May Angéli, les couleurs de l’enfance, septième hors-série de La Revue des livres pour enfants. « Artiste, graveuse sur bois, illustratrice et autrice d’albums, May Angéli mène depuis soixante ans une carrière d’une foisonnante vitalité. Appuyé sur une sélection de ses plus belles pièces, cet ouvrage met en valeur les lignes de force, le cheminement esthétique et la puissance créatrice d’une figure incontournable de l’édition pour la jeunesse. » Ce numéro spécial, très illustré, fait suite à l’exposition qui s’est tenue à la BnF, du 26 novembre 2021 au 9 janvier 2022. Disponible en librairie. Gallimard jeunesse 2022, 136 pages, 15,00 euros.

ILLETTRISME – L’Agence Livre & Lecture propose une présentation du dispositif Facile à lire, en visioconférence, le lundi 12 décembre, de 10 heures à 11 heures, par Sophie Blain, directrice des éditions Les Doigts qui rêvent. « Le dispositif Facile à lire est destiné aux personnes qui ne lisent pas, peu ou plus. Il s’est fortement développé en France au sein des bibliothèques ces dernières années (plus de 400 lieux recensés par le ministère de la Culture). Pour ces publics éloignés du livre, les bibliothécaires sont en recherche constante de titres simples, mais pas simplistes. L’objectif de cette présentation sera de donner des repères et méthodologies pour initier une collection de livres dits faciles à lire, sans pourtant se fourvoyer en termes d’exigence éditoriale. Seront également présentés les publics cibles, les caractéristiques sur le fond et sur la forme des titres recherchés, les médiations mises en œuvre à partir de ces titres, et enfin les partenaires et les référentiels existants. » Un article ici, sur le site du ministère de la Culture. À priori, les jeunes lecteurs ne sont pas public cible. Inscriptions au 03 80 68 80 20.

PARUTION – Vient de paraitre 101 façons de lire tout le temps par Timothée de Fombelle et Benjamin Chaud, inventaire tendre et drôle des postures enfantines célébrant le plaisir de lire. « La poule mouillée, Le tournesol, La contorsionniste, Le somnambule, L’absente… Ce catalogue unique en son genre recense 101 façons de lire tout le temps parmi les 36 000 couramment observées dans la nature. Chaque façon de lire tout le temps a été collectée et nommée par l’explorateur Fombelle, puis représentée avec la plus grande précision par le professeur Chaud. Pour les savants et les curieux. » Gallimard jeunesse 2022, 128 pages, 19,50 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (19) – Les Animaux de Baker Street est un jeu de plateau coopératif, avec livret, cartes et jetons, qui propose six enquêtes (plus une enquête tutoriel), se déroulant dans un 19e siècle londonien que les amateurs de Sherlock Holmes connaissent bien. Protagonistes : prenant la relève du chien Toby dont le flair s’est émoussé avec l’âge, Limon la grenouille, Sorbier l’oiseau, Acajou la souris et Calebasse la tarentule, quatre détectives novices mais toujours partants. Une pleine rejouabilité des parties permettra de « trouver tous les éléments que vous n’auriez pas trouvé lors de votre premier passage. » Propos d’éditeur : « Un incroyable talent d’écriture de Clémentine Beauvais, autrice à succès grâce à sa capacité à créer des récits captivants et de savoureux dialogues, ainsi que Dave Neale, un inconditionnel de l’œuvre de Sherlock Holmes qu’il adore décliner en jeux d’enquêtes aux mécaniques originales. Sans oublier Biboun, un artiste talentueux, référence dans l’illustration des jeux de plateaux, jeux vidéo et couvertures de romans. » Durée de chaque partie : entre 30 et 45 minutes. Jusqu’à quatre joueurs. À partir de 10 ans. Iello 2022, 35,00 euros.

COMME UN RAPPEL Il est encore possible de répondre à l’appel à communication pour le colloque De la mémoire dans la littérature pour la jeunesse : racines, souvenirs, transmission que le Centre de recherche et d’information sur la littérature pour la jeunesse organise le vendredi 13 et le samedi 14 octobre 2023. Date limite d’envoi : vendredi 30 décembre 2022. Le texte de l’appel est ici.

RENCONTRE CORÉENNE – Dans le cadre de la première édition du Festival franco-coréen d’albums jeunesse, organisé en collaboration avec la section éducation de l’Ambassade de Corée en France et le Korean Board on Books for Young People (KBBY), le Centre culturel coréen, 20 rue la Boétie à Paris, accueille le samedi 10 décembre, à 16 heures, l’autrice-illustratrice Hyewon Kyung. « À cette occasion, l’artiste vient présenter en France l’univers de ses œuvres, qui mettent en lumière des matériaux typiquement orientaux tels que le papier coréen hanji et l’encre meok. D’ailleurs, l’album Moi, le lion, qui fait partie de la sélection de ce premier festival, entraîne le lecteur au cœur d’une émouvante histoire, couchée sur ce papier de mûrier traditionnel que viennent égayer d’innombrables superpositions de couleurs, et dont les héros sont des lions : un savant mélange de textures et un ravissement pour les yeux. Au cours de cette rencontre, Hyewon Kyung reviendra sur l’un de ses premiers albums (L’ascenseur), évoquera sa dernière réalisation (Un immense ami secret), et racontera son parcours en tant qu’autrice-illustratrice jeunesse. Ce sera également une belle occasion pour l’artiste de montrer au public parisien quelques-uns des dessins originaux de l’album Moi, le lion, et d’en apprendre davantage sur ses techniques d’illustration. » Le site du Centre culturel coréen est ici.

EXPOSITION – Du vendredi 9 décembre 2022 au mercredi 30 août 2023, au Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier à Paris, exposition temporaire Spirou dans la tourmente de la Shoah. « Cette exposition, à travers la confrontation des planches de Spirou et les œuvres et la figure de Felix Nussbaum [peintre juif allemand qui mourut à Auschwitz], permet d’en apprendre davantage sur l’occupation en Belgique : son administration et ses exactions, une population belge à la fois résistante, opportuniste, collaboratrice ou encore résignée. Le grand public pourra y voir le quotidien d’un Bruxelles humilié, meurtri, désorienté, tout en apprenant sur Jean Doisy, la figure héroïque du  Journal de Spirou. » Commissariat scientifique : Didier Pasamonik, avec la complicité d’Émile Bravo. Commissariat général : Caroline François et Élise Arnaud. Entrée gratuite. Informations complémentaires au 01 42 77 44 72

PARUTION – Paru il y a quelques temps Milou, humain, trop humain par Renaud Nattiez. « Milou, le plus célèbre chien de la bande dessinée, apparaît dès la première vignette illustrée de Tintin au pays des Soviets et sera le dernier de la famille tintinesque à s’exprimer dans l’ultime album inachevé, Tintin et l’Alph-Art. Toujours présent entre ces deux extrêmes, il est indispensable aux aventures de l’intrépide héros. Son caractère hybride – canin et humain – fait la spécificité et la richesse de ce personnage hors normes. Compagnon inséparable de son maître, Milou est son confident, son alter ego, son sauveur récurrent et son joker dans les cas désespérés. Mais il est aussi son contradicteur, son opposé, son négatif, son alibi facétieux. Il est l’antidote à la perfection du jeune reporter, un anti-héros à qui des milliers de lecteurs peuvent s’identifier, il est le côté humain de Tintin. » Les Impressions nouvelles 2022, 144 pages, 13,00 euros.

EXPOSITION – Depuis le jeudi 29 novembre et jusqu’au samedi 31 décembre 2022, à la Bibliothèque Centrale de Tours (Indre-et-Loire), 2 bis avenue André Malraux, exposition Les voyages de Caroline, l’héroïne pour enfants de Pierre Probst. « Le personnage de Caroline naît en 1953, d’abord dans la collection des ‘Petits Albums roses’ puis dans la collection des ‘Grands Albums Hachette’. Dès sa deuxième aventure, son créateur, Pierre Probst, décide de la faire voyager. La fillette à la salopette rouge emprunte toute une série de moyens de transport et embarque dans ses aventures huit petits animaux agités. Caroline est cette jeune fille emblématique de la classe moyenne française qui va, dans ce début des Trente Glorieuses, découvrir les plaisirs des loisirs de masse, des déplacements toujours plus lointains et plus rapides. C’est à cette grande aventurière que cette exposition rare d’une vingtaine de planches originales extraites de la série Caroline souhaite convier les visiteurs. » Rencontre le mercredi 7 décembre, avec Françoise Probst et Simone Probst, (seconde) épouse et fille de l’auteur-illustrateur. Animation : Christophe Meunier.

JEUNE PUBLIC – La Bibliothèque de la Cité, 5 place des Trois-Perdrix à Genève (Suisse) propose, les samedi 17 décembre, à 15 heures et 16 heures, et le dimanche 18 décembre 2022, à 14 heures 30 et 15 heures 30, quatre représentations de Fifi Brindacier d’Astrid Lindgren adapté par le Théâtre de la vallée. « Avec tendresse et humour, Marie Schmitt interprète les aventures de la plus célèbre des rouquines au tempérament bien trempé. Elle ravive en chacun la malice et l’insouciance de l’enfance. » Mise en scène : Gerold Schumann. Scénographie : Pascale Stih.  S’inscrire à partir de cette page.

PARUTION – Paru récemment Dessiner des petits mickeys : une histoire sociale de la bande dessinée en France et en Belgique (1945-1968) par Jessica Kohn, agrégée d’histoire et docteure en histoire contemporaine, spécialisée dans l’histoire du dessin. « Pour passer d’une histoire de la bande dessinée héroïque, marquée seulement par une poignée de grands auteurs masculins et par quelques-uns de leurs chefs-d’œuvre, à une véritable histoire sociale des métiers du dessin, Jessica Kohn examine dans cet ouvrage la construction du groupe professionnel des dessinateurs de bande dessinée après la Seconde Guerre mondiale. Elle propose ainsi de renverser la perspective classiquement adoptée par les historiens bédéphiles depuis les années 1960. […] Chemin faisant, égrainant des noms d’auteurs et de maisons d’édition rarement cités, parfois même oubliés, comme Jean Chakir, Nadine Forster ou Julio Ribera, de Cœurs vaillants à Coq hardi en passant par Le Journal de Mickey, cette étude donne à voir l’étendue du milieu professionnel de la bande dessinée en France et en Belgique et la diversité inattendue des productions graphiques dans les illustrés pour enfants. » Éditions de la Sorbonne 2022, 318 pages, 25,00 euros.

MASTER BD – La commission Formation et Vie universitaire de l’université de Picardie Jules-Verne valide le projet de master Métiers d’auteurs-autrices de bande dessinée porté par l’UFR d’arts, en partenariat avec l’École supérieure d’art et de design (ESAD) d’Amiens, l’association On a marché sur la bulle et le Pôle BD Haut-de-France. Justin Wadlow, co-responsable de la licence Métiers de la bande dessinée précise : « Formation à vocation professionnelle, ce master a pour but de former les étudiants à l’ensemble des divers métiers qui, pratiqués dans leur ensemble, forment le métier d’auteur ou d’autrice de bande dessinée. À savoir écrire, publier, donner à voir et faire partager de la bande dessinée. » La direction du master sera assurée par le duo responsable de l’actuelle licence, Élisabeth Piot et Justin Wadlow.

C’EST BIENTÔT NOËL (18) – Pour ceux qui, presque chaque année, vont dépenser leurs sous au Christkindelsmärik, dans un des plus fameux marché du moment et pour tous les autres, ce livre, Musée Tomi Ungerer, à nouveau disponible. « Depuis son ouverture à Strasbourg en 2007, le musée Tomi Ungerer a fait l’objet de multiples publications. Le premier catalogue, consacré au cœur de la collection, à savoir l’œuvre prolifique et diversifiée de Tomi Ungerer (1931-2019), est paru en 2007 et a été réédité en 2012. Dix ans plus tard, cette publication incontournable connaît sa troisième réédition augmentée et actualisée. Tomi Ungerer, né à Strasbourg en 1931 et décédé à Cork (Irlande) en 2019, a mené une carrière internationale dans le domaine de l’affiche, du livre de jeunesse et du dessin satirique.  […] Un choix iconographique riche illustre les principaux genres abordés par l’artiste dans son abondante œuvre graphique : dessins de livres pour enfants (Le Géant de Zeralda, Allumette, Les Trois Brigands.), affiches publicitaires (pour des magazines, tels The New York Times ou Village Voice, des publicistes, des manifestations culturelles (Fête de la Musique, Festival de Montreux), dessins d’observation, dessins satiriques (satires sociale et politique) et érotiques. Trois essais de Thérèse Willer éclairent la présentation des œuvres, évoquant le contexte dans lequel elles s’inscrivent. » Musée de Stasbourg, 2022, 39,00 euros.

PARUTION – Vient de paraitre Hermione Granger, lectrice de Harry Potter par Tanguy Habrand. « Depuis son apparition remarquée dans le Poudlard Express, où elle disait déjà tout savoir de Harry Potter, Hermione Granger s’est imposée comme un des personnages les plus complexes et emblématiques de J.K. Rowling. Suscitant l’agacement par son perfectionnisme et son tempérament moralisateur, Hermione est dans le même temps d’une fidélité infaillible en amitié, pour laquelle elle est prête à réviser ses principes. » Les Impressions nouvelles 2022, 144 pages, 13,00 euros.

RENCONTRE – La Bibliothèque universitaire Sorbonne Paris Nord Edgar Morin, campus de Villetaneuse, reçoit Aylin Manço, le mardi 6 décembre 2022, à 12 heures, pour une rencontre Texto consacrée à la littérature pour la jeunesse. « L’univers romanesque d’Aylin Manço fait sortir les lecteurs et les lectrices du cadre habituel de la littérature pour adolescent.es. Ses récits oniriques, empreints d’un certain réalisme magique, à la fois poétiques et sombres, déroutent, dérangent, questionnent sur des sujets parfois graves, douloureux mais essentiels : les fêlures de l’adolescence, les relations mère-fille, les violences physiques et psychologiques. Entre surréalisme, dystopie, fantastique, Aylin Manço, qui publie son troisième roman, Les Éblouis (Sarbacane) est une jeune autrice à découvrir, une plume déjà remarquée dans l’univers de la littérature jeunesse. » Rencontre animée par Mathilde Lévêque, maîtresse de conférences HDR en littérature.

LISONS POLITIQUE – Christian Bruel sera dans la salle 70 du site François Mitterrand de la Bibliothèque national de France (BnF), le vendredi 9 décembre 2022, de 10 heures à 12 heures 30. Il y présentera son ouvrage L’aventure politique du livre jeunesse qui vient de paraitre à La Fabrique. Gratuit sur inscription via cette page.

PRIX – Le palmarès des Pépites 2022 du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis a été proclamé. Les artistes distingués sont : catégorie Pépite d’or : Marine Schneider pour Hekla et Laki (Albin Michel Jeunesse, 2022) ; catégorie Pépite du livre illustré : Pierre Alexis avec Règlobus (La Partie, 2022) ; catégorie Pépite fiction juniors : Philippe Lechermeier et Maldoror Les Enfants de la légende, volume 1 (Flammarion, 2022) ; catégorie Pépite fiction ados : Stéphanie Leclerc pour Grand passage (Syros, 2022) ; catégorie Pépite bande dessinée : Mathieu Burniat (dessin) et Geoffroy Monde (scénario) pour Furieuse (Dargaud, 2022).POÉSIE – Le  numéro 4 de Gustave Junior, journal gratuit pour les 7-12 ans entièrement consacré à la poésie contemporaine, est paru. « Un petit format (deux feuilles A4 à imprimer puis à plier en livret), utilisable en classe, dans les médiathèques ou chez soi, pour déguster chaque trimestre le meilleur de la poésie contemporaine à hauteur d’enfant. N’hésitez pas à en parler autour de vous à vos collègues et amis enseignant(e)s, bibliothécaires, parents pour participer à la réussite de ce projet d’éducation populaire. » Téléchargeable à partir de  cette page.

RENCONTRE  –  Le samedi 3 décembre 2022, de 14 heures 30 à 16 heures 30, au Musée de l’illustration jeunesse (mij), 26 rue Voltaire à Moulins (Allier), rencontre-dédicace  avec Minna Yu, artiste nouvellement en résidence dans l’établissement. Présentation des originaux de Un palais au village : quand papa était riche (La boite à bulles, 2022), « La vie est paisible et traditionnelle au Trou du serpent. Chaque matin, Nannan accompagne sa maman aux champs et passe la journée à jouer avec ses copines. Mais le retour de son père va chambouler l’équilibre de cette petite communauté : s’étant enrichi à la ville, il décide de remplacer la masure familiale par un grand palais : Nannan et sa famille deviennent soudainement des gens importants dans la vallée, et les relations entre habitants se transforment. »

EXPOSITION – À La Cachotterie, galerie d’arts minuscules, 24 rue du docteur à Cachan  (Val-de-Marne), du samedi 3 décembre au samedi 31 décembre 2012, exposition collective Fourbi rassemblant des œuvres de Pascale Bougeault, Kotimi, Alys Clément-RozaI, Nathalie Magrez, Anne-Douce Marlat, Nathalie Massenet, Philippe Mignon et Frédéric Clément. Ouverture en ce mois de décembre les samedis et dimanche après-midi, de 14 heures à 19 heures. Vernissage le samedi 3 décembre, de 15 heures à 20 heures 30. Cocktail à partir de 18 heures. Site de la galerie ici.

PRIX – La Fédération Wallonie-Bruxelles a décerné son Prix de la première œuvre en littérature pour la jeunesse à Almudena Pano, pour son album Histoire en morceaux (Versant Sud jeunesse, 2021). Avis du jury : « L’illustratrice a déjà son propre style et le lien texte image est très maîtrisé. Le ‘silence’ est soigneusement organisé entre les pages et montre une maturité intéressante. L’album peut se lire seul mais il peut aussi être raconté. » Capsule vidéo ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (17) – Célébrant les 30 ans de la série « Titeuf », la Galerie Huberty & Breyne, propose, du vendredi 2 décembre 2022 au samedi 21 janvier 2023, une exposition-vente Titeuf : 30 ans de dessins. « Cette exposition est exceptionnelle à plus d’un titre : elle marque trois décennies de création du dessinateur de Titeuf, Zep, et présente des oeuvres originales rares sur le marché. À ce jour, plus de 20 millions d’albums de Titeuf ont été vendus dans le monde et ses aventures sont diffusées dans plus de 25 pays  dont la Chine. […] L’aspect pédagogique de l’exposition est également remarquable : les enfants verront les étapes de création d’une histoire de bande dessinée : du crayonné synoptique à la planche originale encrée. L’exposition réunit une sélection de dessins illustrant l’ensemble du parcours graphique et la vie du célèbre héros de BD : crayonnés préparatoires, couvertures, planches originales et dessins promotionnels depuis 1993 – date de la création du personnage de Titeuf – à aujourd’hui. Cette sélection exceptionnelle permet de suivre les évolutions du dessin et de constater qu’au fil des albums, le trait de Zep s’est affirmé au service d’une narration graphique parfaite. » Vernissage ouvert au public le jeudi 1er décembre 2022, de 18 heures à 21 heures, en présence de l’artiste. Site de la galerie ici.

EXPOSITION – La librairie galerie Métamorphoses, 17 rue Jacob à Paris, propose, du jeudi 1ier décembre 2022 au samedi 7 janvier 2023, une exposition rétrospective Henri Galeron, dessinateur : les planches originales 1974-2017. « Avec plus de 150 originaux, couvertures et illustrations réalisées en grande partie pour l’édition (Folio, 1000 Soleils, Livre de Poche), mais aussi des affiches pour des expositions, des spectacles ou des événements littéraires, elle se veut un hommage à l’un des grands noms de l’illustration française. Grand amateur de littérature sous toutes ses formes, Henri Galeron a illustré des textes de Prévert, de Jules Renard, de Kafka et d’autres auteurs majeurs.  Il a développé une œuvre très personnelle, empreinte de surréalisme et d’onirisme. La précision, la délicatesse de son travail et son immense talent font de ses livres des trésors à lire, à regarder, encore et encore. » François Caradec dit son admiration : « Le monde de Galeron est un monde à l’envers, un monde de collages à la Prévert, un monde surréaliste peuplé d’animaux fantastiques, mais aussi un monde d’humour et de trouvailles cocasses fait pour plaire aux enfants. Pas seulement aux enfants. Aux adultes aussi, car certains ont déjà compris que les albums de Galeron sont de petits livres qu’il faut conserver sur un rayon de bibliothèque pour se réserver le plaisir de les feuilleter les jours où l’on a besoin de s’émerveiller. »

PARUTION – Vient de paraitre Le Livre bleu par Germano Zullo et Albertine. « À l’heure du coucher, le père de Séraphine lui lit son livre préféré, Le Livre bleu. Débute alors une fabuleuse évasion. […] Avec Le Livre bleu, Albertine et Germano Zullo rendent un superbe hommage à ce moment privilégié entre parents et enfants qu’est la lecture. Avec la finesse intuitive de son écriture, Germano Zullo donne un vrai timbre à la voix de chacun de ses personnages, auxquels Albertine achève de donner vie. La profondeur de sa palette et la facétieuse créativité de son trait nous plongent au cœur de tableaux d’une richesse toute particulière. Comme Séraphine, on tourne la dernière page avec une seule hâte : relire encore Le Livre bleu. » La Joie de lire 2022, 104 pages, 29,90 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (16) – Le numéro 3802 du magazine culturel Télérama, semaine du samedi 26 novembre au vendredi 2 décembre 2022, offre à ses lecteurs son annuel « Spécial cadeaux : livres, disques, DVD, jeux de société, objets ». Du sérieux et du chic. Pour les plus jeunes, du côté des livres, un choix dans lequel on retrouve nombre d’ouvrages signés d’auteurs et d’illustrateurs appréciés des prescripteurs. Il en manque ? Ben oui. Mais moins, en tout cas, que dans le consternant catalogue Un Noël préparé avec cœur que la FNAC met gratuitement à disposition de ses clients occasionnels et réguliers. Le visuel de la couverture du numéro 3802 de Télérama a été confiée à la graphiste polonaise Asia Pietrzyk. En kiosque, 3,80 euros.

EXPOSITION – La galerie Arts Factory, 27 rue de Charonne à Paris, propose, du mercredi 30 novembre 2022 au samedi 24 décembre 2023, une exposition consacrée au peintre et illustrateur Atak. « L’artiste berlinois Atak présente, pour sa nouvelle exposition à la galerie Arts Factory, la série de peintures Still.Leben. Reprenant à son compte la figure imposée de la nature morte, il livre en une soixantaine de grands formats aux couleurs flamboyantes un inventaire de ses obsessions et références artistiques personnelles. Des grands classiques de la bande dessinée aux collections d’objets populaires qui hantent son atelier, les compositions dévoilent à la façon d’un portrait chinois l’intimité du peintre. Déployées sur les quatre niveaux du loft de la rue de Charonne, elles sont également réunies dans le livre Still.Leben publié par la maison d’édition allemande Kunstmann. » Atak est l’un des invités de l’exposition Désirs de mondes du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis pour son album Pirates Bric-à-Brac (Thierry Magnier, 2022). Site de la galerie ici.

DESTINATION MONTREUIL (10) – De retour pour une troisième saison, la Télé du Salon (du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis) s’installe avec un programme d’émissions littéraires inédites. Ce sera du mercredi 30 novembre au lundi 5 décembre 2022, de 17 heures à 20 heures. La grille est .

PARTIR EN LIVRE – La prochaine édition de Partir en Livre, annuel festival du livre pour la jeunesse, ce sera, partout en France, du jeudi 22 juin au dimanche 23 juillet 2023. Thème de l’année : la liberté. « Organisé par le CNL sous l’impulsion du ministère de la Culture, Partir en Livre libère les livres des étagères pour aller à la rencontre des jeunes publics sur leurs lieux et temps de loisirs, afin de transmettre le plaisir de lire aux enfants, aux adolescents et à leur famille, à travers une grande tournée du livrodrome et des milliers d’événements qui seront organisés partout en France. […] Pour cette neuvième édition, Partir en Livre met la liberté à l’honneur. Synonyme d’insouciance et de spontanéité pour les enfants qui ne rêvent que d’être ‘libérés, délivrés’, puis d’autonomie et de refus des contraintes à l’adolescence, la soif de liberté et d’indépendance grandit en nous. Liberté de s’exprimer, de rêver, d’aimer, de croire, de jouer, de créer. La littérature est aussi un acte de liberté et d’émancipation, individuelle et collective, depuis les mondes imaginaires plébiscités par les adolescents, jusqu’aux récits contre l’injustice et l’oppression. » L’appel à projets est ouvert et le compte à rebours  est ici.

RENCONTRE – Le mercredi 30 novembre 2022, la librairie tourangelle Libr’enfant, 48 rue Colbert, accueille Simon Hureau et Isabelle Rimasson, de 17 heures à 19 heures, pour une rencontre-dédicaces, à l’occasion de la sortie de leur album Un jardin extraordinaire (Motus, 2022). Informations complémentaires au 02 47 66 95 90.

FROM JAPAN – Mardi 29 novembre 2022, 18 heures, à la Maison de la culture du Japon, 101 bis quai Jacques Chirac à Paris, conférence Quand un livre naît -「本がうまれるとき」-  par Katsumi Komagata, à l’occasion de l’ouverture de l’exposition Petit design : Katsumi Komagata mise en place dans l’établissement jusqu’au samedi 14 janvier 2023. « Katsumi Komagata est un artiste né au Japon en 1953. Designer de formation, il commence son travail d’auteur de livres pour enfants et bébés à la naissance de sa fille. Il crée alors une série de dix livres, Little Eyes, une introduction aux formes et aux symboles graphiques. Depuis plusieurs années, il multiplie les expositions, les ateliers et les projets éditoriaux. En 2003, il publie Feuilles, un livre pour les enfants déficients visuels. Apparente simplicité, pureté des formes et des couleurs, élégance graphique, l’univers de Katsumi Komagata s’ouvre à nous. » Séance de dédicaces à l’issue de la conférence. Se renseigner toutefois impérativement avant de se déplacer le 29 novembre car le nombre de places est fortement contraint.

PRIX – Le Prix TD 2022 de littérature canadienne pour l’enfance et la jeunesse est attribué à l’album La fin des poux de l’autrice et illustratrice Orbie (Les 400 coups, 2022). « C’était l’été d’une drôle d’année. Il faisait chaud, comme tous les étés. Les enfants du quartier s’amusaient tranquillement, mais chacun chez soi… C’est qu’ils ne pouvaient plus jouer ensemble comme avant. Petits et grands n’avaient plus le droit d’être près les uns des autres. Qu’advient-il à une famille de poux lorsqu’ils sont contraints à ne jamais migrer ? Lorsqu’ils ne voient jamais une autre tête s’approcher et qu’ils sont prisonniers du même cuir chevelu ? Serait-ce la fin des poux ? » Orbie remporte une bourse de 50 000 dollars offerte par Groupe Banque TD, tandis que son éditeur reçoit 2 500 dollars à des fins promotionnelles. Un montant supplémentaire de 10 000 dollars est partagé entre les créateur·rice·s des quatre autres titres finalistes pour leur contribution à la littérature jeunesse canadienne de langue française.

MÉDIATION – Dans le supplément au numéro 488 du 26 novembre 2022 de Fenêtres sur cours consacré au compte-rendu de la trentième université d’automne du SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et des PEGC), un dossier Littérature pour la jeunesse, une ouverture indispensable dans lequel l’organisation professionnelle donne la parole à Nathalie Brisac, Alain Serres, Rascal et Laurent Courvaisier. « Un livre, ce n’est pas comme un bonbon. Un petit ne peut pas le savourer seul, une médiation est nécessaire. Il fait donner du beau, du rêve aux enfants. » (Alain Serres).

C’EST BIENTÔT NOËL (15) – Vient de paraitre Objectif pub : la bande dessinée et la publicité par Alain Lachartre. Préface : Jean-Luc Fromental. Illustration de couverture : Joost Swarte. « Alain Lachartre a travaillé toute sa carrière dans le monde de la publicité, en faveur d’une utilisation intelligente de la bande dessinée. Objectif Pub présente les rapports entre la BD et la pub, de 1900 jusqu’à maintenant. Ce beau-livre, richement illustré, regorge d’informations inédites. Différents chapitres mettent en perspective les travaux de 133 artistes : début du 20e siècle, la presse enfantine des années 50-60, les années 70, la génération des eighties, de 1990 à nos jours et le futur. Quelle que soit la période, la bande dessinée est un terrain d’exploration extrêmement riche pour les dessinateurs qui travaillent pour elle. Ce livre rend hommage à cette alliance de la bande dessinée et de la publicité, en parfaite harmonie avec chacune des époques que ce couple a traversées. » De Benjamin Rabier à Voutch, de René Pellos à Jacques Tardi, d’Alain Saint-Ogan à Yves Chaland, de Gus Bofa à Ugo Bienvenu. Dupuis-Champaka 2022, 264 pages, 70,00 euros.

DESTINATION MONTREUIL (9) – Au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, le stand du CRILJ est au rez-de-chaussée, en H20. Venez-nous rendre visite entre le mercredi 30 novembre et le lundi 5 décembre 2022. On pourra échanger, on pourra acheter, on pourra adhérer. On parlera ensemble du passé, de présent et de l’avenir.

PARUTION – Vient de paraitre, mitonné par Zep lui-même, Titeuf, le livre d’or : trentième anniversaire. « En janvier 1993 sortait Dieu, le sexe et les bretelles, premier volume des aventures du légendaire personnage à la mèche blonde. Pour l’occasion, Zep et les éditions Glénat célèbrent ce remarquable anniversaire avec un magnifique livre d’or. C’est le moment de retracer les grandes lignes de l’aventure Titeuf mais aussi de découvrir des dessins jamais publiés. Aquarelles, croquis, affiches, dessins de couvertures et planches : une multitude d’illustrations choisies et compilées par Zep, qui depuis trois décennies a pris l’habitude d’emmener Titeuf partout avec lui. Car l’illustre personnage a prêté sa voix et imposé son style même là où on ne l’attendait pas. C’est aussi l’occasion de présenter dans un grand écrin, toute la beauté et l’évolution du dessin si singulier de Zep. Enfant des années 1990, Titeuf a conquis le cœur d’un large public qui a lui aussi grandi au rythme de ses gags dans la cour d’école. Invités surprises, anecdotes croustillantes et commentaires de l’auteur : pensé pour les fans, ce Livre d’or nous invite à redécouvrir l’univers du gamin blagueur et turbulent devenu culte. Un hommage en or massif qui ravira tous les amoureux de Titeuf. » Glénat 2022, 160 pages, 25,00 euros.

OFFRE D’EMPLOI – La ville de Margny-lès-Compiègne (Oise) recrute pour son service culturel, pour la Médiathèque Jean Moulin et pour le Centre André François (centre de ressources sur l’album et l’illustration), un(e) chargé(e) de communication et d’administration culturelle. La description du poste et le lien pour postuler sont ici.

POUR TRADUCTION – L’édition 2022 de la sélection White Ravens de la Bibliothèque internationale pour la jeunesse de Munich (IJB) est en ligne. C’est ici. Le catalogue de cette année présente un choix « de 200 livres remarquables pour enfants et jeunes adultes de 53 pays publiés dans 37 langues. » Il existe une édition papier. 112 pages, 8,00 euros.

PRX – Une pluie de prix, souvent jeunesse, à l’occasion de l’édition 2022 de bdBOUM : Prix Jacques-Lob : Marguerite Abouet ; Prix Région Centre Val de Loire : La dame blanche de Quentin Zuttion (Le Lombard) ; Prix Ligue de l’enseignement 41 pour le jeune public : La brigade des souvenirs : La lettre de Toinette de Carbone, Cee Cee Mia et Marko (Dupuis) ; Prix Conseil départemental 41 : A-Lan : Le secret de Wabisabi de Beka et Labourot (Dupuis) ; Prix Nouvelle République : Les frontières du Douanier Rousseau de Mathieu Siam et Thibaut Lambert (Michel Lafon) ; Prix Jeune Talent de la SAIF : LK Imany pour Hanout Magic. Stellina, dessinatrice du collectif Cartooning for Peace, Marine Lannot pour ZOO le Mag, Brigitte Seguin, libraire, Pascale Josserand et Corinne Renard, pour le Salon du livre jeunesse de St Gervais-la-Forêt, reçoivent une médaille en chocolat et c’est Joost Swarte qui, remportant le Grand BOUM Ville de Blois 2022, sera l’invité de la prochaine édition dont il fera l’affiche.

EN MUSIQUE  – Le dimanche 27 novembre 2022, à 16 heures, à l’Institut suédois, 11 rue Payenne à Paris, lecture musicale et dessinée de On va au parc de Sara Stridsberg et  Beatrice Alemagna (La Partie, 2022) avec Beatrice Alemagna (dessins), Maëva Le Berre (violoncelle) et Fredrika Stahl (voix et clavier). « Tout a commencé quand l’illustratrice Beatrice Alemagna s’est mise à dessiner des aires de jeux vides. Quand le confinement a rendu les rues désertes, ses dessins de parcs se sont peuplés d’enfants – sur les balançoires, les toboggans. Ces images à la force étrange ont séduit une éditrice suédoise, qui les a montrées à l’autrice Sara Stridsberg, laquelle a écrit un texte. De ces échanges est né un album poétique et envoûtant qui est aujourd’hui porté à la lecture, au dessin et à la musique dans les murs de l’Institut Suédois. » Dans le cadre du festival Paris en toutes lettres proposé par la Maison de la Poésie. Plein tarif : 12,00 ; adhérent et enfant : 6,00 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (14) – Paru il y a quelques temps le tome 7 de l’élégante collection « Une vie en dessins » consacré, cette fois, à Tome et Janry. « À l’image d’André Franquin, Tome et Janry ont été les auteurs qui ont le plus nourri l’univers de Spirou & Fantasio. En ancrant la légendaire série dans leur époque, leur duo a fait plus qu’approfondir la psychologie des personnages dont ils ont hérité. Mieux, ils ont créé le Petit Spirou, l’avatar de papier qui leur correspond le mieux. Ce premier beau-livre dédié à leur travail présente plus de 200 planches originales scannées et reproduites avec soin. Le grand et le petit Spirou s’y disputent la vedette. Le triomphe du dessin au service d’une narration exemplaire signée Tome & Janry, la machine à rire et à rêver. » Dupuis 2022, 256 pages, 55,00 euros.

PRIX – Le Prix ​​Vicky Metcalf de littérature pour les jeunes, familièrement appelé Le Vicky,  couronne chaque année, depuis 1963, le travail d’un auteur ou d’une autrice publiant au Canada. La lauréate 2022 est Élise Gravel, autrice et illustratrice québécoise. Montant de la bourse : 25 000 dollars.

SALON – Organisé par l’association D’un livre à l’autre, le neuvième Salon du livre jeunesse afro-caribéen aura lieu du vendredi 25 au dimanche 27 novembre 2022, dans les salles Heidenheim et Southwark, 6 place du marché à Clichy (Hauts-de-Seine). Thème de l’année : Contes, Mythologies et légendes afro-caribéennes. Programme détaillé ici.

EXPOSITION – Du jeudi 24 novembre 2022 au mardi 31 janvier 2023,  à l’occasion de la sortie, aux éditions l’étagère du bas, de l’album Poucette, conte d’Andersen nouvellement illustré par Mette Ivers, exposition à la galerie Michel Lagarde, 13 rue Bouchardon à Paris, des dessins originaux ainsi que d’un ensemble d’autres peintures. Vernissage de l’exposition le mercredi 23 novembre à partir de 18 heures 30. Site de la galerie ici.

DESTINATION MONTREUIL (8) – Cette année, au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, quatorze espaces de rencontres accueillent plusieurs centaines d’autrices, auteurs, illustratrices, illustrateurs, éditeurs, éditrices, médiateurs, médiatrices, pour faire, tous ensemble et dans la bonne humeur, Désirs de mondes. Au programme : rencontres, lectures, défis dessinés, battles, fresques, petites conférences, spectacles. Le programme détaillé jour par jour est ici.

DISPARITION – Il n’y aurait vraiment aucune raison de signaler sur un site dédié à la littérature pour la jeunesse la disparition du cinéaste Jean-Marie Straub survenue le dimanche 20 novembre 2022, s’il n’avait, en 1982, réalisé pour l’INA, avec son épouse Danielle Huillet, En rachâchant, adaptation fidèle, dans un noir et blanc impeccable, de Ah ! Ernesto, conte pour enfants que Marguerite Duras écrivit à la demande insistante de François Ruy-Vidal. Publication de l’album en 1971 avec des images flashy de Bernard Bonhomme. Le film est en ligne ici.

S’INSTRUIRE EN FAMILLE – Dans le cadre de son cycle de conférences annuel dédié au jeune public, le Théâtre Public de Montreuil (Seine-Saint-Denis) programme, le samedi 26 novembre 2022, à 15 heures, Petite histoire des grèves ouvrières et des soulèvements populaires avec Ludivine Bantigny, historienne, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie. Page dédiée ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (13) – Le Théâtre de la Colline, 15 rue Malte Brun à Paris, propose, du jeudi 1er au samedi 17 décembre 2022, vingt-trois représentations de Gretel, Hansel et les autres librement inspiré du conte des frères Grimm par Igor Mendjisky (Actes sud-Papiers, 2022). « Pour sa première création destinée à toute la famille, l’auteur, metteur en scène et comédien Igor Mendjisky propose une fabrique entre rêve et réalité, dans un décor à hauteur d’enfant, empli de bruitages, d’animations et de musique. Il ancre ainsi le célèbre conte populaire dans le quotidien d’un enfant d’aujourd’hui, projetant qu’il est essentiel, à tout âge, d’attiser sa curiosité à découvrir le monde et de cultiver l’émerveillement. »  Site de La Colline ici.

REVUE – Le numéro 52 des Cahiers Robinson (deuxième semestre 2022) est titré La littérature de jeunesse, de la maternelle à l’université. « Longtemps considérée comme une propédeutique à la lecture de la vraie littérature, les livres pour la jeunesse sont désormais lus pour eux-mêmes, pour leurs qualités propres, quelquefois jugées supérieures à celles de la lecture adulte. Cette légitimation par les instructions officielles, malgré ses hauts et ses bas, a suscité un intense travail de découverte et de recherche dans les instituts de formation, avec des orientations contrastées, la perspective didactique se nourrissant désormais de la reconnaissance des pouvoirs de l’enchantement (selon la formule d’Anne Besson). La littérature de jeunesse occupe aussi une place de plus en plus importante dans les facultés de lettres, au prix sans doute de deux stratégies qui pourraient paraître contradictoires, d’une part la promotion d’un mauvais genre venant bousculer les programmes académiques, d’autre part la validation de livres qui font œuvre et qui méritent d’être retenus pour leurs qualités esthétiques (y compris celles de l’image, qui n’est plus simplement illustration) et pour leur aptitude à éveiller la pensée. » Presses universitaires d’Artois 2022, 16,00 euros. Pour commander, s’adresser à Virginie Hu à cette adresse.

EXPOSITION  – Sur les murs de la piscine Joséphine Baker, quai François Mauriac, Port de la gare à Paris, du lundi 21 novembre au mardi 29 décembre 2022, une singulière et  gratuite exposition consacrée à Alice au Pays des Merveilles mise en place par la galerie d’art Aiguillage Galerie. « Plus d’une vingtaine d’artistes contemporains et de street-artistes nous dévoilent leur vision du pays des merveilles et de ses loufoques habitants. Peintures, sculptures, dessins, street-art et projections vidéo nous immergent dans cet univers fantastique et fascinant. On peut admirer des œuvres aux styles très variés. Chaque visiteur trouve ainsi chaussure à son pied ou, plutôt, palme à son pied. » Site de l’établissement ici.

ON DÉCENTRALISE – En accompagnement de l’exposition  Désirs de mondes du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, la librairie-galerie jaune citron, 9 rue des Carmes à Orléans (Loiret) met en avant, dans ses vitrines, du vendredi 18 novembre et samedi 10 décembre 2022, les albums Leina et le Seigneur des Amanites, de Myriam Dahman, Nicolas Digard et Júlia Sardà (Gallimard Jeunesse), Monsieur Personne de Joanna Concejo (Format),  L’oiseau en moi vole où il veut de Sara Lundberg (La Partie), Pirates bric-à-brac d’Atak (Thierry Magnier), Sauvage de Layla Zarka et Salah Elmour (Le port a jauni), L’Univers à l’envers d’Henning Wagenbreth (Les Grandes Personnes). Un partenariat avec le CRILJ qui, via son centre de ressources, a mis à disposition de la librairie, les quarante-huit tirés à part édités par le Salon de Montreuil.

BANDES DESSINÉES – La trente-huitième édition du Festival bdBoum, c’est à Blois (Loir et Cher), à la Halle aux grains et en divers autres endroits de la ville, du vendredi 18 au dimanche 20 novembre 2022. Riche programme, comme chaque année. Pas pour les jeunes lecteurs ? Pas que, mais beaucoup. L’affiche est signée Edith, dessinatrice de bandes dessinées et illustratrice de livres pour jeunes lecteurs dont on retrouve notamment la signature au côté de celle de Rascal dans une dizaine d’albums publiés à l’école des loisirs. Le programme complet est ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (12) – La playlist 2 yeux 10 doigts de la chaine YouTube des Bibliothèques de Paris s’adresse aux jeunes lecteurs : des lectures d’albums et, surtout, des tuttos dans lesquels Julia Chausson, Zaü, Pauline Kalioujny, Léana Rose, Laurent Lolmède, Hélène Rajcak, Gérard Lo Monaco et William Wilson initient les enfants au dessin, au découpage, au collage, au pochoir, à la gravure, à l’impression et au pop-up. Seize propositions. Un cadeau vraiment, mais alors vraiment pas cher. C’est ici.

DESTINATION MONTREUIL (7) – Le CRILJ participe à la journée professionnelle à distance du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis du jeudi 24 novembre 2022, pour 30 minutes, de 10 heures 45 à 11 heures 15. En anticipation de son prochain colloque, il « questionnera divers aspects de la mémoire, individuelle, familiale, collective ou historique, présents dans une littérature pour la jeunesse ‘veilleuse de mémoire’. Les démarches et les outils mobilisés interrogeront sur ce que ces publications retiennent, ce qu’elles oublient, ce qu’elles refoulent en prenant appui sur des sélections d’ouvrages, des médiations à destination du jeune public et des professionnels du livre et de l’enfance. » Avec Françoise Lagarde, Max Butlen, Rolande Causse et Viviane Ezratty. Pour suivre en ligne, se reporter ici.

VENTE AUX ENCHERES – Le Muz nous écrit : « Comme chaque année, nous vous donnons rendez-vous pour la vente aux enchères du Muz. De nombreux artistes ont répondu à notre appel : Aurélia Aurita, Pauline Kalioujny, Anne Herbauts, Tardi, Claire Lebourg et bien d’autres. Merci à eux. Evidemment, comme chaque année, Claude Ponti proposera aussi de nombreux dessins et une collaboration surprise. De très belles œuvres seront à vendre du 21 novembre au 4 décembre sur le site du Muz. Les fonds récoltés serviront au fonctionnement du Muz et à la création de nouveaux projets. » Le site du Muz est ici.

EXPOSITION – Du vendredi 18 novembre 2022 au dimanche 8 janvier 2023, dans la galerie du Centre culturel Valery-Larbaud de Vichy (Allier), 15 rue Maréchal Foch, Vichy Culture propose, en partenariat avec le Musée de l’illustration jeunesse (mij) de Moulins, une exposition d’illustrations originales  Oh ! de l’eau. « Une quarantaine d’illustrations sur la thématique de l’eau composent cette exposition. C’est l’occasion de découvrir un grand nombre d’illustrateurs, chacun développant un univers créatif au service de la narration. L’eau loisir, l’eau remplie de vie, l’eau théâtre de drames. C’est l’eau dans tous ses états que vous pourrez retrouver dans l’exposition. » L’affiche emprunte une illustration que fit Guy Billoud pour l’album Il y a encore quelque chose qui cloche (Le Seuil, 2002).

CONFÉRENCE CHANTÉE – Le dimanche 20 novembre 2022, à 15 heures, dans le centre de ressources du  Musée national de l’éducation (Munaé), 6 rue de Bihorel  à Rouen (Seine-Maritime), Cécile Pichon-Bonin, historienne de l’art, et Sarah Nardon, chanteuse lyrique, donneront une conférence chantée Le livre de chansons pour enfants dans l’entre-deux-guerres. « La période de l’entre-deux-guerres est marquée par deux phénomènes éditoriaux dans le domaine du livre de chansons d’enfants : l’importance croissante de l’image d’une part, et un nouvel intérêt pour les tout-petits qui conduit à leur dédier nombre d’ouvrages, d’autre part. Ces deux aspects sont bien évidemment liés – l’image s’adressant de façon privilégiée à l’enfant non lecteur – et constituent les fondements du développement général de l’album pour enfants à l’œuvre dans cette période. C’est donc principalement par l’image que se renouvelle le livre de chansons d’enfants et nous tenterons de voir comment s’opère ce renouveau. Cette conférence invite à faire vivre le contenu des livres de chansons pour enfants de la première moitié du XXe siècle à travers la présentation des visuels par une historienne de l’art et l’interprétation des chansons par une artiste lyrique. Il s’agira de voir comment la musique est mise en images, à la fois sous l’angle de l’iconographie mais aussi par l’art de la mise en page, de la composition et des couleurs. Nous aurons l’occasion de découvrir le travail de grands illustrateurs et éditeurs dont le travail a marqué la période : Benjamin Rabier, Job, Marie-Madeleine Franc-Nohain pour Mame, l’album de Marcelle Vérité illustré par Josette Bolland chez Desclée de Brouwer, André Hellé ou encore Rie Cramer pour W. de Haan à Utrecht. » Réservation conseillée à cet endroit.

EN LIGNE – Le portail Les Essentiels, site agrégatif des ressources culturelles et pédagogiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF), est opérationnel. Parmi les onglets du menu, notons celui qui ouvre sur les ressources dédiées aux enseignants et celui qui renvoie à la page regroupant celles concernant la jeunesse (Créer, Lire, Jouer,  Voir, Écouter). C’est ici.

ZÉRO COVID – La Foire internationale du livre pour enfants de Shanghai (Chine), seul salon entièrement dédié aux livres pour les enfants en Asie-Pacifique, initialement programmée en mars 2022, a été reportée une première fois en juin et une seconde fois en novembre. Elle vient d’être reportée une troisième fois et pourrait avoir lieu du vendredi 2 au dimanche 4 décembre. Raison de tout cela : le besoin d’une meilleure coordination avec les mesures sanitaires en vigueur à Shanghai, selon le communiqué des organisateurs. Site de la foire ici.

EXPOSITION – Le Musée Tomi Ungerer, Centre international de l’illustration, 2 Villa Greiner, avenue de la Marseillaise à Strasbourg (Bas Rhin ), propose, du samedi 19 novembre 2022 au mardi 26 février 2023, l’exposition Illustr’Alice consacrée à l’illustration des ouvrages sur le thème d’Alice. « Cette exposition explore non seulement l’univers du livre pour enfants, où le thème d’Alice est omniprésent depuis sa création, mais également le registre de l’illustration d’humour et satirique, où il est moins attendu.  De nombreux illustratrices et illustrateurs se sont appropriés la composante majeure d’Alice, le nonsense, et l’ont adaptée avec des expressions graphiques très diverses. Le thème revêt également des aspects spécifiques selon les sensibilités géo-culturelles des artistes, et il est traité de manière très différente en Mitteleuropa, en France ou au Royaume-Uni. Le motif d’Alice a également servi de support satirique pour le dessin de presse dans un but de critique sociale et politique, une tradition graphique qui s’est développée à partir de la parution en 1902 de Clara in Blunderland illustré par J. Stafford Ransome. C’est cette diversité formelle, tout autant que l’universalité du thème, que le parcours a pour ambition de montrer. [..] Cent-cinquante œuvres originales et livres issus d’institutions muséales, de bibliothèques et de collections privées, de France et d’Europe, des dessins préparatoires d’Icinori et Monster Chetwynd ainsi que les travaux d’une nouvelle génération d’artistes. » Commissariat : Thérèse Willer, conservatrice en chef honoraire du Musée Tomi Ungerer. Page dédiée ici.

PARUTION – Vient de paraitre l’ouvrage collectif Gallimard jeunesse : 50 ans (1972-2022) par Marie Lallouet. « Cinquante années de création chez Gallimard jeunesse racontées à travers des entretiens avec celles et ceux qui en furent les acteurs, en dix récits abordant les collections, les personnalités, la ligne éditoriale et les métiers. » Très illustré. Gallimard jeunesse 2022, 384 pages, 30,00 euros.

DESTINATION MONTREUIL (6) – Avec près de 3000 dédicaces au programme, le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis sera, du mercredi 30 novembre au lundi 5 décembre 2022, une occasion unique pour rencontrer vos auteurs et illustrateurs préférés. La liste complète avec mention du stand et des créneaux horaires est ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (11) – La vingt-troisième édition du BDM, à la fois catalogue encyclopédique et argus de la bande dessinée francophone, recense 170 000 titres, de 1813 à nos jours, dont 10 000 références nouvelles, les principaux périodiques, les petits formats,  les récits complets, ainsi qu’un nombre non négligeable de produits dérivés tels que figurines ou ex-libris. Les côtes, par essence fluctuantes, ont été revues, à la hausse comme à la baisse. Parmi les contributeurs de l’ouvrage : Philippe Mellot, Laurent Turpin, Isabelle Morzadec, Évariste Blanchet (qui a refondu la bibliographie), Gilles Ratier, Dominique Petitfaux. Le chapitre consacré à Tintin a été fortement augmentée, chaque album bénéficiant désormais de commentaires historiques et bibliophiliques appréciables. Le plus de cette édition : la reproduction en couleurs de 800 affiches de films adaptés d’une bande dessinée, de Little Nemo aux Avengers. Un ouvrage précieux qui, paraissant tous les deux ans, fera, une nouvelle fois, la joie des collectionneurs aguerris et celle des amateurs curieux. Conception graphique : François San Millan. Les Arènes 2022, 1680 pages, 49,90 euros.

MÉDIATION CULTURELLE – L’Afreloce attire notre attention : « Le samedi 19 novembre 2022, à 10 heures 30, le séminaire Littérature et culture d’enfance organisé par l’Afreloce et l’Ecole normale supérieur recevra Florence Eloy et Véronique Soulé qui parleront de leurs travaux récemment parus sur la médiation culturelle et en particulier sur la littérature pour la jeunesse. La séance aura lieu à distance via Teams, en suivant ce lien. »

JEUNE PUBLIC – Le théâtre de la Ville propose, aux Abbesses, 31 rue des Abbesses à Paris, entre le mardi 22 et le samedi 26 novembre 2022, sept représentations de La morsure de l’âne de Nathalie Papin (école des loisirs, 2008). Mise en scène : Émilie le Roux.  Avec  Julien Anselmino, Dominique Laidet, Lou Martin-Fernet, Martine Maximin et Najib Oudghiri. « Que lui arrive-t-il ? Paco ne sait plus où il est, ni où il en est. Dans l’étrange pays où il s’est égaré, il croise un âne qui lui mord les fesses, son fils Uriel devenu grand et qui n’a plus besoin de lui, une gamine qu’il ne connaît pas et qui lui demande d’être son père. Il rencontre aussi son corps qu’il tente de quitter. Alors quel chemin prendre ? Drôle et légère, La morsure de l’âne pose des questions très sérieuses sur le sens de la vie. » A partir de 10 ans. Réservations ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (10) – Glénat publie la réédition « aussi inattendue que nécessaire » de Et Franquin créa la gaffe co-signé par Numa Sadoul et André Franquin, ouvrage mythique introuvable depuis trente ans. « On ne présente plus Franquin, auteur incontournable de la bande dessinée franco-belge célèbre pour des séries telles que « Spirou et Fantasio », « Gaston », « Modeste et Pompon » ou « Les idées noires ». Créateur de génie à qui l’on doit l’extraordinaire Marsupilami, il se laisse exceptionnellement aller à une suite d’entretiens intimes et intimistes durant l’année 1985. Les propos recueillis par Numa Sadoul durant ces quelques journées de discussions à bâtons rompus offrent à l’arrivée une meilleure compréhension de l’ensemble de son travail. Chacune de ses œuvres est décryptée et commentée sur plus de 400 pages agrémentées de nombreuses illustrations. On y parle aussi de liberté de penser, de tolérance et de non-conformisme. Bien sûr, il n’a pas été facile de convaincre cet homme discret et humble, au rire tonitruant, de se prêter à l’exercice de la confidence mais le résultat est à la hauteur du monument. Ce livre est un précieux témoignage, érudit, passionné et drôle, pour quiconque s’intéresse à Franquin. » Glénat 2022, 432 pages, 39,00 euros.

PARUTION – Vient de paraitre Harry Potter décrypté par ses fans : les 25 ans de Harry Potter par deux rédacteurs de la Gazette du sorcier par Alix Houllier et Corentin Faniel. « En juin 1997, Harry Potter à l’école des sorciers débarquait dans les librairies britanniques. Depuis, cette saga, devenue l’une des plus célèbres et plus aimées du monde, a conquis les librairies, les cinémas, le théâtre, en plus d’être omniprésente dans les médias. Par quel enchantement le premier roman d’une autrice inconnue se transforme-t-il en phénomène de société, vendu à plus de 500 millions d’exemplaires ? Derrière les chiffres mirobolants se cache une autre magie : celle d’une communauté de fans à la créativité débordante. Cet ouvrage plonge dans les archives du fandom Harry Potter et révèle toute sa richesse : des fanfictions aux théories, en passant par les innovations technologiques et les questions de société. Il décrypte comment les potterheads ont intégré la saga à leur quotidien, se sont construits avec elle, et contribué à son succès. Aucune histoire ne peut vivre si personne n’est là pour l’écouter. Voici l’histoire de ceux qui ont façonné la Pottermania. » De Boeck Supérieur 2022, 320 pages, 19,90 euros.

AU REVOIR LES ENFANTS – Noëlle Bréham, collaboratrice de France Inter depuis 1982, et productrice, depuis 1997, de l’émission du dimanche soir Les P’tits Bateaux vient d’être licenciée par Radio France, « après quarante années de CDD successifs imposés, [pour avoir] refusé un énième CDD et réclamé, d’abord directement à son employeur puis devant la justice, un statut normal en CDI, tel que prévu par le Code du travail. » Les prud’hommes devraient prochainement dire si Radio France est bien dans son droit, l’entreprise n’appliquant pas la règle commune et lui préférant, de manière systémarique, les contrats de grille qui ne durent que le temps d’une saison radiophonique et sont renouvelés, ou non, d’année en année. Entendra-t-on à nouveau, dans quelques temps, des enfants demander « Est-ce que les dinosaures ont connu des moments de joie ? » ou « Pourquoi on ne mange pas les gens quand ils sont morts ? » et obtenir à l’antenne, de la part de spécialistes incontestés, des réponses bienveillantes et argumentées ? Ironie : l’émission du dimanche 13 novembre, la dernière à avoir été enregistrée, a été diffusée.

DÉDICACE – Antoon Krings, auteur et illustrateur, sera en dédicace pour les 50 ans de Gallimard Jeunesse, le samedi 19 novembre 2022, de 15 heures à 18 heures 30, à la  librairie Hisler-Even de Metz (Moselle), 1 rue Ambroise Thomas. Informations complémentaires au  03 87 75 04 31.

SALON – Le Salon du livre jeunesse de Fougères Agglomération aura lieu du vendredi 18 au dimanche 20 novembre 2022 à l’Espace Aumaillerie, parc d’activités de l’Aumaillerie, 1 rue Louis Lumière , La Selle-en-Luitré (Morbihan). Trente-deux auteurs et illustrateurs, cinq expositions (dont l’Alice de Benjamin Lacombe et des pop-up de Philippe Ug), onze ateliers sur le salon, douze rencontres en médiathèques en direction des enfants, deux spectacles, une matinée « petite enfance », le vendredi, « ouverte aux assistant(e)s maternel(le)s, aux structures multi-accueil, aux parents avec leur bébé. » Autres informations ici.

IBBY – La section française de l’IBBY a désigné ses candidats pour le prix Hans Christian Andersen 2024. Il s’agit de Marie Desplechin, en catégorie écriture, et de Gilles Bachelet, en catégorie illustration. Morgane Vasta, chercheuse spécialisée en littérature de jeunesse, animatrice et formatrice, intègre le jury.

ANNIVERSAIRE – Picsou Magazine, magazine à succès de la galaxie Walt Disney paraissant tous les deux mois, publie un hors-série à la couverture tout en or pour fêter le soixante-quinzième  anniversaire du plus riche des canards, né le 9 décembre 1947 sous la plume de Carl Barks. 345 pages bourrées d’histoires complètes célébrant l’oncle grincheux de Donald Duck, milliardaire acariâtre devenu personnage central de centaines de récits. Mise en place en kiosque : 120 000 exemplaires. 8,99 euros.

DESTINATION MONTREUIL (5) – L’illustrateur Marc Boutavant est, pour l’ensemble de son œuvre, le lauréat 2022 du Prix Grande Ourse décerné, pour la quatrième fois, par le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. Le jury souligne qu’il a voulu primer celui qu’il considère comme le père de plusieurs séries cultes aux personnages attachants tels que Mouk, Ariol et Edmond. « Des illustrations désopilantes, fourmillant de détails, des situations gags, de la générosité et de l’humour pour rendre à merveille autant le grave que le burlesque. »

C’EST BIENTÔT NOËL (9) – La Comédie Française propose, au Théâtre du Vieux- Colombier, 21 rue du Vieux-Colombier à Paris, du lundi 23 novembre 2022 au dimanche 8 janvier 2023, La Reine des neiges, l’histoire oubliée de Kay et Gerda d’après Hans Christian Andersen. Adaptation : Johanna Boyé et Élisabeth Ventura. Mise en scène : Johanna Boyé. Avec  Suliane Brahim, Danièle Lebrun, Géraldine Martineau, Adrien Simion, Élisa Erka et Léa Lopez. « Cette création est l’occasion de revenir à l’histoire originale d’Andersen : Gerda et Kay sont des compagnons de jeu inséparables jusqu’à ce jour où, blessé par deux cristaux d’un miroir brisé, le jeune garçon change de caractère et devienne colérique. Il disparaît alors, enlevé par la mystérieuse Reine des neiges. Sans nouvelles de lui, Gerda décide de partir à travers le monde à la recherche de son frère de cœur. Intrépide à souhait, notre héroïne bravera les dangers et saura, à force de persévérance, passer les épreuves nécessaires pour le retrouver, dans le mythique Palais des glaces.  [Le] spectacle suit l’intrigue d’Andersen, nourrie des légendes du Nord, et nous conduit à travers la forêt et les terres enneigées à la rencontre de Trolls malicieux, de la Magicienne ou de la Petite Brigande, mais aussi du Renne et de la Corneille. La Reine des neiges y est une figure initiatrice par excellence. Gerda et Kay entreront chacun dans l’adolescence après un fantastique voyage initiatique qui scellera à jamais leur amitié. » Réservation rapide conseillée. C’est ici.

EXPOSITION – Depuis le mardi 8 novembre et jusqu’au samedi 3 décembre 2022, à la galerie Daniel Maghen, 36 rue du Louvre à Paris, exposition consacrée à Rahan, héros d’une célébrissime série scénarisée par Roger Lécureux et illustrée par André Chéret, apparue, le 24 février 1969, dans le premier numéro de Pif Gadget. « L’exposition présente plus d’une centaine de pièces – planches, couvertures, illustrations et crayonnés – sélectionnées parmi les plus belles conservées par la famille des auteurs. Ce sera l’occasion d’admirer le dessin réaliste de Chéret, la beauté de ses encrages, le dynamisme de son trait, sa maîtrise des contrastes dans ses jeux d’ombres et de lumière, tout comme ses compositions audacieuses. Mammouths, dinosaures et autres tigres à dents de sabre (les goraks dont l’un deux a tué les parents de Rahan) foisonnent dans ses planches, au fil des aventures de Rahan, adopté par le clan du Mont Bleu, au pied d’un volcan endormi. » Site de la galerie ici.

PRIX – Caire Castillon est la lauréate du Prix Vendredi pour son roman Les longueurs (Gallimard Jeunesse). « En commençant l’écriture des Longueurs, je me suis demandé comment écrire pour la jeunesse l’histoire d’une enfant qui se retrouve face à un pédophile. Cette petite héroïne dans ma tête a pris le dessus. C’est son regard à elle qui est venu recouvrir le mien. […] Dans ce roman, face à l’emprise, face à cette sorte d’aigle noir lumineux que représente le meilleur ami de sa mère, Alice va s’en sortir. Ça non plus, je ne l’ai pas décidé dans un but commercial de happy end, mais plutôt dans un chemin d’amour entre elle et sa mère. Je souhaitais, sans doute pour moi, que la mère n’aie pas de doute, croie sa fille, et l’aide à se sauver. Je les voulais réunies à la fin, et ça, c’est la seule chose que je savais au départ.  » Couverture illustrée par Marion Fayolle.

DISPARITION – Philippe Corentin, illustrateur autodidacte, également auteur, est décédé le lundi 7 novembre 2022. Il avait 86 ans. Né à Boulogne-Billancourt, passant son enfance à Quimper, celui dont le vrai nom était Philippe Le Saux (et qui avait un frère jumeau, Alain Le Saux, qui fut lui aussi auteur jeunesse), entame sa carrière en 1968, en publiant des dessins dans L’Enragé, revue satirique et anarchisante de Jean-Jacques Pauvert. Il tâte de la publicité et place des dessins dans Elle, L’Expansion, Lui, Marie-Claire, Vogue. Yvanne Chenouf contextualise : « [Corentin] accompagne les mouvements politiques et sociaux d’une époque créative, marquée par différentes prises de position sur les guerres du Vietnam et d’Algérie, la décolonisation, l’exode rural, la croissance économique, le baby-boom, l’émancipation des femmes. » En 1971, Philippe Corentin se tourne vers l’édition pour la jeunesse en illustrant, chez Harlin Quist, le Conte numéro 3 pour enfants de moins de 3 ans d’Eugène Ionesco. Réédition : Jean-Pierre Delarge, en 1976, et Gallimard, en 1985. Il travaille ensuite pour Hachette (pour la collection « Gobelune » de Colline Poirée), pour Rivages (avec son frère) et pour Hatier (à l’occasion d’un album de rébus). Philippe Corentin publiera à l’école des loisirs, entre 1988 et 2009, vingt-et-un albums dont la plupart sont devenus cultes. Ne citons que L’Afrique de Zigomar (1990), Plouf ! (1991), Patatras! (1994), Papa ! (1995), L’Ogre, le loup, la petite fille et le gâteau (1995). « Dans tous mes livres j’essaie de faire rire les enfants. Une histoire doit être faite non pour les endormir mais pour les réveiller et devrait d’ailleurs leur être lue le matin. Pour les réveiller. » Arthur Hubschmid, son éditeur à l’école des loisirs, explique : « Avec candeur et tendresse, [les personnages de Philippe Corentin] s’obstinent dans des aventures grandiosement échafaudées, finissant toujours avec un éclat de rire. Il était maître dans l’art de combiner les images et les mots. Il n’illustrait pas, il contait avec mots et images. C’est ensemble, en se complétant, qu’ils font sens, et qu’ils nous font rire. Ses héros, les Zigomar, Pipioli, Mademoiselle Sauve-qui-peut ou tout-à-l’envers, ont la truculence et la mauvaise foi chevillées au corps. » Une curiosité : Philippe Corentin se chargea des illustrations pour un Guide SAS de 335 pages que Gérard de Villiers concocta pour ses fans en 1988. « Enfant terrible de la littérature de jeunesse française, autoproclamé ‘gribouilleur’, et même ‘génial gribouilleur’, Corentin a été avant tout un rigolo. Adoré par les enfants. Pas toujours compris par les parents. Il déploie des trésors d’humour et de fantaisie, servis par un graphisme original et percutant. Iconoclaste, il bouscule allégrement ce qu’il rencontre sur son passage. Tout fait eau à son moulin : les habitudes, les bonnes manières, les contes, les loups et les ogres qu’il relève d’un non-sens très personnel. » (Lucie Cauwe, sur son blog). Le Musée de l’illustration jeunesse (mij) de Moulins (Allier) consacrera à l’auteur-illustrateur, en 2023, une riche exposition rétrospective. Dans l’attente, pour en savoir plus, on peut lire, sur ce site, deux textes signés Yvanne Chenouf, par ailleurs auteure de Philippe Corentin, un auteur renversant (Être, 2010). C’est ici et ici.

SI CINQ FAUTES, CE SERA ZÉRO – Dans sa minute d’actualité du vendredi 4 novembre 2022, Pap Ndiaye s’improvise historien : « Aujourd’hui, je commencerai par Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique à la fin du XIXème siècle, qui aimait sortir sa montre à 11 heures, puis dire « à cette heure tous les enfants de septième sont en train d’écrire le même mot de la même dictée ». Claude Lelièvre, historien de l’éducation, rectifie : « Jules Ferry n’a jamais dit cela, ni de près ni de loin. » Et de rappeler la position réelle du ministre de l’Instruction publique de la fin du XIXème siècle : « À la dictée – à l’abus de la dictée – il faut substituer un enseignement plus libre […]. C’est une bonne chose assurément que d’apprendre l’orthographe. Mais il y a deux parts à faire dans ce savoir éminemment français : qu’on soit mis au courant des règles fondamentales ; mais épargnons ce temps si précieux qu’on dépense trop souvent dans les vétilles de l’orthographe, dans les pièges de la dictée, qui font de cet exercice une manière de tour de force et une espèce de casse-tête chinois. » Claude Lelièvre conclut  son commentaire par un conseil avisé : « Le souci sans doute de ‘frapper les esprits’ a entrainé le ministre de l’Éducation nationale dans une voie malencontreuse. Pour la clarté des débats, et afin qu’ils ne soient pas caricaturaux, il faut mieux faire. Et éviter les bourdes historiques calamiteuses. »  Pour lire en entier le billet de Claude Lelièvre, c’est ici.

EXPOSITION – Depuis le samedi 15 octobre 2022 et jusqu’au dimanche 2 juillet 2023, à la Médiathèque Samuel Paty de Moulins (Allier), place Maréchal de Lattre de Tassigny, exposition Bric-à-Brac,« joyeux désordre patiemment organisé par Maria Jalibert, fait de bric et de broc, tout droit sorti de nos coffres à jouets, un joyeux bazar où vous pourrez imaginer, composer, décomposer, compter, ordonner, désordonner des collections aux couleurs de l’arc-en-ciel, aux formes géométriques ou pas, puis recommencer. […] Maria Jalibert est une artiste plasticienne multiple, la nouvelle mère Teresa du plastique et du toc, elle illustre, photographie, découpe, range, classe, chamboule tout, met tout en pagaille. Et en plus, elle écrit. Après ses études aux Beaux-Arts et en métiers du livre du côté de Toulouse et Bordeaux, elle publie ses premiers albums chez Point de suspension (Les voyages d’Hyppolite, Podilarius, Yack à lire), puis chez Didier Jeunesse (Le fameux Bric-à-brac, En route) et, dernièrement, chez À pas de Loup (Cache-cache carotte, Badaboum). Page dédiée ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (8) – Du jeudi 10 novembre 2022 au lundi 2 janvier 2023, le château Guillaume le Conquérant de Falaise (Calvados) s’habille aux couleurs de la réinterprétation de Alice au Pays des Merveilles par Benjamin Lacombe. « En cette fin d’année et au cœur de l’hiver, le château médiéval se transforme en un cadre magique, celui du Pays des Merveilles. Suivez les aventures étranges et drôlatiques de la jeune Alice dans ses péripéties étourdissantes, dans un monde où les règles sont inversées et les surprises surgissent au détour du chemin. On y escalade des champignons géants, on y fait la course avec des animaux bavards et on y prend le thé chez un lièvre un peu toqué. C’est Benjamin Lacombe, le célèbre auteur et illustrateur, qui réinterprète pour nous ce Pays des Merveilles. Décors grandeur nature, projections vidéo, ambiances lumineuses et atmosphères musicales remplissent les pièces du château et forment les chapitres de l’histoire. Une exposition pour petits et grands à découvrir en visite libre ou en compagnie de nos conteurs. » Visites contées pour les familles, sans réservation, dans la limite des places disponibles. Durée : une heure. Fermé les dimanches 25 décembre et 1er janvier. Site du château ici.

ACTUALITÉ SPORTIVE – Dans son numéro 8 qui parait en cet automne, le trimestriel Pif le mag consacre une partie non négligeable de ses rubriques et quelques-unes de ses bandes dessinées au foot-ball. Le gadget tout en carton est un jeu de plateau footballistique avec cartes et jetons. Le nom du pays organisateur de la Coupe du monde de la FIFA, qui s’étalera du dimanche 20 novembre au dimanche 18 décembre 2022, est cité une fois, à la page 14, à l’occasion de la mise en débat par le journal de l’appel au boycott de Vincent Lindon, le magazine demandant aux jeunes lecteurs de se poser la question suivante : « Est-ce que je suis capable de ne pas regarder la Coupe du monde à la télévision pour protéger la planète ou mon intérêt personnel passerait-il au dessus de ma conscience écologique ? » En kiosque, 6,50 euros.

C’EST BIENTÔT NOËL (7)  Le coffret UTOPOP de Marion Bataille et Fanny Millard (Extra, 2021) vient de recevoir le Prix du livre d’architecture pour la jeunesse de l’Académie d’architecture au titre de 2022. « Neuf livres invraisemblables pour construire des architectures fabuleuses, imaginer des formes chimériques et des volumes illusoires. Neuf livres à assembler pour créer un espace utopique dans un monde sans limites. Soyons fous, vraiment. » Tirage limité à 500 exemplaires. 50,00 euros.

SALON – Le Festival du livre de jeunesse de Rouen (Seine-Maritime) souffle ses 40 bougies les vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 novembre 2022, tournant une page importante de son histoire. « Au programme de ces trois jours dédiés à la littérature jeunesse : des dédicaces, des rencontres, des spectacles, des ateliers, des lectures à voix haute, des animations, des conférences, des expositions. » Thème de cette année : « Tu es grand maintenant ! » Invitée d’honneur : Marie-Noëlle Horvath qui a conçu l’affiche. Pour en savoir plus, c’est ici. À noter, parmi les rendez-vous professionnels (mais tout public), la rencontre avec Jean-Paul Gourévitch du 12 novembre, 16 heures, autour de l’histoire de la littérature jeunesse.

EXPOSITION – Le Fonds Patrimonial Heure joyeuse présente, du mercredi 15 novembre 2022 au dimanche 19 mars 2023, à la médiathèque Françoise Sagan, 8 rue Léon Schwartzenberg à Paris, une exposition Lire l’enfance avec les éditions MeMo.  « L’exposition 2022 du fonds patrimonial Heure joyeuse célèbre les éditions MeMo dont les archives ont été versées aux collections en 2019 et qui continuent à être alimentées au fur et à mesure de la production par des dons successifs. C’est l’occasion de parcourir le catalogue de cette audacieuse maison indépendante et de s’intéresser en particulier à sa politique de mise en valeur des artistes, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui. En cela le parcours reprend quelques jalons posés en 2017 à la bibliothèque municipale de Tours par l’exposition Avant et maintenant, mais en le renouvelant, complétant, et faisant un pas de côté, grâce à la richesse des collections patrimoniales Heure joyeuse et à l’apport des archives qui s’éclairent mutuellement. Éditions originales et quelques jeux et jouets nourriront les vitrines, répondant à un long mur d’images composé de feuilles de passe, tirages, affiches, dessins originaux, et cætera. Il donnera à voir une sorte de géographie mentale de MeMo et des coulisses de la fabrication, faisant voisiner création d’aujourd’hui et trésors exhumés du passé. Cette démarche rencontre celle du fonds patrimonial qui cherche à confronter, trouver des filiations entre livres pour enfants d’hier et d’aujourd’hui et susciter des créations contemporaines à partir des livres anciens. » A découvrir ici la présentation de l’exposition et le calendrier des très nombreuses activités annexes.

EXPOSITION – Sous le titre L’échappée belle, la nouvelle exposition du Musée de l’illustration jeunesse (mij), 26 rue Voltaire à Moulins (Allier), rend hommage à l’illustratrice, sculptrice, peintre et autrice Michelle Daufresne. Ce sera du jeudi 10 novembre 2022 au dimanche 5 mars 2023. « En 2019, Michelle Daufresne a fait [au mij] une donation tout a fait remarquable de plus de 1000 planches originales, liées a la réalisation d’une quarantaine d’ouvrages, avec des esquisses, des maquettes. C’est une grande artiste qui s’inscrit parmi nos généreux donateurs et nous lui en sommes reconnaissants. » Scénographie : Juliette Laval, designer plasticienne. « L’œuvre de Michelle Daufresne lui ressemble : élégamment libre, alliant le sourire et la gravité et, avec justesse, la fantaisie et l’altruisme. » Site du Musée de l’illustration jeunesse ici.

COLLOQUE – Fêtant ses trente ans, La Cité des enfants, 30 avenue Corentin Cariou à Paris,  organise les mardi 6 et mercredi 7 décembre 2022, un colloque professionnel (sic) qui posera la question Faire grandir les enfants : quel rôle pour la culture ?  « Face aux incertitudes et à une société constamment en mouvement, comment accompagner les nouvelles générations afin qu’ils y puissent y trouver leur place ? En croisant différentes réflexions et points de vues sur la question, ce colloque vous invite à réfléchir à vos propres pratiques pour rêver et inventer de nouvelles offres culturelles pour les enfants. » Le programme détaillé est ici. C’est payant et pas qu’un peu : 130,00 euros pour les deux jours avec, quand même, une offre spéciale à 99,00 euros si l’on réserve en ligne avant le samedi 19 novembre.

MARIO RAMOS – Luc Battieuw le rappelle aux oublieux :  “Auteur engagé auprès des enfants et des professionnels, Mario Ramos a publié ses 33 albums chez Pastel. Ses loups, cochons, singes et autres personnages font rire et réfléchir les grands et les petits dans le monde entier. Mario Ramos nous a quittés en 2012.Depuis 2013, le 7 novembre est la Journée Mario Ramos pour que sa mémoire reste intacte pour nous tous qui aimons, comme lui, offrir aux enfants des livres magiques. Pour faire perdurer ses livres, les Éditions Pastel et le Centre de littérature de jeunesse de Bruxelles proposent que lors de cette journée anniversaire, vous puissiez présenter, raconter, lire, exposer ses livres en bibliothèque, en librairie, en classe et dans tous les lieux culturels pour enfants. Il ne s’agit pas d’un hommage, ni d’une commémoration, ni d’une journée d’étude, il s’agit tout simplement de mettre en évidence ses livres autour de la date du 7 novembre et ainsi chaque année. Cette journée est devenue internationale et menée aussi en France, Espagne, Allemagne, Roumanie, Russie, Italie. »

CONCERT –  Le samedi 3 décembre 2022, à 14 heures 30 et à 17 heures, dans le studio 104 de la Maison de la radio et de la musique, 116 avenue du Président Kennedy à Paris, concert Jack et le haricot magique avec l’Ensemble de cuivres de l’Orchestre de Radio-France sous la direction de David Guerrier. « Vous connaissez sans doute cette célèbre histoire du garçon futé, de la vache sans lait, de l’ogre toujours féroce, et de la poule aux œufs d’or ? Admettons. Mais ce conte anglo-saxon dont l’origine n’est pas bien définie et qui remonte à plusieurs siècles, recèle peut-être encore bien des secrets. Sous la plume de l’auteur et dramaturge Édouard Signolet, il pourrait bien se trouver une nouvelle jeunesse. Sur scène, une sacrée belle occasion d’écouter les cuivres du Philhar réunis au sein d’un ensemble rutilant, pour vous faire découvrir la musique anglaise des XIXe et XXe siècles. » Concert en partenariat avec les éditions MeMo qui publie une version nouvelle de Jack et le haricot magique par Édouard Signolet (texte) et Étienne Beck (illustration). Réservation à tenter ici et ici en se plaçant, si besoin est, en liste d’attente.

DESTINATION MONTREUIL (4) – Le programme complet des quatre-vingts rencontres professionnelles du trente-huitième Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis des jeudi 24 et vendredi 25 novembre 2022 est en ligne. C’est ici.

DÉDICACE – Alex Sanders, auteur et illustrateur, sera en dédicace pour les 50 ans de Gallimard Jeunesse, le samedi 12 novembre 2022, de 15 heures à 18 heures, à la librairie Hisler-Even de Metz (Moselle), 1 rue Ambroise Thomas. Informations complémentaires au  03 87 75 04 31.

COLLOQUE – Le colloque international Tomi Ungerer, saute-frontières (1931-2019) : langage des images, langage de l’enfance organisé avec le Centre Culturel Irlandais, l’Institut International Charles Perrault, le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’illustration, les universités de Caen Normandie et CY Cergy Paris et le soutien de l’Afreloce, se déroulera le jeudi 17 novembre 2022 dans le petit auditorium du site François Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France et le vendredi 18 novembre au Centre culturel irlandais, 5 rue des Irlandais. « Alsacien, français, allemand, anglais (des Etats-Unis à l’Irlande), Tomi Ungerer est un ‘saute-frontières’, selon sa propre expression : il a grandi entre plusieurs langues, passant souvent de l’une à l’autre, il a franchi les frontières des publics et des conventions. Ce collectionneur passionné de jouets a révolutionné le langage de l’image et de l’enfance, en offrant des albums audacieux et dérangeants aux enfants du monde et aux adultes qui les accompagnent. Pour rendre hommage à une œuvre décidément vivante et actuelle, ce colloque réunira des chercheurs, des artistes, et des professionnels du livre pour explorer l’esprit et le style de cet immense artiste. » Gratuit sur inscription. Pour le premier jour, c’est ici. Pour le deuxième jour, c’est . Retransmission en direct puis en différé sur la chaine YouTube de la BnF.

HISTOIRE DES BIBLIOTHÈQUES –  A l’occasion du centième anniversaire de sa création, la bibliothèque Fessart invite, le jeudi 17 novembre 2022, à 19 heures, dans la salle des mariages de la mairie du 19ème arrondissement,  5/7 place Armand Carrel à Paris, à une conférence Bibliothécaires mémorables et inspirantes qui réunira Laura Vallet, bibliothécaire et responsable d’exposition, Élodie Moriau, pour le Musée Franco-américain de Blérancourt qui évoquera l’histoire du CARD (Comité américain pour les régions dévastées) ainsi que le contexte historique, Abigail Altman, directrice adjointe de l’American Library, Jean-Marie Privat et Marie-Christine Vinson, spécialistes de la littérature jeunesse. Il y sera notamment question de Jessie Carson et de Jacqueline Dreyfus-Weill, « deux figures singulières de bibliothécaires des années 1930 qui ont contribué et participé à faire évoluer le métier. » Modération : Viviane Ezratty, conservatrice des bibliothèques et spécialiste de leur histoire. Renseignements complémentaires et inscriptions à cette adresse.

C’EST BIENTÔT NOËL (6) – Comme chaque année, de nombreux cirques à Paris, pour plusieurs mois, dès l’automne venu : Cirque du Soleil, Pinder, Phénix, Bouglione, Gruss, Romanès, Bormann… Des programmes pour tous les goûts, du plus simple au plus poétique, du plus grandiose au plus magique, des cirques comme hier et des cirques d’aujourd’hui. Il est conseillé de réserver, les représentations affichant souvent complet plusieurs semaines à l’avance. Peu à voir avec la littérature, certes, mais beaucoup avec l’enfance. Pour choisir, voir sur le site de chacun des cirques.

EXPOSITION – La nouvelle exposition (novembre-décembre 2022) de la galerie Oh! Mirettes, 19 rue des 3 rois à Marseille (Bouches du Rhône), est consacrée à l’illustratrice naturaliste Delphine Vaute. « D’Angers où j’ai fais mes études aux Beaux-Arts, je suis descendue le long du fleuve jusqu’à Nantes où je vis depuis plusieurs années. Des vitrines du muséum d’Histoire Naturelle et à la poussière de vieux greniers, je puise d’anciens visuels, qu’ils soient au centre de mon sujet ou juste utilisés comme vecteur d’idées et de sens. Que se soit sur une toile, de la porcelaine, une plaque de métal ou du papier, le trait reste au centre de mes recherches. » Inauguration de l’exposition : le samedi 5 novembre, de 19 heures à 22 heures. Site de la galerie ici.

APPEL A TEXTES – Le Centre de recherche et d’information sur la littérature pour la jeunesse organise, le vendredi 13 et le samedi 14 octobre 2023, dans une médiathèque parisienne, un colloque pluridisciplinaire titré De la mémoire dans la littérature pour la jeunesse : racines, souvenirs, transmission. L’appel à communication est ici.

EXPOSITION – La Bibliothèque communale francophone de Molebeck (Belgique), 103 rue des Béguines, présente, du mercredi 2 novembre au samedi 3 décembre 2022, un bel ensemble d’illustrations regroupées sous l’intitulé ABC … c’est du belge ! Cette exposition d’illustrations pour la jeunesse est organisée par la Fondation Battieuw-Schmidt. « Chaque lettre est illustrée par une à trois œuvres d’un artiste, extraites d’un de ses livres ou d’un dessin inédit, si pas préparatoire. Vous ne découvrirez pas toute la collection de la Fondation, ni même d’ailleurs l’ensemble de ses acquisitions. […] Néanmoins, ce sont quarante-quatre œuvres exposées sur les six cents acquises à ce jour et vingt-six illustrateurs belges sur les quatre-vingt-deux qui ont rejoint cette collection. » Les mercredis et jeudis de 14 heures à 18 heures, les vendredis de 14 heures à 17 heures et les samedis de 9 heures à 13 heures. Fermeture les 11 et 12 novembre. Informations complémentaires à cette adresse.

C’EST BIENTÔT NOËL (5) – Le Royal Mint annonce la mise en vente d’une série de pièces évoquant la saga « Harry Potter », à l’occasion des 25 ans de la sortie du premier ouvrage de J.K. Rowling. Quatre créations à l’effigie de Harry Potter, de Dumbledore, du Poudlard Express et de l’école Poudlard. « Fidèles à l’esprit fantastique de la saga aux sept volumes, ces pièces de collections ont été dotées d’un effet d’optique. Ce dernier imite l’impact d’un ‘coup de foudre’ lorsqu’on fait tourner la pièce devant la lumière. Il a été obtenu grâce à un laser dernier cri qui donne à la fois un caractère magique aux pièces, mais permet aussi de les sécuriser et de les authentifier » (communiqué du Royal Mint).  La pièce représentant Harry Potter (dont la valeur faciale est de 50 pence) est vendue 20 livres, soit 23,00 euros. Il faudra attendre un peu pour pouvoir acheter la série des quatre pièces et demander un paquet-cadeau. Pour suivre la chose, ce sera ici.

CINÉMA ET LITTÉRATURE – L’association Enfants de cinéma organise, le mardi 22 novembre 2022, dans les locaux de l’Office central de la coopération à l’école (OCCE), 101 bis rue du Ranelagh à Paris, une rencontre Écriture d’encre et de lumière : cinéma d’animation et littérature pour la jeunesse qui s’intéressera, le matin, à Comment Wang-Fô fut sauvé, et, l’après-midi, à L’homme qui plantait des arbres. On parlera aussi, avant de se quitter, des liens entre manga et films d’animation japonais.  Avec le soutien du CRILJ.  Le programme détaillé est ici et il faut s’inscrire rapidement à cette adresse.

PARUTION – Vient de paraître Contes de loups, contes d’ogres, contes de sorcières : la fabrique des méchants par Eva Barcelo-Hermant, bibliothécaire. « Que serait le Petit chaperon rouge sans son loup aux grandes dents ? Certainement pas une héroïne de conte ! Alors que le héros doit se débarrasser des méchants pour arriver à sa fin heureuse, le conte a besoin d’eux. Car sans eux, pas d’histoire, et sans histoire, pas de héros ou de héroïnes. Depuis les premiers recueils de Perrault et Grimm, et avant eux les versions orales transmises de générations en générations, les méchants ont évolué et se sont transformés : la sorcière est devenue populaire, le loup ridicule et l’ogre toujours aussi méchant. Ce livre se penche sur les évolutions ainsi que sur l’importance, paradoxale et surprenante mais bel et bien indispensable, des méchants dans les histoires pour les plus jeunes. Les contes ont autant besoin de leur fin heureuse que de leurs moments qui font frissonner. » L’Harmattan 2022, 188 pages, 19,50 euros.

LÉGITIMITÉ – Benoît Peeters, scénariste et théoricien de la bande dessinée, a donné le jeudi 27 octobre 2022, au Collège de France, la leçon inaugurale d’un séminaire de trois mois titré Poétique de la bande dessinée. Grand spécialiste d’Hergé, Benoît Peeters avait entamé, à la fin des années 1970, sous la direction de Roland Barthes, une thèse portant sur l’analyse case par case des Bijoux de la Castafiore. Travail mené à son terme après le décès de l’universitaire. « La reconnaissance de la bande dessinée a d’abord été le fait de collectionneurs, désireux de retrouver les séries de leur enfance et entretenant le mythe d’un âge d’or : chaque génération voulait célébrer les œuvres avec lesquelles elle avait grandi. Pour faire oublier sa mauvaise réputation, on cherchait à lui trouver de glorieux ancêtres, des grottes de Lascaux à la tapisserie de Bayeux. Les choses ont changé au cours des dernières décennies avec le développement du roman graphique, la féminisation d’un monde trop longtemps masculin, l’intérêt porté aux planches originales, l’ouverture à la non-fiction. Mais la reconnaissance contemporaine de la bande dessinée comme neuvième art n’est pas dénuée d’ambiguïtés. » La captation de la leçon du 27 octobre a été mise en ligne sur le site du Collège de France. C’est ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (4) – Les fans ont deux mois, du mercredi 1iernovembre au samedi 31 décembre 2022, pour courir au Théâtre Mogador, 25 rue de Mogador à Paris, s’il veulent voir Le Roi Lion, en vrai ou presque. C’est une reprise. « Venez découvrir la comédie musicale primée de Disney, Le Roi Lion, qui a déjà séduit plus de 100 millions de spectateurs à travers le monde. Couleurs magnifiques, effets époustouflants et musique enchanteresse, elle conte l’histoire émouvante de Simba et sa conquête de la Terre des Lions. » Mise en scène from America : Julie Taymor. Musique : Elton John. Site du Théâtre Mogador ici.

JOURNÉE PROFESSIONNELLE – Dans le cadre des rencontres en région que propose le Syndicat national de l’édition (SNE), les éditeurs du groupe BD organisent, le vendredi 18 novembre 2022, de 9 heures 30 à 16 heures 30, dans la salle Kléber Loustau du Conseil départemental, place de la République à Blois (Loir-et-Cher), une journée d’étude Nouveaux territoires de la BD. Un partenariat avec CICLIC-Centre Val de Loire, bd BOUM et la librairie blésoise Bédélire. Ces rencontres sont destinée aux professionnels et prescripteurs du livre (bibliothécaires, libraires, enseignants et documentalistes). Le programme est ici. Pour s’inscrire, c’est .

FÊTER MEM0 – Les trente ans des éditions MeMo sont célébrés, du mercredi 2 novembre au vendredi 23 décembre 2022, dans vingt-deux bibliothèques de la Ville de Paris avec « la présentation de modules d’exposition, d’illustrations originales, de rencontres et de plusieurs ateliers pour tous les âges ». Cette programmation est conçue autour des artistes, auteurs et illustrateurs pour la jeunesse édités chez MeMo à la fois contemporains et patrimoniaux. : Anne Crausaz,  Gaby Bazin, Elena Del Vento, Claire Garralon, Marion Barraud, Louise Marie Cumont, Julie Safirstein, Émilie Vast, Kenji Abe, Florie Saint–Val, Junko Nakamura, Mélanie Rutten, Simone Ohl, Margaret Wise Brown, Lisa Bresner, Gaya Wisniewski et Malika Doray. Le détail des expositions et des activités associées est ici.

PRIX – Le Prix du livre jeunesse des bibliothèques de Montréal vient d’être remis à l’autrice-illustratrice Orbie pour son livre La fin des poux ? (Les 400 coups, 2021). Montant de la bourse : 5000 dollars canadiens. « Qu’advient-il à une famille de poux lorsqu’ils sont contraints à ne jamais migrer ? Lorsqu’ils ne voient jamais une autre tête s’approcher et qu’ils sont prisonniers du même cuir chevelu ? Serait-ce la fin des poux ? » Quatre bourses d’un montant de 500 dollars ont été remises aux autres finalistes : Linda Amyot, pour Léonore (Leméac, 2021), Simon Boulerice et Ève Patenaude, pour Papier bulle (XYZ, 2021), Mario Brassard et Gérard Dubois, pour À qui appartiennent les nuages ? (La Pastèque, 2021), Fanny Britt et Isabelle Arsenault pout Truffe (La Pastèque).

C’EST BIENTÔT NOËL (3) – Du mercredi 26 octobre 2022 au dimanche 8 janvier 2023, au Casino de Paris, 16 rue de Clichy à Paris, reprise du conte musical de Philippe Chatel  Émilie Jolie dans une nouvelle mise en scène  de Laurent Serrano. « Émilie Jolie est une petite fille rêveuse. Un soir, elle imagine rejoindre les personnages de son livre d’image. Le spectacle peut commencer. » L’ensemble fonctionne et l’esprit de l’histoire originelle est préservé.  « Dis, mamie, c’est vrai qu’en 1979 maman t’avait acheté le disque avec Henri Salvador, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Julien Clerc, Georges Brassens et tous les autres ? » Et la mamie de répondre : « Mais oui, ma chérie. Et la petite Séverine Vincent qui interprétait Émilie avait juste six ans. » Site du Casino de Paris ici.

EXPOSITION – Du mardi 1ier novembre au samedi 31 décembre 2022, à l’espace jeunesse de la Bfm Centre-ville de Limoges, 2 place Aimé-Césaire, exposition Les stéréotypes de genre dans la littérature jeunesse. « Il existe des albums pour construire l’égalité fille-garçon, avec de vraies petites filles pleines de vie et d’audace et de vrais petits garçons tendres qui n’ont pas à cacher leurs émotions. Ce sont ces livres dont l’exposition fait la promotion, des livres qui encouragent les enfants à développer tout leur potentiel et qui participent à la construction de relations plus égalitaires entre les filles et les garçons. » Informations complémentaires au 05 55 45 96 00.

DESTINATION MONTREUIL (3) – Quinze maisons d’éditions francophones organisent, sous l’égide de la Fédération des éditions indépendantes, les lundis 7, 14 et 21 novembre 2022, dans le cadre de la trente-huitième édition du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. un cycle de conférences regroupées sous l’intitulé Les Lundis de la petite édition indépendante. Programme et inscription ici.

AU CREUX DE L’OREILLE – La Bibliothèque nationale de France propose, dans son importante offre de poscasts, Jules Verne et les voyages extraordinaires. « Sophie Bros, chargée de recherche à la BnF et doctorante en littérature française, raconte l’histoire de Jules Verne, cet écrivain français du 19ème siècle, traduit dans le monde entier, qui marqua l’imaginaire collectif avec ses romans d’aventures. » Pour accéder, c’est ici. À repérer aussi, dans la même liste, les autres propositions, patrimoniales ou non, en lien avec la littérature pour la jeunesse (Charles Perrault, Delphine Perret, Hervé Tullet,  Benjamin Chaud, etc).

C’EST BIENTÔT NOËL (2) – En cette fin d’année, au Théâtre équestre Zingaro, 176 avenue Jean Jaurès à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Bartabas propose le deuxième volet de son Cabaret de l’exil et il explore, après la culture yiddish, l’univers des Irish Travellers, nomades irlandais dont la particularité est de voyager à l’intérieur de leurs frontières. Un chapiteau de bois, de petites tables (pour les privilégiés des premiers rangs), vingt chevaux, une mule, un âne, des dindes et des moutons, seize cavaliers, deux circassiens, un danseur, quatre musiciens live et un chanteur a capella pour ramener vers nous une minorité ethnique presque oubliée. « L’ambiance chez Zingaro fait partie de l’expérience de spectateur et enveloppe avant même le début de la représentation car bien plus qu’un lieu de spectacles, c’est une maison, un foyer d’artistes hospitaliers où cohabitent en harmonie êtres humains et animaux. » (Marie Plantin). Depuis le mardi 18 octobre et jusqu’au samedi 31 décembre 2022, le mardi, mercredi, vendredi, samedi, à 19 heures 30, et le dimanche à 17 heures 30. Pas de représentation le dimanche 25 décembre. À partir de 7 ans. Informations complémentaires et réservations ici.

HANDICAP – L’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés (INSHEA) organise, 58-60 avenue des Landes à Suresnes (Hauts-de-Seine), le mercredi 9 novembre 2022, une journée d’étude Pour lire et pour grandir : littérature de jeunesse et handicap qui accueillera notamment les auteurs Marie-Aude Murail et Tito. « Comment évoque-t-on la question du handicap dans les productions littéraires pour adolescents ? A-t-elle évolué ces dernières années ? Comment sont représentés les personnages en situation de handicap ou différents ?  Comment interagissent-ils entre eux ? Pourquoi les auteurs choisissent-ils de mettre en scène un personnage en situation de handicap ? Comment les adolescents perçoivent-ils la question du handicap ou de la différence à travers ces romans et bandes dessinées ? » Programme complet et inscription ici.

PARUTION – Vient de paraitre Casterman : de Tintin à Tardi (1919-1999) par Florian Moine, historien. « L’image de Casterman est, aujourd’hui encore, étroitement associée aux « Aventures de Tintin » dont le succès commercial et la postérité critique éclipsent parfois la riche histoire de la maison. L’exploration des vastes archives Casterman offre un nouveau regard sur cette entreprise bicéphale, à la fois maison d’édition et imprimerie, dirigée par la même dynastie familiale de sa fondation à Tournai en 1776 jusqu’en 1999. Le livre explore ainsi les mutations de l’entreprise et de sa production, depuis les lendemains de la Grande Guerre jusqu’aux processus de globalisation éditoriale à la fin du XXe siècle. » On y rencontre, bien sûr, Jeanne Cappe (qui fut célèbre) et Martine (qui l’est toujours). Les Impressions nouvelles 2022, 524 pages, 29.50 euros.

PRIX – La Fondation Battieuw-Schmidt prend l’initiative d’un nouveau prix dans le paysage de la littérature de jeunesse qui récompensera un projet visant à développer la lecture-plaisir. « Le projet doit stimuler la lecture que ce soit en classe, à la bibliothèque, en librairie ou dans tout autre lieu, à l’intérieur ou à l’extérieur. » Attention : ne peuvent participer à ce prix que les écoles, bibliothèques, librairies, institutions et associations qui, ayant la lecture dans leurs missions, sont domiciliées en Belgique. Date de fin de dépôt des candidatures : vendredi 17 février 2023. Pour tout savoir et pour participer, ce sera ici.

PARUTION – « J’ai le grand plaisir de vous annoncer la sortie de mon nouveau livre consacré à La Bande dessinée en France à la Belle Epoque (1880-1914). Cet ouvrage grand format tout en couleurs comprend 240 illustrations. Il propose quantité d’aperçus nouveaux sur une période jusqu’ici assez peu étudiée, renouvelant ce que l’on croyait savoir sur l’émergence de la bulle, révélant les contributions essentielles de journaux tels que Le Pêle-Mêle ou L’Illustré national, étudiant en détail la vogue des histoires muettes et du dessin d’ombre, questionnant l’image de la femme. Il remet aussi en lumière des artistes oubliés tels que Charly, Landelle, Omry ou Nadal, pour ne citer que ceux-là. Je vous souhaite un grand plaisir de lecture. » (Thierry Groensteen). On rencontre aussi, mieux connus, Christophe et Benjamin Rabier, la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés et l’Espiègle Lili. Les Impressions nouvelles 2022, 192 pages, 36,00 euros.

EXPOSITION – La Bibliothèque universitaire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), avenue de l’Université, propose, du jeudi 27 octobre au mardi 22 novembre 2022, une exposition Livres d’artistes pour enfants, d’hier à aujourd’hui. « Les livres d’artistes sont les œuvres de créateurs qui appréhendent le livre dans sa totalité pour explorer le langage des matières, des formes et des couleurs. L’exposition présente une sélection de livres d’artistes destinés aux enfants à travers un parcours chronologique. Ce parcours propose de découvrir des œuvres qui ont jalonné l’histoire du genre depuis le dix-neuvième siècle ainsi que des créations contemporaines : recueils de comptines aux textes et aux partitions décorés par Walter Crane et Maurice Boutet de Monvel dans le dernier tiers du dix-neuvième siècle ; livres Art Déco conçus par André Hellé et par Édy-Legrand dans des formats originaux ; compositions du début des années 1930 dans lesquelles Nathalie Parain et Élisabeth Ivanosky appliquent au livre pour enfant les principes du constructivisme né dans la Russie devenue soviétique ; panoramas réalisés à la même époque par la peintre Alexandra Exter pour la collection  » Les albums du Père castor  » de Flammarion ; « imageries » de la graphiste Warja Lavater éditées par le Museum of Modern Art de New York puis par le galeriste français Adrien Maeght ; leporellos lithographiés ou composés de gravures sur bois réalisés par Julie Safirstein et par Julia Chausson au début des années 2010. » Commissariat : Isabelle Guillaume (laboratoire ALTER, UPPA).

DANS LES SALLES D’ATTENTE –  « En 2021–2022, la lecture, facteur d’inclusion sociale, a été déclarée Grande cause nationale. Dans ce cadre, grâce au soutien du Centre national du livre et au concours du ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, l’Agence quand les livres relient a souhaité réaffirmer l’importance des rencontres avec des albums dans les salles d’attentes de PMI en réalisant de nouvelles ressources à destination des professionnels, des élus et du grand public : une brochure, une série de podcasts, une bibliographie évolutive et une exposition de photographies en ligne. Avec ce projet, il s’agit de poursuivre la sensibilisation et la mobilisation des professionnels du soin, de la santé, du social et de la culture, mais également des élus et des institutions, au caractère essentiel de ces lectures partagées avec les tout-petits et leurs parents. La réalisation de ces ressources a été coordonnée par l’Agence quand les livres relient et par un comité de pilotage composé de quinze associations de lecteurs, deux médiathèques départementales, deuc lectrices indépendantes et un médecin de PMI, membres de son réseau. »  L’ensemble des ressources est disponible ici.

EXPOSITION – Brigitte Van den Bossche nous écrit : « Bonjour à toutes et tous. Les Ateliers du Texte & de l’Image vous convient au vernissage de l’exposition Qu’est-ce qu’un livre ? Une surprise ! au Centre culturel des Chiroux, 8 place des Carmes à Liège (Belgique),  le vendredi 28 octobre 2022, à 18 heures. »  Présentation : « Quand on pense livre, on pense souvent support (de texte, d’image). Et l’on oublie que le livre est d’abord un corps. Un volume dans l’espace, qui se manipule. Au moment où on assiste à une dématérialisation de notre environnement, l’exposition Qu’est-ce qu’un livre ? Une surprise ! se propose de rappeler quelques éléments qui constituent les fondements du livre : format, matière, pli, reliure, couleur, trait, typographie. Pour réaliser l’exposition, nous avons puisé dans le Fonds Michel Defourny qu’animent et valorisent Les Ateliers du Texte & de l’Image, association dont la vocation est la médiation autour du livre. »  Exposition en place du samedi 29 octobre 2022 au samedi 11 février 2023.  Autres informations sur cette page.

PRIX – Les 251 candidats retenus pour l’édition 2023 du prix Astrid Lindgren (Astrid Lindgren Memorial Award ou ALMA)  sont connus. La liste complète est ici. Pour la France : Isabelle Arsenault, auteur/illustrateur, Gaël Aymon, auteur, Gilles Bachelet, illustrateur, Marc Boutavant, illustrateur, Timothée de Fombelle, auteur, Bernard Friot, auteur, Michèle Petit, promotion de la lecture, Francois Place, auteur/illustrateur, Claude Ponti, auteur. Béatrice Alemagna est retenue au double titre de l’Italie et de la France. Côté Belgique : Anne Brouillard, auteur, Carll Cneut, illustrateur, Gerda Dendooven, auteur/illustrateur, Anne Herbauts, illustrateur, Klaas Verplancke, auteur/illustrateur. Verdict dévoilé le mardi 7 mars 2023.

REVUE EN LIGNE – « Publije, e-revue de critique littéraire (littérature pour la jeunesse et littérature générale), est une revue électronique fondée à l’initiative d’enseignants-chercheurs désireux d’ouvrir le champ littéraire à de nouveaux objets comme la littérature pour la jeunesse, de faire dialoguer des disciplines qui ont en commun de toucher aux cultures de l’enfance et à la formation de la jeunesse (études littéraires, études sémiologiques et intermédiales, didactique, sociologie), de favoriser les gestes critiques conduisant à revisiter les cloisonnements entre objets contemporains/ et objets classiques, ainsi que les partages entre théorie et pratique. » Le numéro 1 de 2022 est titré Adapter, récrire, ressusciter Notre-Dame de Paris : échos d’Hugo dans les films, illustrations, bandes dessinées, jeux vidéo et autres formes abrégées ou hybrides pour la jeunesse. Dirigé par Nathalie Prince et Taina Tuhkunen, il rassemble une dizaine d’articles parmi lesquels Les réécritures de Notre-Dame de Paris en littérature de jeunesse : réactualisation croisée d’un récit et d’un monument ? Récit fantasmé, objet sacralisé, monument muséographié signé Anne Schneider et Marlène Fraterno. Le numéro est accessible gratuitement ici.

EXPOSITION – Brigitte Morel nous avait écrit – un peu tard : « Bonjour. L’artiste Danslecieltoutvabien expose les originaux de son ouvrage Un long voyage qui vient de paraître aux éditions des Grandes Personnes à partir du jeudi 20 octobre 2022. Si vous voulez découvrir qui se cache derrière ce pseudonyme étonnant, venez : il sera présent pour cette soirée unique. À jeudi. » La soirée, c’était donc le jeudi 20 octobre, au Musée de poche, 41 rue de la Fontaine à Paris. L’exposition, se sera jusqu’au samedi 26 novembre 2022. « À travers ses 58 planches de dessins réalisées aux feutres et exposées comme une grande frise cinématographique, l’illustrateur invite les visiteurs à suivre une famille de nomades au gré des saisons et à la faveur des rencontres qu’ils font sur leur chemin. Chaque double feuillet, aussi beau que pédagogique, se lit comme une nouvelle aventure du quotidien paléolithique : tailler des outils, construire des habitats, confectionner des vêtements, chasser le mammouth, maîtriser le feu, découvrir des grottes, s’essayer à l’art rupestre. » Site du Musée de poche ici.

C’EST BIENTÔT NOËL (1) – Depuis le dimanche 16 octobre 2022, TMC diffuse chaque matin, dès 8 heures 45 en semaine, à 8 heures 15 le week-end, des téléfilms de Noël dejà montrés les années précédentes. Les nouveautés, ce sera à compter du lundi 24, sur TF1. Deux exemples : Noël avec un prince, dès le lundi, et Noël tout feu tout flamme, le jeudi. Des histoires d’amour sous la neige sur fond de sapins décorés ? Les amateurs (qui ne sont pas au boulot) allumeront leur poste pour vérifier. Au programme de M6, rien encore, mais ça ne saurait tarder. En règle générale, les chaines du service public ont meilleur goût, même si c’est un goût classique, et elles n’oublient pas les enfants. À surveiller.

ÇA BOUGE – Sibylle Weingar, responsable de la section francophone de l’Internationale Jugendbiliothek (IJB) de Munich depuis treize ans, quitte la maison. Elle fut particulièrement attentive aux activités du CRILJ et nous avions avec elle des échanges fréquents. Sa succession sera assurée par Oliver Ilan Schulz, initialement lecteur et traducteur free-lance.

INSCRIRE SA CLASSE – Le concours Le livre dans tous ses états organisé par le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire chez les professeurs d’école, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, la Ligue de l’enseignement, la Café pédagogique et plusieurs maisons d’édition de littérature pour la jeunesse, s’invite dans les écoles en posant la question Qu’est-ce qu’un livre ? « [Celle-ci] peut paraître surprenante car bibliothèques, librairies et vieux greniers ont rendu l’objet familier, avec ses pages soigneusement assemblées, enfermées sous leur couverture et n’attendant que la main qui va les feuilleter. Et pourtant, l’histoire et la géographie racontent une histoire bien différente, des tablettes sumériennes aux tablettes numériques, des rouleaux de papyrus aux fichiers sonores. Les classes vont pouvoir parcourir 5000 ans d’histoire du livre et de créer un livre à leur image. » Inscriptions jusqu’au lundi 7 novembre 2022. Pour en savoir plus et pour s’inscrire, c’est ici.

HOMMAGE – L’hebdomadaire du jeudi de la holding Lagardère News vient de publier son trentième hors-série, Le monde éternel de Sempé : soixante ans de complicité avec Paris Match, bourré de témoignages, photos et dessins soigneusement choisis par des proches de l’artiste. « Ce numéro n’est pas seulement un clin d’œil au potache de notre enfance car l’œuvre de Sempé va bien au-delà. Il est d’abord un hommage à l’homme, l’artiste, l’enchanteur, dont l’œuvre a bercé plus d’une génération à travers Paris Match, dès 1956, puis dans The New Yorker, à partir de 1978. […] Face au déferlement des Johnny (Hallyday), Eddy (Mitchell), Dick (Rivers), ses personnages, Alceste, Geoffroy, Agnan, Rufus, Clotaire, campent de candides anti-yéyé, de sages écoliers plus enclins à multiplier les bonnes blagues qu’à provoquer les croulants (les parents) même si Monsieur le Bouillon, le surgé bourru, en prend pour son grade. […] Le premier album de Sempé était intitulé Rien n’est simple. Son Petit Nicolas restera le héros d’un monde idéal. Et son œuvre, gage d’éternité. » Paris Match 2022, 92 pages, 9,90 euros.

TOUT NUMÉRIQUE – Culturespaces et Tintinimaginatio s’associent pour présenter, du vendredi 21 octobre au dimanche 20 novembre 2022, à l’Atelier des Lumières, « premier centre d’art numérique à Paris », Tintin, l’aventure immersive, une création spécifiquement consacrée au monde du célèbre reporter. Participation nécessaire de Milou, du Capitaine Haddock, du professeur Tournesol, de la Castafiore, de Dupont et Dupond et de quelques autres, amis ou ennemis. « Du papier au digital, il n’y a qu’un pas, que les deux partenaires ont décidé de franchir en unissant leurs expertises. Tintinimaginatio, titulaire exclusif mondial des droits d’exploitation et de représentation de l’œuvre d’Hergé, s’associe à Culturespaces, pionnier dans la création d’expositions immersives uniques au monde. »  C’est au 38 rue Saint-Maur à Paris. La projection se déroulant en continu, il n’y a pas d’horaire de séance. Il est toutefois conseillé de réserver son billet ici.  Plein tarif : 16,00 euros. De 5 à 25 ans : 14,00 euros.

REVUE – Le dossier du numéro 233 (septembre 2022) de NVL la revue, publiée, à Bordeaux, par le Centre Denise Escarpit, porte le titre Arrêts sur Images. « En 2012, NVL avait fait un numéro Spécial illustrateurs. Dix ans après, quel état des lieux ? L’évidence, c’est qu’en un siècle, les jeunes lecteurs sont passés d’une disette iconographique à un gavage d’images, ce n’est pas anodin quant à la réception. Nous avions invité des étudiants de plusieurs IUT Métiers du livre à repérer les dernières tendances de l’image et concevoir des animations associées. Que de propositions intéressantes ! Nous leur savons gré d’avoir inspiré ce numéro spécial, fruit des échanges stimulants que nous avons eus avec les étudiants. » (Claudine Charamnac Stupar). Une petite dizaine d’articles dont un, signé Cécile Vergez-Sans, qui porte sur Les ateliers animés par les illustrateurs autour de leurs œuvres. Régis Lefort, lui, s’interroge sur les images accompagnant parfois les poèmes. 100 pages, 14,50 euros. Achat et abonnement en ligne et le site est ici.

SE  FAIRE PLUSIEURS TOILES – A Paris, la dix-huitième édition de Mon Premier Festival, c’est toujours le septième art à hauteur d’enfant. Ce « festival de cinéma pour le jeune public, qui se tient du mercredi 26 octobre au mardi 1er novembre 2022, invite à découvrir une programmation de plus de 100 films au tarif unique de 4,00 euros la séance, pour tous, dans douze  cinémas parisiens, ainsi qu’au Forum des Images et à la Gaîté Lyrique. » Des films attendus, des films moins attendus, des invités, des animations, des ateliers et même des ciné-concerts. Programmation et réservation sur cette page.

PARUTION – Vient de paraitre Dictionnaire du Moyen Âge imaginaire : le médiévalisme, hier et aujourd’hui par Anne Besson, William Blanc et Vincent Ferré. « Gentes dames et preux chevaliers, gueux et sorcières, moines rubiconds et inquisiteurs fanatiques, mais aussi Robin des Bois, Jeanne d’Arc, Gengis Khan, Saladin, Mélusine, le roi Arthur. Le Moyen Âge est bien plus qu’une période historique : c’est un livre d’images foisonnant où artistes, créateurs et cultures populaires n’ont eu de cesse de puiser, réinventant inlassablement selon leur goût et celui de leur temps enluminures, donjons et cathédrales. Rassemblant les meilleurs chercheurs sur le sujet, ce dictionnaire, premier du genre, décrypte en plus de 120 entrées cette recréation d’un Moyen Âge fantasmé qu’on désigne sous le nom de médiévalisme, de Walter Scott à Umberto Eco, de l’Allemagne au Japon en passant par la Turquie et l’Afrique, des romans historiques aux films et séries de fantasy, sans oublier les jeux vidéo, les jeux de rôle, la bande dessinée, la peinture, les fêtes médiévales, la musique et la poésie. Un bréviaire indispensable pour explorer les mille métamorphoses de ce temps lointain qui obsède notre imaginaire contemporain. » Vendémiaire 2022, 464 pages, 30,00 euros.

EXPOSITION – La Fondation Folon, Ferme du Château, 6A Drève de la Ramée à La Hulpe (Belgique), présente, depuis le samedi 8 octobre 2022 et jusqu’au dimanche 15 janvier 2023, une exposition Sempé : Infiniment vôtre. « Depuis plus de 70 ans, Jean-Jacques Sempé (1932-2022) enchante de son humour et de son trait la presse et l’édition. Son œuvre n’a jamais fait l’objet d’une exposition d’envergure en Belgique. Ce sera chose faite cet automne : en collaboration avec la Galerie Martine Gossieaux à Paris, le grand dessinateur prend ses quartiers à la Fondation Folon, au cœur du Domaine Régional Solvay. De ses premiers dessins d’humour dans Moustique à la création du Petit Nicolas, en passant par les couvertures du New Yorker et plus de quarante albums, cette exposition présente plus de 120 dessins originaux. Un hommage à l’univers malicieux et mutin de l’artiste. Plaisir garanti. »  Site de la Fondation ici.

PHILATÉLIE – À l’occasion des 50 ans de Gallimard Jeunesse, La Poste émet un collector de quatre timbres illustrés par l’image de couverture de quatre livres emblématiques de l’éditeur : Harry Potter à l’école des sorciers (de J.K Rowling), Loulou le pou (d’Antoon Krings), La belle lisse poire du prince de Motordu (de Pef) et Culotté (de Pénélope Bagieu). Conception graphique : Agence Huitième Jour. La planche sera vendue 6,00 euros à partir du 21 octobre 2022, si le programme initial est respecté. Site Internet de La Poste ici.

GROS SOUS – La maison Sotheby’s, multinationale américaine d’origine britannique de vente aux enchères, propose, le mardi 25 octobre 2022, quarante-quatre planches originales de Marjane Satrapi issues du tome 1 de Persepolis. Vendues individuellement, chacune des planches est estimée entre 4000 et 6000 livres anglaises, soit environ de 4600 à 7000 euros. Le catalogue est ici.

MAURICE SENDAK –  Le Columbus Museum of Art, 480 E Broad Strett à Colombus (États- Unis), présente, du 21 octobre 2022 au 5 mars 2023, une exposition Wild Things are happening : The art of Maurice Sendak annoncée comme la plus importante présentation jamais réalisée. Inutile de faire le voyage puisque l’exposition sera montrée au Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, 71 rue du Temple à Paris, entre le mercredi 19 avril et le dimanche 27 août 2023.

PARUTION – Vient de paraitre Mangas, sagas, séries, les nouveaux mythes adolescents : devenir soi-même par la fiction de Julien Cueille. « La culture des adolescents amateurs de mangas et autres sagas, de séries Netflix ou encore de jeux vidéo en réseaux décontenance parfois les générations précédentes. Un professeur de philosophie curieux de ces nouvelles pratiques a réalisé une enquête approfondie auprès de soixante adolescents, afin de comprendre comment ils utilisent ces récits pour se construire. Pourquoi avons-nous autant besoin d’histoires ? Malgré le côté « commercial » de certaines œuvres à succès, les adolescent·e·s les investissent de façon personnelle (et collective) et en font le support d’une initiation qui les aide à entrer dans la vie. Les récits de fiction sont pour eux des points de repère cruciaux. Harry Potter (toujours aussi populaire), Naruto, One Piece dessinent les contours d’une culture adolescente dont ils constituent les nouveaux mythes. » érès 2022, 312 pages, 25,00 euros.

REVUE – Le dossier thématique du numéro 20-21 de la revue en ligne Strenæ (dont l’objet est la recherche sur les livres et les objets culturels de l’enfance) est intitulé Pif Gadget et compagnie : approches pluridisciplinaires. Dans leur texte introductif, Sébastien Laffage-Cosnier et Christian Vivier (qui ont, avec Christophe Meunier, dirigé le numéro) précisent : « Les succès des ouvrages de Richard Médioni et de Christophe Quillien témoignent de l’intérêt pour l’histoire de Pif Gadget de la part de nombreux anciens lecteurs. Pourtant, le succès de Pif Gadget et son inscription dans la mémoire collective ne suscitent guère de travaux au sein de l’université. Bien évidemment, la lectrice ou le lecteur averti.e peut glaner quelques données précieuses au cœur des études majeures qui traitent de la presse des jeunes et des journaux d’enfants, des thèses sur l’histoire de l’édition de la bande dessinée ou encore des illustrateurs de presse et de bande dessinée. Certains convoquent Pif Gadget pour révéler les croyances diffusées par différents périodiques quand d’autres dressent une analyse précise de l’évolution du chien de cette publication. Cependant, à ce jour, et sauf erreur de notre part, aucune doctorante ni aucun doctorant ne s’est lancé dans une thèse sur ce fameux magazine. […] Le caractère récréatif de la bande dessinée et son historique illégitimité seraient sans aucun doute à l’origine d’une forme de mésentente, comme le souligne fort justement Benoît Berthou, entre le champ universitaire et la bande dessinée. » En sus,  dans ce numéro double, une dizaine de compte-rendus sur des études parues plus ou moins récemment. C’est gratuit et c’est ici.

POUR TOUS LES ÂGES – La cinquante-septième Quinzaine du livre jeunesse en Indre-et-Loire s’installe à l’Hôtel de Ville de Tours, les samedi 22 et dimanche 23 octobre 2022, de 10 heures à 19 heures, pour un week-end riche en lectures et en découvertes : des albums, des romans, des BD, des contes, des documentaires, des mangas, de la poésie, du théâtre, pour les petits comme pour les grands, des animations et des rencontres avec les auteurs et les illustrateurs Giorgia Casetti, Christine Davinier, Pierre Délie, Dominique Ehrhard, Philippe Larbier, Anne-Florence Lemason et Fanny Pageaud. Un partenariat avec la Fédération des Œuvres Laïques, la Librairie Bédélire et la Librairie Café La Vagabonde. Le samedi 22, à 17 heures 30, remise à Audrey Bischoff du prix Cendres 2022 (qui récompense chaque année un.e auteur.trice de premier roman francophone de littérature jeunesse à destination d’un public de grand.e.s adolescent.e.s). Facebook de la manifestation ici.

C’EST EN BELGIQUE – Après avoir, pour la section belge francophone de l’IBBY, assuré la publication de la revue Libbylit, une partie de l’équipe de rédaction dont, en première ligne, Luc Battieuw qui en fut rédacteur en chef pendant vingt-sept ans, propose, depuis mai 2022, une revue professionnelle numérique bimestrielle gratuite, portant le beau nom de Lu et partagé. Très pensé, ce nouvel outil est, dès son premier numéro, d’une belle richesse. L’actualité de la littérature pour la jeunesse en Belgique francophone y est passée au peigne fin et les pages consacrées aux recensions sont copieuses. Trois numéros à ce jour et c’est ici, ici et ici. Téléchargeable et imprimable.

L’ÈCOLE DANS LE POSTE – Sur France 2, le mercredi 18 octobre 2022, à 21 heures 10, (puis disponible, en replay, jusqu’au 25 octobre pas plus) Histoires d’une nation : l’école. Première partie : Une affaire d’État : 1830 à 1945. « Au XIXe siècle, l’État décide d’éduquer les Français, qu’il voit comme des sauvages, toujours prêts à se révolter, à l’image des ancêtres qu’on leur attribue alors, les Gaulois. Les manuels scolaires expliquent que ce sont des barbares fiers et querelleurs et il a fallu les Romains pour les civiliser. Le message est clair : pour bâtir une nation, les Français doivent se discipliner et s’unir. C’est l’école qui va leur apprendre. Laïcité, gratuité, obligation ; les révolutionnaires de la Commune de Paris inventent les principes d’une école pour tous. Mais c’est Jules Ferry et la IIIe République qui lance la grande aventure de l’école de la République : celle des « hussards noirs », les instituteurs. Ils vont apprendre la République et l’amour de la patrie à leurs élèves, ceux de la communale. Mais la guerre va bousculer ces certitudes. » Deuxième partie : Tous élevés : 1945 à nos jours. « L’école des années 50 est l’image même de la nostalgie, celle des encriers et de la belle orthographe. La plupart des Français y passent huit années, de 6 à 14 ans, puis ils partent travailler, souvent pour faire la même chose que leurs parents. Et si en matière d’éducation les idéaux de la libération ont été enterrés, les Français rêvent d’un autre avenir pour leurs fils, leurs filles et veulent une école capable de changer le destin de leurs enfants. Pour moderniser le pays, le général de Gaulle instaure l’école obligatoire jusqu’à 16 ans en même temps que la Ve République. Tout le monde va au collège. Et un nouvel âge de la vie s’instaure, c’est l’adolescence, et ces jeunes vont faire entendre leur voix en mai 1968. » Réalisation : Stéphane Correa. Conseillers historiques : Jean-Yves Rochex et Jean-François Condette. Parmi les témoins : Jean-Paul Delahaye.  La diffusion sera suivie, à 23 heures 10,  d’un débat présenté par Julian Bugier.

PARLONS SPORTS – Le vendredi 21 octobre 2022, à 19 heures, en relation avec  l’exposition J’ai pas dit « Partez ! » (qui porte sur les représentations du sport dans la littérature pour la jeunesse), le Centre André François, centre régional de ressources sur l’album et l’illustration, 70 rue Aimé Dennel à Margny-lès-Compiègne (Oise) invite à une table ronde qui réunira Pierre-Philippe Bureau (éducateur et directeur de la revue EP&S), Vincent Durupt (sportif de haut-niveau et kinésithérapeute), Philippe Grand (journaliste sportif et président de l’Office des Sports de l’Agglomération de la région de Compiègne) et Anne-Margot Ramstein (autrice et illustratrice. Animation : Nicolas Teillard, journaliste à France Info. « Essentielle tant pour l’individu que pour la collectivité, l’activité physique est plus ou moins prise en compte dans l’éducation des enfants et diversement mise en œuvre. Alors que la campagne d’information des futurs Jeux Olympiques démarre de façon spectaculaire, comment aider les enfants à quitter les écrans pour le terrain vague, le stade, la piscine ou le club ? Quelle place les histoires offrent-elles à l’aventure, aux poursuites, aux cachettes, aux échappées, aux victoires des honnêtes contre les tricheurs ? Les sports mis en scène sont-ils ouverts à toutes et tous, quelles que soient leurs qualités physiques et psychologiques ? Tandis que la compétition s’insinue dans tous les domaines de la vie (l’école, le travail, le loisir, les relations), quels récits tient-on aux enfants qui les prennent comme ils sont : des humaines et des humains avides de gloire et d’amitié, capables d’égoïsme mais que l’admiration et la coopération rendent toujours perfectibles ? Auteur-illustrateur, sportif de haut-niveau, acteur associatif et éducateur échangeront autour de ces questions. » Site du Centre André François ici.

PARUTION – Jean-Pierre Garcin a récemment publié, en auto-édition, Le Dictionnaire commenté des couvertures du Livre de Poche (1953-1982). L’ouvrage, abondamment illustré, rassemble des notices bio-bibliographiques détaillées à propos de cent-vingt-deux illustrateurs de la collection, identifiant notamment un certain nombre de couvertures non signées. Un travail de fourmi. Le premier tirage (200 exemplaires) est épuisé, mais un second est envisagé très prochainement. Les amateurs, nostalgiques ou pas, se feront très rapidement connaitre auprès de l’auteur. C’est ici. Pantogabi 2022, 330 pages, 20,00 euros plus le port.

FORMATION – La librairie Libr’enfant à Tours et la Fédération des œuvres laïques d’Indre-et-Loire donnent carte blanche aux éditions Les Grandes Personnes. Ce sera le jeudi 20 octobre 2022, à la Médiathèque de Joué-lès-Tours, 1 rue du 8 mai. Présence assurée de Brigitte Morel, fondatrice de la maison, de l’auteur Pascal Esteban et de l’illustratrice Fanny Pageaud. Gratuit dans la limite des places disponibles. Inscriptions au 02 47 66 95 90.

EXPOSITION – Le Circulo de Bellas Artes, 42 Alcalá à Madrid (Espagne) accueille, depuis le mercredi 5 octobre 2022 et jusqu’au dimanche 19 février 2023, l’exposition Hergé qui, née en Belgique, a déjà été montrée à Paris (au Grand Palais), à Québec, à Odense, à Séoul, à Shanghai et à Lisbonne. Trois cents pièces originales documentant le travail du créateur des aventures de Tintin. « Hergé était très influencé par ce qui se passait dans le monde. Ainsi, Tintin au Tibet et Le Lotus bleu ont été créés parce qu’il y avait des événements dans ces pays, que les Japonais envahissaient la Chine, et les Chinois envahissaient le Tibet, comme les Russes envahissent l’Ukraine aujourd’hui. » (Nick Rodwell, directeur du musée Hergé). Site consacrée à l’exposition ici.

PRIX – A Moulins (Allier), le jury du Grand Prix de l’illustration jeunesse 2022 réuni au Musée de l’illustration jeunesse (mij) a choisi l’autrice et illustratrice Isabelle Simler pour Les idées sont de drôles de bestioles (Courtes et longues, 2021). Deux autres albums ont été remarqués par les jurés sur les dix-huit qui étaient en lice : Petites nouvelles de la révolution d’Alex Cousseau et Henri Meunier (Sarbacane, 2021) et Le phare de Guridi  (Petit Poulpe, 2021).

ALLIANCE POUR LA LECTURE – Le vendredi 30 septembre 2022, à Strasbourg, au matin des Rencontres nationales pour le développement de la lecture, Béatrice Dedieu, micro en main, a réalisé sept interviews express auprès d’associations et d’organismes membres de l’Alliance pour la lecture. Des réponses contrastées dont il ressort principalement que c’est mieux quand on se connait. C’est ici.

FLASH-BACK – Jacques Cassabois que les plus anciens d’entre nous ont beaucoup lu, beaucoup fait lire et, assez souvent, invité en classe, en bibliothèque ou sur un salon, avait raconté son enfance dans Dans la lumière du jardin que les éditions Cêtre avaient publié, en 1994, assorti d’une préface de Claude Duneton. « Mon enfance n’était pourtant qu’une enfance ordinaire. Elle était faite de quotidien et de banalité, d’interrogations qui peinaient à se formuler, d’espoirs à peine murmurés, d’attentes, de frustrations, de petits chagrins bouleversants. Des événements, en somme, totalement insignifiants. Mais lorsque je les sollicitais et que je les écoutais parler en moi, l’écho de leur voix, à travers les années, leur conférait une patine étrange : celle de la légitimité. » Estimant inenvisageable la réédition de son ouvrage, Jacques Cassabois en a enregistré les douze chapitres pour les mettre à la disposition de tous. C’est ici.

LIRE AUX BÉBÉS – La Médiathèque Jean Besson de Tarare (Rhône) propose, le mercredi 19 octobre 2022, à 20 heures, à la  salle des fêtes Joseph Triomph, esplanade de la Gare, une conférence La lecture des bébés, parlons-en ! avec Sophie Van Der Linden, critique spécialiste de la littérature pour la jeunesse.  « À partir de quel âge peut-on lire des livres aux enfants ? Pourquoi lire des livres aux bébés ? Qu’est-ce que cela leur apporte ? Quelles sont les qualités des livres pour les tout-petits ? Comment les choisir ? Sophie Van der Linden répondra à toutes ces questions, et à bien d’autres encore. »  Gratuit en réservant au  04 74 63 06 26.

PARUTION – À paraitre, le vendredi 4 novembre 2022, L’aventure politique du livre jeunesse par Christian Bruel, auteur, éditeur et formateur. « Si elle se donne souvent comme paisible et consensuelle, l’offre de lecture adressée aux enfants et aux jeunes est toujours politique, qu’elle conforte l’ordre des choses ou qu’elle lui résiste. En partageant nombre de ses lectures jubilatoires, admiratives ou circonspectes, Christian Bruel souligne tant la fécondité luxuriante d’une production créative à la marge, que l’inlassable travail des idéologies s’agissant de la famille, de l’école, du genre, de la sexualité, de l’économie, des discriminations, de l’esthétique, de la compétition, de l’écologie et de l’avenir. Entre le relevé commenté des frilosités sociales, des évitements manifestes et des conformismes rentables, se glissent des propositions pour une autre formation littéraire des destinataires. » Christian Bruel présentera son ouvrage (en avant-première) le vendredi 21 octobre, à 19 heures, à la librairie Folies d’encre, 9 avenue de la Résistance à Montreuil (Seine-Saint-Denis). La Fabrique 2022, 384 pages, 18,00 euros.

RENCONTRE – Le mardi 18 octobre 2022, à 18 heures 30, au Wolf, 20 rue de la Violette à Bruxelles (Belgique), Regards croisés entre Adrien Albert et Michel Van Zeveren, apéro-rencontre-dédicaces organisé dans le cadre de la septième résidence internationale du Wolf. Il faut s’inscrire ici.

FORMATION – La section locale Midi-Pyrénées du CRILJ organise, le jeudi 20 octobre 2022, à la Médiathèque François Mitterrand, 58 rue Clément Ader à Muret (Haute-Garonne), une journée professionnelle « petite enfance », Moi, le monde et ses images, qui accueillera Jocelyne Guegano, autrice et formatrice, et Anne Letuffe, autrice et illustratrice. « Cette année, nous aborderons la lecture des imagiers, ce genre d’albums qui ne racontent pas véritablement une histoire, quoique, mais qui permettent au très jeune enfant de se forger une première lecture du monde. Et si ce n’était que ça ! L’imagier permet aussi de se construire une premier bagage lexical, indispensable pour communiquer avec autrui et à sa socialisation. » Programme détaillé et fiche d’inscription ici, sur le Facebook de l’association.

FÊTER SUSIE – Du mercredi 12 au vendredi 28 octobre 2022, la Bibliothèque municipale à vocation régionale de Nice met à l’honneur la (niçoise) Susie Morgenstern en organisant un large panel de rencontres, lectures, expositions, spectacles et ateliers. Il y aura même une officielle remise de médaille. Le programme complet est ici et il y en a pour tout le monde.

EXPOSITIONLe pochoiriste Jef Aérosol expose hors les murs à la galerie Mathgoth,  147 avenue de France et 1 rue Alphonse Boudard à Paris. Accueilli en mars 2003 par le Salon du livre pour enfants et adolescents de Beaugency (Loiret), il avait enrichi l’un des murs du complexe des Hauts-de-Lutz d’un pochoir bleu gris donnant à voir une petite fille souriante passionnée par sa lecture. Lorsqu’en 2015, le camion Roulebarak de Val de lire fut volé (puis, peu après, retrouvé calciné sur un terrain vague), Jef Aérosol permettra à la galerie parisienne L’œil ouvert, en solidarité avec l’association balgentienne, la vente d’un tirage en édition limitée d’un cliché du photographe Lionel Belluteau. L’exposition Quarante ans de pochoirs est visible jusqu’au samedi 5 novembre 2022, du mercredi au dimanche, de 14 heures à 19 heures. Entrée libre. Site de la galerie ici.

CINÉMA – En salle ce mercredi 12 octobre 2022, sur une très grosse poignée d’écrans, réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre sur un scénario d’Anne Goscinny, Michel Fessler et Benjamin Massoubre, le film d’animation Le Petit Nicolas. Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Synopsis : « Penchés sur une large feuille blanche, quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d’apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l’atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie. Sempé et Goscinny lui raconteront leur rencontre, leur amitié, mais aussi leurs parcours, leurs secrets et leur enfance. »

JEUNE PUBLIC – L’association Lillico, scène conventionnée d’intérêt national en préfiguration, propose, entre le mardi 18 et le vendredi 28 octobre 2022, son huitième Festival Marmaille, soit près de vingt spectacles joués plusieurs fois à Rennes et dans la région. Parmi ceux-ci, Le vilain petit canard mis en musique par Etienne Daho sera présenté au Théâtre national de Bretagne. Mise en scène de Sandra Gaudin. Direction musicale d’Étienne Daho himself.  La programmation complète est ici.

PRIX – Le jury du Prix Cendres (Antoine Dole, Séverine Vidal, Cécile Roumiguière, Cathy Ytak, Gilles Abier, l’équipe de la librairie Récréalivres, qui a constitué la sélection, l’équipe de la librairie Libr’enfant et Sylvain Pattieu, lauréat 2021) a récompensé Audrey Bischoff pour le Abi, tome 1 de la série « Les Mésanges » (Rouergue, 2022). « Abi a une spécialité : se rendre invisible. D’ailleurs, elle maîtrise sur le bout des doigts l’art de rester dans l’ombre et les techniques les plus subtiles pour ne pas se faire remarquer. Mais avec une mère américano-baba-cool tendance chamane adepte du no bra, une petite sœur aussi populaire qu’une pop star et sa nouvelle amie Lila (trop maquillée, trop court, trop strass, trop paillettes, trop grande gueule), les astres semblent s’être ligués contre elle pour la rendre enfin visible. » Mention spéciale à Doux mots dits de Clou (Rageot, 2022).

ARCHITECTURE – À l’occasion des Journées nationales de l’architecture des 14, 15 et 16 octobre 2022, les Éditions du patrimoine inaugurent une collection destinée aux enfants à partir de 7 ans, « Archi et Basile », mettant en scène un petit garçon et son chat qui, au contact d’une architecte, découvre les ficelles du métier. « Une découverte ludique de l’architecture et de l’urbanisme, un duo de héros drôles et attachants que l’on a plaisir à suivre, des jeux et des activités créatives. »  Premiers titres : Chantier en cours ! et Permis de construire. Auteur : Sophie Bordet-Petillon. Illustrateur : Rémi Saillard.  En librairie, 14,90 euros.

DÉDICACES – La librairie Chantelivre, 13 place du Martroi à Orléans (Loiret), accueille Dominique Ehrhard et Anne-Florence Lemasson, le samedi 15 octobre 2022, de 16 heures à 18 heures. « Anne-Florence Lemasson et Dominique Ehrhard imaginent et conçoivent ensemble leurs ouvrages dans un dialogue constant entre illustrations et textes. Ils ont ainsi publié aux Grandes Personnes La Noisette, Londres Pop up et Musée Pop up. Leur dernier livre publié chez Les Grandes Personnes, Esprit es-tu-là, a reçu le prix de la Pépite du livre illustré 2021 et, en ce mois d’octobre, Dominique Ehrhard publie deux nouveautés, À bicyclette et le deuxième tome de 10 chaises. »

PRIX – Le Grand Prix Töpffer de la bande dessinée 2022 a été attribué à Posy Simmonds, dessinatrice et illustratrice indépendante dès 1968, pour l’ensemble de son œuvre. Une dizaine de livres pour les enfants dont, traduits en français, Lulu et les bébés volants (Hatier, 1988), Le chat du boulanger (Casterman, 2011), Fred (Sarbacane, 2014).

TRÈS, TRÈS JEUNE PUBLIC – Le mercredi 12 octobre 2022, à 10 heures 30, à la Médiathèque Françoise Sagan, 8 rue Léon Schwartzenberg à Paris, la compagnie La Sensible présente sa création Qui a croqué ma pomme ? Mise en scène et interprétation : Elsa Chausson. « Attendez vous à voir un serpent, une toute minuscule petite bête et une grande poule qui picore et caquette parmi les jeunes spectateurs. Attention, elle met du bazar ! On croisera aussi un coucou anglais, moquant Père Hibou, assoupi sur son chêne. Sans parler de cette pomme qui a été croquée. Le spectacle déroule une bobine d’histoires burlesques et poétiques, sans queue ni tête. Juste pour voir, sous un autre jour, les comptines que l’on connaît si bien. Cette clown fantasque à la fantaisie débridée cherche à nous étonner et surtout à réjouir. Elle rebondit avec malice sur les albums de Julia Chausson parus aux éditions Rue du Monde. Une fois le rideau tiré, le livre agit comme une madeleine, faisant résonner les émotions du spectacle. » Spectacle destiné aux enfants de 18 mois à 5 ans. Réservation obligatoire au 01 53 24 69 70.  Site de la compagnie ici.

DISPARITION – Alain Gaussel, conteur depuis cinquante ans, est décédé le lundi 26 septembre 2022. Il avait 92 ans. Ingénieur agronome, il fut directeur du Laboratoire coopératif d’analyses et de recherches et rédacteur en chef du bulletin Labo-Coop. A ce double titre, il publia entre 1955 et 1985, nombre de notices, d’articles et d’ouvrages sur les risques liés à la publicité et à la surconsommation. « Alain Gaussel nous ont appris à lire les étiquettes, à rire des publicités mensongères, à comprendre des réglementations complexes, à nous familiariser avec la chimie alimentaire, les additifs, les résidus de pesticides, de plomb, d’étain dans les aliments les plus divers. » (Josée Doyère, dans Le monde du 25 novembre 1985). Alain Gaussel doit à sa mère et à sa grand-mère qui connait de nombreux contes russes son premier goût des histoires. Longtemps après, il découvre la banlieue en donnant des cours de français, à Clichy-la-Garenne, à des travailleurs immigrés algériens. Voulant mieux comprendre ses élèves, il s’installe, quittant les beaux quartiers parisiens, près des bidonvilles de Nanterre puis à l’Île-Saint-Denis. Au début des années 1970, lors d’une longue balade « destinée à mieux connaître les cités », il s’essaie à l’art du racontage auprès d’un groupe d’enfants. Séduit par l’expérience, l’ingénieur décide « d’enchanter le quotidien des petits banlieusards » et il se constitue un répertoire d’une quinzaine d’histoires qu’il teste auprès de sa petite sœur, de ses cousins et cousines, neveux et nièces. Il consacrera dès lors ses loisirs, au détriment même des tâches domestiques, à sa passion pour la transmission. Il pose son tabouret aux pieds des immeubles de la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois, au quartier des Beaudottes de Sevran, à Saint-Denis ou aux 4000 à La Courneuve. « J’ai rencontré là une très bonne écoute. Surtout, j’ai vite eu le sentiment de faire partie du quartier et de m’y sentir bien. […] C’était le paradis sur terre. » À Aulnay-sous-Bois, Nawal et Toufik se souviennent : « À l’époque, l’après-midi, le quartier était bruyant. Les jeunes jouaient au foot. On faisait de la moto. Quand Alain arrivait, tout le monde se calmait et on se mettait en rond pour l’écouter. » Celui que les enfants appelaient le marchand d’histoires aimait à dire qu’il faisait partie des rares conteurs à avoir régalé d’histoires des auditeurs devenus parents, puis leurs enfants, puis leurs petits-enfants. Il avait accepté, en 2018, de se déplacer une dernière fois, au parc du Sausset d’Aulnay-sous-Bois, devant un auditoire multigénérationnel qu’il charma, une fois encore, par la malice et la douceur de ses histoires. En 1987, le photographe Robert Doisneau avait suivi Alain Gaussel au quartier des Francs-Moisins de Saint-Denis et il l’avait fait poser un après-midi entier. « Il était très méticuleux et il m’a photographié je ne sais combien de fois. Paradoxalement, c’est un cliché pris sur le vif avec des enfants et pas du tout prévu qui est resté dans les mémoires. » Alain Gaussel élargira notablement son répertoire en s’inspirant d’anecdotes de la vie quotidienne. Un dimanche, il voit passer trois chats et il invente une histoire d’animaux complexés par la couleur de leur pelage. « J’ai voulu montrer par cette fable que l’essentiel est de s’aimer tel qu’on est et d’avoir de bons amis. » Rien d’étonnant de la part de celui qui fut militant du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). Le Seuil et surtout Syros (dans la jolie collection « Paroles de conteurs ») ont accueilli les histoires que racontait Alain Gaussel, mettant opportunément Le grain de riz, La grosse pomme et Les quatre loups à la disposition des parents, des enseignants et des bibliothécaires. Alain Gaussel, homme humble et généreux, est aujourd’hui encore le conteur le plus célèbre des quartiers populaires et, disait-il, « je ne suis pas du tout inquiet pour la suite : des conteurs, il y en aura tant qu’il y aura des histoires. »

RENCONTRER LE LOUP – Le Fonds patrimonial Heure joyeuse, à la Médiathèque Françoise Sagan, 8 rue Léon Schwartzenberg à Paris, propose, le mercredi 12 octobre 2022, de 19 heures à 21 heures, une « heure de la découverte » titrée Qui a peur du Grand Méchant Loup ? « autour de l’évolution des images du loup et de sa relation avec l’homme dans les grandes œuvres de la littérature jeunesse, des romans de Jack London aux illustration d’Olivier Tallec, en passant par les classiques de Gustave Doré. » Pour croiser loup sauvage ou apprivoisé, loup travesti ou anthropomorphisé, loup ami ou loup moqué, il faut s’inscrire au 01 53 24 69 70.

GUIDE DE LECTURE – L’Association de recherche et de pratique sur le livre pour enfants (ARPLE) publie un nouveau guide titré Voix du livre, voies des livres. Elle invite parents, enseignants, bibliothécaires et toutes personnes interessées à découvrir cette « sélection commentée de livres amorce et accroche pour lecteurs de peu d’appétit âgés de 10 à 15 ans » lors d’une soirée de rencontre à l’Agora de Nanterre, 20 rue de Stalingrad, le jeudi 20 octobre 2022, de 19 heures 30 à 21 heures 30. Bon de commande sur le site de l’association. C’est ici.

PARUTION – Paru récemment Les secrets d’Hergé dessinateur ou l’art de composer les images par Bruno Cassiers. « L’œuvre d’Hergé a connu un succès planétaire. À quoi cela peut-il être dû ? À plusieurs facteurs, sans aucun doute. Des aventures hautes en couleur, où alternent suspense et humour. Des personnages attachants. Un style de dessin aussi simple qu’expressif. Et aussi : une capacité hors pair à faire pénétrer le lecteur au cœur du récit. Dans les albums de pleine maturité d’Hergé, chaque case est conçue de manière à révéler le sens du moment – comme si des caméras virtuelles virevoltaient autour des protagonistes pour saisir chacun de leurs actes sous l’angle le plus révélateur. Le lecteur est, ainsi, constamment positionné au cœur de l’action. Bien se placer pour observer une action c’est, dit autrement, l’art de la composition. Ce livre analyse de quelle manière l’auteur des ‘Aventures de Tintin’ a maîtrisé cet art discret, mais essentiel. » Sépia 2022, 128 pages, 15,00 euros.

EXPOSITION – Du vendredi 12 octobre 2022 au dimanche 5 mars 2023, le Museum of Applied Arts, 5 Stubenring à Vienne (Autriche), présente une imposante exposition Picture book art : the Book as artistic medium. « Les livres d’images, qu’ils soient destinés aux enfants ou aux adultes, peuvent exprimer de manière impressionnante les différentes tendances artistiques au travers du médium livre. […] La créativité des artistes devient visible, les images révélant non seulement la beauté, la richesse et l’espoir, mais aussi les menaces de notre monde. Une sélection d’albums illustrés des années 1960 à nos jours […] donne une idée de cette diversité. » Parmi les artistes présents : Xavier Armange, Marion Bataille, Anne Bertier, Rebecca Dautremer, Wolf Erlbruch, Roberto Innocenti, Susanne Janssen, Warja Lavater, Jörg Müller, Bruno Munari, Květa Pacovská, Tomi Ungerer, Ed Young, Lisbeth Zwerger. La liste complète est ici.

BOITE À OUTILS – L’édition 2023 du Guide de l’Édition jeunesse concocté par Christophe Loupy est paru. « Créer un projet qui sera retenu par un éditeur, c’est simple si l’on a les bons conseils. Apprendre à écrire pour la jeunesse ou à présenter son travail d’illustrateur, apprendre à structurer son récit, savoir manier l’humour, ou encore créer des personnages inoubliables. Le Guide de l’Édition jeunesse est là pour vous aider. Comprendre un contrat d’édition, négocier ses droits d’auteurs avec un éditeur, éviter les pièges, tous ces conseils et bien d’autres encore y sont expliqués.  Le Guide de l’Édition Jeunesse aide et conseille les auteurs depuis 2002 et beaucoup d’entre eux ont réussi à se faire éditer. Ce n’est pas un hasard. Car Le Guide de l’Édition Jeunesse est le seul ouvrage à révéler les astuces et les secrets des professionnels ». MLC 2022, 200 pages, 30,50 euros. On peut commander ici.

ILLUSTRATEURS – Du vendredi 7 au dimanche 16 octobre 2022, la médiathèque Libre Cour, rue Henri Charpentier à Vertou (Loire Atlantique) accueillera la dix-neuvième édition de ses Rencontres d’illustrateurs. Quinze illustrateurs ont été conviés. Il s’agit de Justine Brax (finalement absente pour raisons personnelles), Marjolaine Leray, Bruno Liance, Isabelle Simler, Laure Du Fay, Marion Piffaretti, Maxime Derouen, Amélie Graux, Héloïse Solt, Amandine Laprun, Odile Santi, Marie Novion, Jérôme Camil, Clément Lefebvre, Laurent Corvaisier et Marie-Noëlle Horvath. Des expositions, des rencontres, des ateliers (presque tous complets). Livres vendus sur place par la librairie Lise et moi. Pages dédiées ici.

PRIX – Annie Ernaux vient de recevoir le prix Nobel de littérature 2022. L’écrivaine n’a pas écrit pour les jeunes lecteurs. Il est néanmoins possible de la rencontrer ici, sur ce site.

COLLOQUE – La revue DADA, qui fête cette année son trentième anniversaire, organise, le jeudi 13 octobre 2022, à la médiathèque Françoise Sagan, 8 rue Léon Schwartzenberg à Paris, un colloque 30 ans d’initiation à l’art en France. « Créée au début de la décennie 1990, [la revue DADA] n’a cessé de paraître depuis et la collection compte aujourd’hui 265 numéros, abordant toutes les formes d’arts visuels, toutes les cultures, toutes les époques. DADA a ainsi été le témoin d’une évolution considérable de la question de l’initiation à l’art en France, dans l’édition, mais aussi à l’école et dans les musées. À l’occasion de cet anniversaire, nous avions envie de croiser notre expérience avec toutes celles et ceux qui œuvrent aussi à rendre l’art accessible. Professionnels de l’édition, de la médiation ou de l’enseignement, mais aussi auteurs et autrices, bibliothécaires et nouveaux médias : nous souhaitons confronter les regards sur ce sujet passionnant, échanger sur nos pratiques et tracer des perspectives pour l’avenir. » Programme détaillé ici. Entrée libre avec inscription obligatoire à cette adresse.

REVUE – Le numéro 20 d’octobre-novembre-décembre 2022 de la revue Les arts dessinées alterne, comme pour chacune des parutions du périodique, articles très illustrés et informations nombreuses. Si l’illustration de couverture montre un tableau célèbre du peintre figuratif Gérard Garouste, la littérature jeunesse reste à l’honneur ce trimestre encore avec une interview d’Yvan Pommaux par Frédéric Bosser, un hommage à Peter Sis par Isabelle Delorme, une interview de Jean Claverie par Janine Kotwika, une rencontre entre Jean-Samuel Kriegk et les réalisateurs du film Ernest et Célestine : le voyage de Charable, des notes de lecture à propos d’ouvrages parus récemment dont un focus sur Albin Michel jeunesse. Sommaire détaillé et conditions d’abonnement ici. En kiosque, c’est 14,95 euros.

SALON – À Troyes, pour la trente-sixième édition de son Salon du livre pour la jeunesse, l’association Lecture et Loisirs a choisi l’intitulé On part en voyage ? Ce sera du jeudi 13 au dimanche 16 octobre 2022 et les valises sont bourrées : quarante auteurs et illustrateurs, douze expositions, cinq spectacles, des ateliers et des rencontres par dizaines, à Troyes et dans l’Aube. Affiche : Magali Attiogbé. La journée professionnelle du jeudi 14 proposera une table ronde titrée Double culture, quels apports pour la création ? Inscriptions obligatoires. Le site qui dit tout est ici.

PARUTION – Vient de paraitre La Grande histoire du Petit Nicolas par Aymar du Chatenet. « Ce livre révèle les secrets de la création du plus célèbre de nos écoliers, personnage culte de notre littérature, imaginé par deux humoristes de génie, Goscinny et Sempé. Riche d’une centaine de documents, correspondances, textes, dessins et photos pour certains inédits, exhumés des archives personnelles des auteurs, cet ouvrage nous emmène dans les coulisses du destin exceptionnel de Goscinny et Sempé, et nous livre la genèse de leur personnage. Grâce à ces archives minutieusement conservées, le lecteur découvre comment Goscinny et Sempé, deux personnalités aux antipodes l’une de l’autre, vont former l’un des duos les plus célèbres de notre littérature. Goscinny et Sempé étaient-ils des Petit Nicolas ? Quelle fut leur enfance ? Étaient-ils de bons élèves ? Quelles furent leurs sources d’inspiration ? Comment se sont-ils rencontrés ? Pourquoi ont-ils créé le Petit Nicolas ? Comment est-il devenu un best-seller ? Pourquoi le Petit Nicolas est-il indémodable ? » IMAV 2022, 256 pages, 39,90 euros.

JEAN DOISY – « Né en 1938 en Belgique, le Journal de Spirou n’aurait pu voir le jour, et bientôt traverser les années noires de l’occupation allemande, sans l’acharnement de la famille Dupuis et surtout celle d’un homme de l’ombre exceptionnel, Jean Doisy. » Sur France-Inter, dans Autant en emporte l’histoire, Stéphanie Duncan revient sur l’histoire peu connue du premier rédacteur en chef du journal. Avec la précieuse participation de Christelle Pissavy-Yvernault, autrice (avec Bertrand Pissavy-Yvernault) de La véritable histoire de Spirou (Dupuis, 2013). On peut réécouter Jean Doisy et la guerre de Spirou ici.

LECTURE DESSINÉE – La librairie Chantelivre, 13 place du Martroi à Orléans (Loiret), accueille François Place, le samedi 8 octobre 2022, 14 heures. « Depuis la sortie de l’album Les derniers géants, aux éditions Casterman, François Place construit une œuvre autour du thème des voyages, constituée de plusieurs romans (Angel l’indien blanc, La douane volante), et d’albums illustrés (Atlas des géographes d’Orbae, La fille des batailles). Il illustre également les romans de Michael Morpurgo et de Jean-Philippe Arrou-Vignod. » Gratuit sur inscription à cette adresse.

SCIENCE EN FÊTE – La trente-et-unième Fête de la Science se déroulera du vendredi 7 au lundi 17 octobre 2022. L’événement proposera des milliers d’événements gratuits ouverts à tous, y compris aux écoliers, collégiens et lycéens, sur le thème du changement climatique. « Chaque édition de la fête de la science est une occasion pour tous les publics d’aller à la rencontre des femmes et des hommes qui font les sciences aujourd’hui. Adultes, enfants, scientifique ou non : prenez part à nos animations et parcourez les villages des sciences de notre territoire pour découvrir la science autrement. » Le programme complet, régulièrement mis à jour, est ici.

CONFÉRENCE – Le mardi 11 octobre 2022, à 12 heures 30, dans l’auditorium de Petit  Palais, avenue Winston Churchill à Paris, Antoine Ullmann, directeur des éditions DADA, donnera une conférence titrée Une histoire de l’illustration jeunesse. « C’est bien connu : au commencement était le Verbe. Et longtemps, les images dans les livres illustrés n’ont été là que pour servir le texte. Quand a-t-on commencé à imaginer des livres dans lesquels textes et images vont de pair, et déroulent ensemble le fil d’une histoire ? C’est un nouveau pan de la création qui s’est ouvert alors, et qui, depuis les années 1950, profite d’une véritable explosion créative. L’illustration jeunesse est aujourd’hui l’un des domaines les plus florissants de l’édition. » Durée : une heure. Accès libre et gratuit, dans la limite des places disponibles.

EXPOSITION – Le Musée d’art et d’histoire, 2 rue Charles Galland à Genève (Suisse) propose, du samedi 8 octobre 2022 au dimanche 29 janvier 2023, une exposition Les maîtres de l’imaginaire consacrée à la collection de la Fondation Les Maîtres de l’Imaginaire créé en 2017 sous l’impulsion d’Étienne Delessert et déposée au Cabinet d’arts graphiques en 2021. « Celle-ci est constituée de plusieurs centaines de dessins originaux d’artistes renommés pour leur travail d’illustrations de livres pour enfants, en Europe et aux États-Unis (Étienne Delessert, Roberto Innocenti, Gary Kelley, Jörg Müller, Eleonore Schmid, etc). L’exposition présente un florilège de dessins, collages, pastels ou photographies qui projettent les visiteurs dans une multitude d’univers imaginaires. Ces illustrations de contes d’Andersen ou des frères Grimm, de romans du XIXe siècle ou encore d’ouvrages contemporains dévoilent la richesse artistique de la littérature jeunesse. » Commissariat : Maria-Dolores Garcia-Aznar, collaboratrice scientifique, et Bénédicte De Donker, conservatrice. Le dossier de presse est ici. Pour mémoire, un détour en Chine, sur ce site.

LIRE À VOIX HAUTE – « Mercredi 28 septembre 2022, en présence d’Antoine Gallimard, président des Petits champions de la lecture, et de Susie Morgenstern, notre marraine, nous étions nombreux à être réunis à la Maison de la Poésie pour lancer la onzième édition. » On peut revoir ici. Les inscriptions sont ouvertes depuis quelques semaines – déjà plus de 2000 classes participantes – et la fiche qu’il faut compléter est juste là.

PARUTION – Vient de paraitre Le Trésor d’Épinal. Imagerie populaire de Jennifer Heim et Christelle Rochette. « Parmi les centres imagiers qui s’épanouissent en France dès le XVIIe siècle, Épinal, dans les Vosges, se distingue par sa production et sa notoriété internationale. À travers les collections du musée de l’Image, cet ouvrage nous révèle l’art de fabriquer ces estampes coloriées au pochoir, leur diffusion dans les campagnes, et leurs nombreux usages : décorer les intérieurs modestes, protéger tel un talisman, informer des faits d’actualités, raconter l’épopée napoléonienne, éduquer, distraire.Dans les années 1850, la lithographie remplace la gravure sur bois et fait entrer la production dans l’ère industrielle. Le jeune public devient alors sa cible privilégiée avec l’édition d’historiettes et d’abécédaires, de jeux de société et de construction. Autant d’images d’Épinal qui appartiennent à notre mémoire collective. » Gallimard et Musée de l’Image 2022, 68 pages, 13,90 euros.

APPEL À TEXTES – L’appel à textes jeunesse des Écrivains et Écrivaines de Théâtre (EAT) pour la saison 2022-2023 sera ouvert pendant vingt-quatre heures, du lundi 10 octobre 2022, à 12 heures, au 11 mardi 11 octobre 2022, à 11 heures 59. Il s’adresse à toutes les autrices et auteurs de théâtre pour la jeunesse, adhérents ou non de l’association. Les modalités sont à suivre à la lettre et elles sont téléchargeables ici.

EXPOSITION – Le Centre André François, centre régional de ressources sur l’album et l’illustration, 70 rue Aimé Dennel à Margny-lès-Compiègne (Oise), propose, du  samedi 8 octobre 2022 au samedi 28 janvier 2023, une exposition J’ai pas dit « Partez ! » qui porte sur les représentations du sport dans la littérature pour la jeunesse. Commissariat : Yvanne Chenouf et Léa Martin. « Règles et inspirations, beauté du geste, parcours du champion… Des vestiaires aux podiums, l’album pour la jeunesse en dit long sur les sports collectifs et individuels qui y sont souvent dépeints comme de véritables tremplins à l’amitié, à la créativité et à l’affirmation de soi. Avec humour, douceur, parfois gravité, les auteurs-illustrateurs portent à l’appréciation des enfants des sujets aussi variés que la triche, la peur, la discrimination ou encore l’engagement. À travers leurs histoires singulières, ils offrent au jeune public une vision riche et éclairée sur le monde sportif et le rapport au corps comme épreuve du réel. Que vous soyez athlète aguerri, supporter exalté ou simplement curieux, il ne fait nul doute que le contenu de cette exposition vous passionnera. Le coup d’envoi est donné, à vous de saisir la balle au bond. » Vernissage le samedi 8 octobre à 15 heures. Site du Centre André François ici.

PRIX – Le prix Révélation Livre jeunesse 2022, créé par la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastique (ADAFP) en partenariat avec la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, « afin de valoriser et d’encourager le travail d’auteurs et autrices émergents, travaillant ou résidant en France » a été attribué à Marion Kadi  pour son album Les reflets d’Hariett (L’Agrume, 2021). Marion Kadi qui reçoit à cette occasion une dotation de 5000,00 euros bénéficiera d’un portrait filmé et diffusé par Arte et sur la chaine YouTube de l’ADAGP. Une présentation de son travail sera également organisée sur les cimaises de l’ADAGP. « Le jury a salué la singularité de l’album, une histoire inattendue, pleine de rebondissements, cocasse et profonde,  hors des mode.  Un album superbe et original, servi par des images de grande qualité. »

EXPOSITION ET VENTE – La galerie Huberty & Breyne/Les Arts Dessinés propose, du jeudi 6 au samedi 29 octobre 2022, l’exposition Maudits qui, consacrée à François Roca, rassemble l’intégralité de trois de ses albums : Blanche-Neige, À l’Ombre de Barbe-Bleue et Dracula. Mise en vente des œuvres à partir du jeudi 6 octobre 2022. Site de la galerie ici.

DE QUELQUES CÉLÉBRITÉS – Le Petit Nicolas, personnage créé par Sempé et Goscinny,  a rejoint le Musée Grévin, en voisin de David Bowie et pas très loin de Pierre Richard et de Marilyn Monroe. Une statue qui a demandé beaucoup de travail à Stéphane Barret : « Davantage que pour un personnage réel. » assure le sculpteur. Parmi les personnages de fiction déjà accueillis : Titeuf, Gaston Lagaffe, Lucky Luke, le Marsipilami, Ladybug et Chat noir. Le Petit Prince est là depuis 2012, accompagné du renard et de la rose.

EN LIBRAIRIE – A Orléans (Loiret), la librairie Jaune Citron, 9 rue des Carmes, a pris ses marques. Des lectures, des ateliers, des rencontres, des dédicaces, un stage de bande dessinée pendant les vacances de la Toussaint et, actuellement, jusqu’au samedi 12 novembre 2022, une exposition consacrée à Aurore Petit à l’occasion de la parution de son album La petite sœur est un diplodocus (Les Fourmis Rouges, 2022). Le 12 novembre : « finissage de l’exposition, atelier et signature en présence de l’artiste ». Le Facebook de la librairie est ici.

SALON MARITIME – Du mercredi 5 au dimanche 9 octobre 2022, à Blois (Loir-et-Cher), le thème fédérateur de la vingt-cinquième édition des Rendez-vous de l’histoire sera la mer. Du beau monde et un riche programme dont des propositions pas ridicules visant particulièrement les jeunes lecteurs et leurs enseignants. L’offre est regroupée ici.  Attention : il faut souvent s’inscrire.

JOURNÉE D’ÉTUDE – La quinzième journée d’étude en région organisée par la Bibliothèque nationale de France/Centre national de la littérature pour la jeunesse (BnF/CNLJ) en collaboration avec l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (enssib) et l’Association pour la coopération des professionnels de l’information musicale (ACIM) est titrée Le son monte en bibliothèque jeunesse ! Elle se déroulera à l’enssib, 17-21 boulevard du 11 novembre 1918 à Villeurbanne (Rhône), le vendredi 7 octobre 2022. « Lieux d’expression et d’oralité, les bibliothèques offrent des collections sonores donnant accès à la musique, à la littérature et aux savoirs. Les propositions sonores pour la jeunesse se multiplient : en complément des disques, livres-CD et livres à puce, les supports numériques (livres audio, podcasts, applications, plates-formes) trouvent leur place en bibliothèque. Cette journée d’étude réunira professionnels du livre, de la musique et de la médiation pour explorer ce paysage sonore. » La journée sera retransmise en direct sur la chaîne Youtube de l’enssib. Programme complet et inscription ici.

DESTINATION MONTREUIL (2) – Le prochain Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis qui se tiendra du mercredi 30 novembre au lundi 5 décembre 2022 aura pour thème Désirs de mondes. « Albums, romans, BD, documentaires, la littérature jeunesse n’a pas son pareil pour permettre aux enfants et aux jeunes d’appréhender et de questionner le monde, tel qu’il est, mais aussi pour les inviter à traverser des mondes imaginaires, inventer des horizons désirables, nourrir le goût pour l’altérité. À travers la thématique Désirs de mondes c’est toute la pluralité des enjeux d’aujourd’hui et de demain que cette 38e édition du Salon et les créateurs de littérature jeunesse, viendront interroger. »

THÉÂTRE – Le jeudi 6 octobre 2022, à 19 heures 30, le Théâtre de la Tête Noire, 144 ancienne route de Chartres à Saran (Loiret), présente L’endormi de Sylvain Levey. Chansons de Marc Nammour. Musique de Valentin Durup. Mise en scène : Estelle Savasta. Interprétation  Marc Nammour et Valentin Durup. « L’endormi, spectacle mêlant théâtre et rap, trouve sa source dans un drame. Un soir de novembre 2017, dans le 11e arrondissement de Paris, au pied de l’immeuble de l’auteur Sylvain Levey, un jeune garçon de quinze ans est mort poignardé par un membre d’une bande rivale. C’est aussi l’histoire d’une rencontre, celle de Sylvain Levey, auteur reconnu et de Marc Nammour, artiste underground, poète à la parole libératrice, politique et jamais très éloignée du bitume. Ensemble, ils composent une ode à la vie et au bonheur car, comme le dit Joséphine : le bonheur c’est comme les bonbons ça se partage et puis c’est tout ». A partir de 9 ans. Pour réserver, c’est ici. Site de la Cie Hippolyte a mal au cœur à cette adresse.

REVUE – La revue Textimage publie un numéro spécial Portraits de pays dans les collections jeunes publics issu de deux journées d’étude organisées à l’université Rennes 2 en mars 2020 et mars 2021. « A partir d’un panorama d’ouvrages tirés d’espaces géographiques et de temporalité différents, les articles de ce dossier questionnent le portrait de pays pour la jeunesse sous l’angle de son histoire, de sa matérialité, de ses évolutions et variations, de sa représentation, de sa circulation et de sa réception. Il tente d’esquisser une généalogie du genre et de dégager les marqueurs génériques de cette production destinée à la jeunesse. ». Numéro dirigé par Christine Rivalan Guégo, Catherine Sablonnière. Des textes signés David Martens, Florence Gaiotti et Eléonore Hamaide-Jager, Laurence Le Guen, Elina Druker, Alexa Craïs, Klett-Kinderbuch, Christophe Meunier, Christine Rivalan Guégo, Daiane F. Fernandes Ferreira, Catherine Sablonnière, Gyöngyi Pál et Caterina Ramond. La contribution de Florence Gaiotti et d’Eléonore Hamaide est titré « Portraits de pays en collection pour la jeunesse dans le fonds du CRILJ ». A noter également un entretien avec Saad Bouri, directeur des éditions du Jasmin. En ligne ici.

RÉSIDENCE D’AUTEURS – Le Centre national du livre (CNL) renouvelle, au titre de 2022, en lien avec le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, son dispositif de résidences d’auteur en milieu scolaire et il invite auteurs, traducteurs et illustrateurs qui le souhaitent à déposer leur dossier dès à présent. Sont éligibles les auteurs, traducteurs et illustrateurs francophones qui attestent d’au moins un ouvrage personnel en français publié à compte d’éditeur et diffusé dans le réseau des librairies de France, les  candidats s’engageant à construire un projet de création avec les élèves et à planifier le calendrier de leurs interventions en lien étroit avec l’équipe éducative concernée. Les informerions détaillées permettant de candidater sont ici.

FORMATION – Les libraires du rayon jeunesse de la Librairie Ombres blanches, 50 rue Léon Gambetta à Toulouse, invitent à une rencontre professionnelle avec les éditions Les Fourmis Rouges, le jeudi 6 octobre 2022, de 9 heures à 13 heures. Participation de Valérie Cussaguet, fondatrice de la maison, Rozenn Samson, chargée de communication, Clémence Sabbagh et Magali Le Huche, autrices. « Les Éditions Les Fourmis Rouges existent depuis 2013. La maison publie chaque année une quinzaine d’albums illustrés pour la jeunesse avec une exigence, tant dans les choix éditoriaux que dans l’accompagnement de leurs livres, qu’elles tentent de maintenir intacte depuis le premier jour. Les Fourmis Rouges, ce sont deux femmes : une éditrice, Valérie Cussaguet, depuis vingt-neuf ans dans le monde du livre, et une chargée de communication, Rozenn Samson, riche de dix ans d’expérience. Mais Les Fourmis Rouges, ce sont avant tout des auteurs, autrices, illustrateurs, illustratrices, dans l’air du temps ou en marge, traditionnels ou d’avant-garde. Des artistes divers aux écritures, littéraires ou graphiques, très personnelles. » Détails de la journée ici. Inscription obligatoire par téléphone au 05 34 45 53 37 ou par courriel à cette adresse.

APPEL À TEXTES – Les communications de la journée d’étude Claude Santelli et le théâtre de la jeunesse qui s’est tenue le 16 mai 2019, à Amiens, à l’Université de Picardie, seront publiées, fin 2024, dans un numéro de la revue Les Cahiers Robinson que publie, à Arras, l’université d’Artois. Elles seront complétées par un ensemble d’articles qu’il reste à écrire. Ce numéro « portera sur les différentes émissions télévisées destinées à la jeunesse, dont Claude Santelli a été le producteur, et sur les adaptations qu’il a réalisées ou supervisées des années 1950 aux années 1980. On pourra s’intéresser au Théâtre de la jeunesse, mais aussi à Livre mon ami, diffusé de 1958 à 1968, et à Les Cent livres des hommes (1969-1973), émissions animées des mêmes préoccupations de transmission des classiques. » Titre provisoire du numéro : Claude Santelli, ou la télévision institutrice. Date limite pour l’envoi des textes : octobre 2023. Les personnes qui souhaiteraient contribuer doivent s’adresser dès maintenant à Noëlle Benhamou.

DISPARITION – Michel Pinçon, ancien directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), connu pour les travaux sur la grande bourgeoisie et les élites sociales qu’il mena à compter des années 1980, en tandem avec son épouse Monique Pinçon-Charlot, est décédé le lundi 26 septembre 2022. Il avait 80 ans. Les deux sociologues, auteur notamment de Le Président des riches : enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy (La Découverte, 2010) et de Le Président des ultra-riches : chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron (La Découverte, 2019), avaient souhaité s’adresser aux jeunes lecteurs. Ce fut, illustré par Étienne Lecroat, Pourquoi les riches sont-ils de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ? (La Ville Brûle, 2014 et 2018) et C’est quoi être riche ? avec des illustrations de Pascal Lemaître (éditions de l’Aube, 2015).

PRIX – La section des Bouches du Rhône a choisi le thème de l’édition 2023 de son Prix des A’Crocs. Ce sera les arts éphèmères. « L’art éphémère désigne une œuvre destinée à se volatiliser. Les enfants sont les meilleures artistes éphémères. Ils créent leurs jeux et leurs univers avec tout ce qui est à leurs portée. De splendides et judicieux albums en témoignent avec finesse. » On peut découvrir ici les sélections (par tranches d’âge) établies par la section. Les votes se dérouleront de mars à avril 2023. Informations complémentaires à cette adresse.

COLLOQUE – Le colloque Plaisir des livres, enjeux pour le futur : A.C.C.E.S. 40 ans de partage, d’observations, de découvertes aura lieu à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le jeudi 6 octobre 2022, à la Bibliothèque Robert Desnos, 14 boulevard Rouget de Lisle. « Après 40 ans d’existence, A.C.C.E.S. a recueilli à ce jour un océan de données. Les séminaires montrent comment la lecture individuelle dans un petit groupe ouvre un cheminement de la pensée chez les tout petits. En écoutant des histoires lues, l’enfant se construit en reliant le monde extérieur, le monde social et son monde intérieur. C’est la force et la beauté du livre d’être un monde global à lui tout seul. » (Evelio Cabrejo Parra, vice-président d’A.C.C.E.S, Actions culturelles contre les exclusions et les ségrégations). Programme détaillé de la journée ici. Inscriptions obligatoires à cet endroit.

EXPOSITION –  Le Musée de la BD, Centre belge de la bande dessinée, 20 rue des Sables à Bruxelles (Belgique) présente, du  jeudi 29 septembre 2022 au samedi 15 août 2023, l’exposition Cerise, Lulu et Nelson : les mondes de l’enfance d’Aurélie Neyret. « L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série « Les Carnets de Cerise », dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité.  » Commissariat : Mélanie Andrieu. Site du musée ici.

EXPOSITION – Depuis le jeudi 8 septembre 2022 et jusqu’au dimanche 1er janvier 2023, tous les jours, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures, à la Maison nationale des artistes, 14 rue Charles VII à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), exposition Il était une fois… Jacqueline Duhême, l’imagière. « Les illustrations de Jacqueline Duhême ont accompagné les œuvres des grands auteurs du XXe siècle : Paul Éluard bien sûr, dont la rencontre à la Maison de la pensée française où elle va écouter de la poésie marque le début d’un grand amour et avec qui elle imagine Grain-d’Aile (Raison d’être, 1951), cette petite fille qui rêve de voler ;  Jacques Prévert, fidèle ami avec qui elle publie le conte poétique L’Opéra de la lune (Gallimard, 1953) ;  Maurice Druon avec qui elle conçoit Tistou les pouces verts (Del Duca, 1957) ;  Raymond Queneau, dont elle met en images la version américaine de Zazie dans le métro (Olympia press, The Traveller’s Companion series, 1959), également parue en France ;  ou encore Gilles Deleuze, à qui elle propose d’illustrer ses concepts dans un petit livre, L’Oiseau philosophie (Gallimard, 1997). » Informations complémentaires à cette adresse.

REVUE – Le dossier du numéro 183 de Lecture jeune (septembre 2022) est titré Les classiques font-ils kiffer ? « Au programme scolaire de français de la sixième à la première, les classiques littéraires représentent un passage obligé vers la littérature, en particulier le roman, pour les adolescents. Ces classiques intéressent-ils pour autant aux jeunes? Pourquoi certains classiques donnent envie de lire quand d’autres éloignent de la lecture ? Comment donner une actualité à ces œuvres qui ont su traverser l’épreuve du temps ? » Nombreuses contributions (Sylviane Ahr, Isabelle de Peretti, Christine Plu, Laurent Bazin, etc.) Le sommaire complet à découvrir ici. À noter un entretien avec Justine Hari, éditrice chez Talents Hauts, qui évoque les classiques oubliés. Ce numéro : 17,00 euros. Abonnement annuel pour quatre numéros ici.

PARUTION – Paru il y a quelque temps Comment lire de vieux textes avec de jeunes élèves ? (et autres questions piquantes pour profs de lettres) par Sarah Alami, professeur  de français comme sa mère, comme son grand-père et comme son arrière-grand-père.  « Comment étudier des classiques sans s’ennuyer en classe ? Comment lire de vieux textes avec de jeunes élèves ? Comment lire de gros livres avec les élèves ? Comment se mettre dans la peau d’un auteur ? Comment enseigner l’autonomie ? Tous les profs de français le savent : ces questions sont passionnantes et inépuisables. Sarah Alami, enseignante de français, nous fait entrer dans les coulisses de sa vie de professeure, à travers cinq séquences complètes pour la classe de seconde. Elle nous raconte ses cours, comment elle les imagine, les expérimente séance après séance avec ses classes, les retravaille, en forgeant peu à peu les outils de sa pédagogie. » Tsarines 2022, 224 pages, 22,00 euros.

EXPOSITION – Du samedi 24 septembre au dimanche 2 octobre 2022, la Société littéraire et artistique de l’Orléanais (SLAO) présente à Saint-Privé-Saint-Mesmin (Loiret), au Domaine de la Trésorerie, 14 rue des moines, Art on Kraft, une nouvelle exposition « mise en scène et en perspective pour (re)découvrir leurs créations artistiques ». L’invité d’honneur est Benoit Déchelle et ses animaux coincés. « Issues de l’illustration jeunesse, les compressions animalières [de Benoit Déchelle) se présentent depuis 2010 en grand format, nouveau terrain d’expérimentation pour leur auteur qui les confronte à la technique de l’acrylique et leur apporte avec maitrise toute leur amplitude. Un régal visuel à savourer. » Entrée libre de 14 heures à 16 heures.

DESTINATION MONTREUIL (1) – Un message du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis : « Tu as moins de 18 ans et tu aimes lire ? Deviens juré d’un prix littéraire jeunesse. Inscris-toi avant le vendresdi 14 octobre 2022, en répondant à l’appel à candidatures pour rejoindre l’un des jurys des Pépites du Salon du livre et de la presse jeunesse – France Télévisions. Les Pépites sont un prix littéraire décerné par les jeunes pour les jeunes et ils récompensent les meilleurs livres jeunesse de l’année, dans quatre catégories : livre illustré, bande dessinée, fiction juniors, fiction ados. » Pour répondre à l’appel, il faut se rendre ici.

DISPARITION –  François Corteggiani, scénariste et dessinateur de bandes dessinées, est décédé le jeudi 21 septembre. Il avait 69 ans. Originaire de Nice, il démarre sa carrière en 1971, comme dessinateur humoristique, dans divers journaux locaux. Il travaille un temps dans le monde de la publicité, puis pour plusieurs petits formats de la SEPP, maison d’édition lyonnaise, pour laquelle il livre, entre 1974 et 1976, un peu plus de 1000 planches. Après un passage éclair à Spirou (pour la série « Micheroum »), François Corteggiani rejoint Pif Gadget en 1975. Il y travaillera sans discontinuer jusqu’au moment de la (première) disparition de l’hebdomadaire, en 1992. ll y animera l’emblématique Pif le chien, un peu au dessin, beaucoup au scénario. Il écrit et dessine  « Pastis », série animalière se déroulant dans l’Égypte antique, puis se concentre sur l’écriture en imaginant « Marine fille de pirate » qu’illustre son ami Pierre Tranchand. Il fournit également des scénarios à de nombreux collaborateurs de l’hebdomadaire. Autre série avec Pierre Tranchand : « Smith et Wesson  », gags hilarants se déroulant dans l’ouest américain. C’est à François Corteggiani qu’est confiée, en 2004, la lancement de la nouvelle formule de Pif Gadget. « Nous voulons créer un journal d’aujourd’hui, en nous servant des aspects positifs de l’hebdomadaire défunt. Les nostalgiques seront satisfaits aussi, puisque le journal sera composé de 15 % d’anciennes séries qui ne sont plus parues depuis 1992. Nous allons à contre-courant, en créant un type de journal qui n’existe plus : un journal pluraliste pour enfants. » François Cortegianni restera rédacteur en chef jusqu’à la fin de l’aventure, en 2008. Le scénariste avait travaillé, à compter de 1982, pour le « Journal de Mickey » pour lequel il concevra, avec Pierre Tranchand, tout en poursuivant la série « Marine », les gags de « L’École Abracadabra » et de « Monster Motel ». Il écrira également moult histoires de Mickey, de Dingo, de Génius, de Picsou et des Castors Juniors. François Corteggiani, à l’aise tant dans la veine humoristique que dans le récit réaliste, fut un scénariste particulièrement prolifique. On retrouve sa signature dans les magazines Super As, Gomme, Djinn, Vécu, Circus – liste non exhaustive – et chez les éditeurs Glénat, Fleurus, Casterman, Hachette, Dargaud, Soleil, Dupuis, Lombard et quelques autres. À titre d’exemples : chez Glénat, « Bastos et Zakousky », « Chafouin et Baluchon » (avec Pierre Tranchand) et « Sundance » (avec Michel Suro) ; chez Casterman, les reprises de « Lefranc » de Jacques Martin (avec Christophe Alvès) et de « Sibyline » de Raymond Macherot (avec Necht) ; chez Dargaud, la reprise de « La jeunesse de Blueberry » de Jean-Michel Charlier (avec Colin Wilson puis Michel Blanc-Dumont). À Toulouse, Milan publie Les bonheurs d’Agathe et Chipie et compagnie, albums illustrés par Claire Le Grand, en 2002 et 2003. Depuis 2011, François Corteggiani écrivait (et dessinait) dans le journal L’Humanité, sous le nom de Kort, un strip quotidien mettant en scène un Pif le chien soucieux du monde d’aujourd’hui. Il fut, pendant une dizaine d’années, concepteur de petits jouets pour les fameux Kinder Surprise. « François Corteggiani était à la bande dessinée ce que Bertrand Tavernier était au cinéma : un gardien du temple, un connaisseur affûté, un collectionneur éclairé, un ami en acier, un infatigable artisan, un défenseur du métier et un citoyen engagé. » (Laurent Lefeuvre, dessinateur). François Corteggiani devra aller jusqu’à la Cour de cassation pour être relaxé de l’accusation d’injure publique envers Hervé de Lépineau, candidat, en 2014, aux élections municipales de Carpentras, sur la liste du Rassemblement Bleu Marine, qu’il avait croqué vigoureusement dans une bande dessinée du huit pages dupliquée sur sa photocopieuse personnelle en quatre-vingt-cinq exemplaires qu’il distribuera sur le marché du vendredi précédant le vote. À paraitre très prochainement, aux éditions Mosquito, le western L’ange Exterminateur illustré par Lele Vianello.

PARUTION – Vient de paraitre L’Enfant rêvé : anthologie des théâtres d’éducation du XVIIIe siècle sous la direction de Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval. L’ouvrage, « anthologie de pièces de théâtre destinées à la jeunesse composées et jouées durant le XVIIIe siècle, éclaire la révolution qui s’opère autour de la figure enfantine et adolescente, ses relations avec le monde, ses apprentissages dans un siècle passionné par la pédagogie. » Garnier 2022, 1856 pages, 69,00 euros.

EXPOSITION – Du mardi 27 septembre au samedi 29 octobre 2022, les bibliothèques toulousaines Pont des Demoiselles, 63 bis avenue Antoine de Saint-Exupéry, et Fabre, 6 rue Saint-Jean, invitent à visiter l’exposition Dans l’atelier d’Olivier Desvaux, « une invitation à une promenade haute en couleurs dans les contes, le voyage, la musique et la danse, au travers d’illustrations d’une grande délicatesse. » Des peintures à l’huile pour illustrer Croc blanc, La belle au bois dormant, Le magicien d’Oz, Robinson Crusoé, Le lac des cygnes. Atelier pour les enfants à partir de huit ans le mercredi 12 octobre à la Bibliothèque Pont des Demoiselles, à 15 heures. Inscription au 05 31 22 95 70.

PARUTION – Juste paru, assorti d’une préface de Titiou Lecoq, Autrices, ces grandes effacées qui ont fait la littérature. Tome 1 : du Moyen Âge au XVIIème siècle par Daphné Ticrizenis. « Si des générations d’écoliers ont eu affaire au classique Lagarde et Michard, aucune anthologie de cette ampleur n’avait rassemblé, à notre époque, des textes écrits par des femmes pour retracer sur plusieurs siècles le rôle qu’elles ont joué dans la littérature. Celui-ci a pourtant été majeur, et même si elles ont été oubliées, spoliées et invisibilisées, nombre d’entre elles ont laissé des textes puissants qui résonnent encore fortement aujourd’hui. » Hors d’attente 2022, 304 pages, 26,00 euros.

RÉSIDENCE – Marianne Petit, directrice de la Villa Marguerite Yourcenar, maison d’écrivain sis à Saint-Jans-Cappel (Nord), nous transmet le dossier de candidature 2024 pour une résidence d’écriture d’un mois éventuellement fractionnable. Pour la durée de son séjour, l’auteur ou l’autrice recevra une bourse d’écriture de 70,00 euros par jour. « L’esprit du lieu est évidemment habité par la figure de Marguerite Yourcenar, autrice illustre, tant pour son œuvre que ses engagements. Mais la Villa, ouverte à toutes les inspirations et expressions littéraires, est avant tout un lieu de liberté créatrice et de partage. » À priori donc, les auteurs et autrices pour enfants et adolescents ne sont pas exclus. Date limite pour candidater : lundi 6 mars 2023. Les informations complémentaires et les documents nécessaires sont à demander à cette adresse.

AVEC LES GENS – Entre septembre et décembre 2022, le Sac à Malices, épicerie solidaire et espace de vie sociale, située à Saint-Pierre-des-Corps, accueille l’auteur illustrateur Thibaut Lambert. L’auteur apportera sa vision dans un espace social et solidaire où les histoires de chacun lui permettront de créer son projet d’écriture illustré. Pendant quatre  mois, il mettra en lumière la vie de la structure et des personnes qui y viennent en réalisant une BD. Il partagera son temps entre l’écriture et les rencontres, à l’épicerie et ailleurs. Thibaut Lambert explique : « De par son implantation et sa longévité, [Sac à Malices] est un point d’ancrage, un repère dans la vie de bon nombre de gens. Un lieu de convergence d’humanité dans ce qu’elle a de plus authentique. Femmes et hommes aux histoires aussi diverses et variées, s’y croisent, se retrouvent, se côtoient sans barrière ni jugement. » Le calendrier du projet de création est ici.

EXPOSITION – La Maison de la photographie Robert Doisneau, 1 rue de la Division du Général Leclerc à Gentilly (Val-de-Marne) propose, du vendredi 23 septembre 2022 au samedi 8 janvier 2023, Ergy Landau (1896-1967), exposition documentant le travail d’une photographe d’origine hongroise aussi à l’aise dans le portrait et dans le nu que dans le reportage. « C’est à travers une centaine de tirages originaux totalement inédits et des archives personnelles récemment découvertes que nous suivons cette figure aujourd’hui peu connue du grand public et pourtant prédominante du milieu du 20ème siècle. » Commissariat de l’exposition : Kathleen Grosset, Laurence Le Guen et David Martens. Ergy Landau doit sa présence sur ce site à deux livres qu’elle dédia, en 1957, aux jeunes lecteurs : Le Petit chat, aux éditions Arts et métiers graphiques (texte de Maurice Genevoix), et Horoldamba le petit mongol, aux éditions Calmann-Lévy (texte d’Yves Bonnieux). Site de la Maison de la photographie Robert Doisneau ici.

PARUTION – Paru il y a quelque temps La collection d’illustration du musée Tomi Ungerer, Centre international de l’Illustration, par Thérèse Willer et Joffrey Roubinet « Depuis son ouverture en 2007, le musée Tomi Ungerer présente au public une collection extrêmement étoffée d’œuvres du dessinateur strasbourgeois. Il conserve en effet 14 000 dessins du regretté Tomi Ungerer (1931-2019). Mais cette institution qui porte également le titre de Centre international de l’illustration veille également, depuis sa création, à rassembler une collection plurielle et s’est enrichie au fil des années de nombreuses œuvres d’autres illustrateurs et illustratrices. » L’ouvrage présente « une soixantaine d’artistes, parmi lesquels de grands noms de l’illustration tels que J.J. Granville (1803-1847), Raymond Savignac (1907-2002), Saul Steinberg (1914-1999), Cabu (1938-2015) ou encore Sempé (né en 1932), mais aussi quelques ‘perles’, comme une édition originale de l’album pour enfants Max et les Maximonstres. » Musées de Strasbourg  2021, 182 pages, 35,00 euros.

REVUE – Le dossier du numéro 326 de La Revue des livres pour enfants (septembre 2022) est consacré à Benjamin Chaud. Un ensemble très documenté sur un auteur et un illustrateur polymorphe. Notons particulièrement un bel entretien avec Patrice Wolf, une étude signée Anne-Laure Cognet et un hommage amical de sa complice Ramona Badescu. Signalons également l’interview Il était quinze fois Jacques Vidal-Naquet dans lequel le (juste retraité) directeur du CNLJ revient, interrogé par Olivier Piffault et Marine Planche, ses adjoints, sur ses quinze années passées à la Joie par les livres puis à la Bibliothèque nationale de France. BnF/CNLJ 2022, 196 pages, 12,50 euros. Bon de commande pour ce numéro et pour l’abonnement annuel ici.

SOUSCRIPTION – Les éditions Tibert proposent de (re)découvrir un classique de la littérature américaine, Les quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott, sous la forme « d’un beau livre de 600 pages, imprimé sur un papier crème décoré et richement illustré par le travail de Nathalie Novi, pour vous plonger au cœur de l’ambiance des États-Unis du 19è siècle. » L’ouvrage est proposé en pré-vente pour un envoi début octobre 2022. Souscription (avec marque-pages et ex-libris) encore possible ici.

FESTIVAL JEUNE PUBLIC – Le festival Les Z’enfants d’abord porté par la communauté des communes du Piémont Cévenol accueille chaque année « plus de 800 élèves, de la maternelle au primaire, qui partagent un moment d’émotion à l’occasion d’un spectacle organisé en séance scolaire ou en séance familiale. » En 2022, il  se déroulera du samedi 24 septembre au samedi 8 octobre dans 11 communes du territoire avec 17 représentations. Au fil du programme, les enfants et leur famille rencontreront une petite fille vêtue de rouge, une princesse à marier, une ogresse poilue et quelques loups. Ils pourront découvrir aussi le spectacle Bonne pêche mauvaise pioche, adaptation par Josette Lanlois pour le Groupe maritime de théâtre d’un album écologique et malicieux de Thierry Dedieu. Programme détaillé ici.

CHANSONS POUR ENFANTS – Le lundi 26 septembre 2022, à 18 heures, dans le centre de ressources du Musée national de l’éducation, 6 rue de Bihorel à Rouen (Seine-Maritime), Michel Manson, historien spécialiste de l’histoire de l’enfant et de la culture enfantine, donnera une conférence Naissance des chansons pour enfants et leur entrée dans les livres de jeunesse (1750-1914). « Comment les chansons pénètrent-elles dans la culture enfantine ? À partir des chansons du folklore, des chants liturgiques ou de l’apprentissage de la musique, des chansons adaptées aux enfants ont émergé, sont devenues des albums et des livres illustrés, formant un répertoire qui varie selon les circonstances sociales : fêtes, jeux, école, etc. Fixées le plus souvent au XIXième siècle, certaines de ces enfantines sont encore connues et chantées aujourd’hui. » Réservation obligatoire à cet endroit. À retrouver aussi la riche bibliographie sur les chansons d’enfance que propose ici l’Afreloce (Association française de recherche sur les livres et les objets culturels de l’enfance) à l’occasion de l’exposition rouennaise Eh bien, chantez maintenant ! Chansons d’enfance, deux siècles d’un patrimoine vivant en place jusqu’au dimanche 5 mars 2022.

PETITES BÊTES – Le samedi 24 septembre 2022, à 14 heures, à 15 heures et à 16 heures, la Philharmonie des enfants, Cité de la musique, 221 avenue Jean-Jaurès à Paris, accueille les 4-10 ans (qui pourront venir déguisés), à l’occasion de l’exposition Musicanimale, pour deux heures d’animation et de découverte : visite de l’exposition, déambulation avec Les Grooms, fanfare animale, parcours sonore Bêtes à musique de Pierre Henry, fabrication d’oiseaux en papier avec Michel Charbonnier. Informations détaillées et réservation ici.

RENCONTRE ET DÉDICACES –  Rendez-vous avec Yvan Pommaux, le samedi 1ier octobre 2022, de 14 heures 30 à 17 heures, à la libraire Libr’enfant, 48 rue Colbert à Tours (Indre-et-Loire), à l’occasion de la sortie récente, chez Bayard, de La couleur des secrets, nouvelle enquête en bandes dessinées de Marion Duval.

ÉDUCATION ARTISTIQUE – Sandrine Roche est, pour l’année 2022-2023, l’autrice, comédienne et metteuse en scène associée au dispositif THÉÂ, action nationale d’éducation artistique conçue et mise en œuvre par l’Office central de la coopération à l’école (OCCE).

OPÉRA JEUNE PUBLIC – Du jeudi 22 septembre au mercredi 12 octobre 2022, l’Opéra national du Rhin propose au Théâtre municipal de Colmar, à La Sinne de Mulhouse et à la Cité de la musique et de la danse de Strasbourg. neuf représentations du conte Le Joueur de flûte adapté et chorégraphié pour douze danseurs par Béatrice Massin. Musique enregistrée : Jean-Sébastien Bach, Toru Takemitsu et John Zorn. « Tout au long de sa carrière, Béatrice Massin a développé une écriture chorégraphique unique, confrontant le style baroque, dont elle est l’une des grandes spécialistes, à la danse contemporaine. Dans cette nouvelle création destinée à un public de tous âges, elle s’empare de la légende médiévale du joueur de flûte de Hamelin popularisée par les frères Grimm et signe une fable onirique qui célèbre le pouvoir de la musique sur le monde et l’imagination. » Durée : 50 minutes. Conseillé à partir de 6 ans. Page dédiée ici.

PARUTION – Vient de paraitre La revanche des autrices. Enquête sur l’invisibilisation des femmes en littérature par Julien Marsay, agrégé de lettres, professeur au lycée Galilée de Gennevilliers.  « Comment les femmes ont été rayées de l’histoire littéraire ? […] Disqualification systématique, silenciation pure et simple lorsqu’elles devenaient trop revendicatrices, plagiat ou occultation par leurs époux, frères ou pères, relégation au rang de muses, masculinisation de leurs patronymes comme stratégie de survie, alibi du syndrome de la Schtroumpfette : à travers les siècles, ces nombreux mécanismes d’annihilation ont entraîné la quasi disparition des autrices dudit patrimoine littéraire français. Et le sommet de la misogynie est atteint au XIXe siècle quand se consacre une histoire littéraire presqu’exclusivement masculine, enseignée au XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui encore. Il est d’utilité publique, comme s’y emploie la recherche universitaire depuis plusieurs décennies, d’analyser cette invisibilisation systémique et de redonner vie au matrimoine littéraire – ce que fait brillamment et non sans humour Julien Marsay dans cette enquête salutaire. » François Jarraud, pour Le Café pédagogique, pose quelques questions : « L’ouvrage, dérangeant, stimulant, combatif, interroge l’École : doit-elle reproduire l’ordre patriarcal de la littérature et du monde ? Une écrivaine mise aux programmes n’est-elle qu’une exception-caution ? Faut-il déconstruire l’histoire littéraire pour favoriser l’esprit critique des élèves ? »  Payot 2022, 272 pages, 20,00 euros. Compte Twitter associé ici.

ANNIVERSAIRE – Dadoclem nous informe : « Le mois de septembre annonce une année dynamique chez Dadoclem. D’abord en image : nous avons commencé par une très belle exposition proposée par la Bibliothèque Pierre Veilletet de Bordeaux. Il s’agit de présenter le travail de notre maison d’édition depuis 16 ans. Cette exposition est enrichie d’ateliers d’Anna Griot, talentueuse illustratrice qui nous accompagne depuis deux ans dans nos créations. À visiter jusqu’au samedi 24 septembre. Puis, en podcast : l’émission de littérature jeunesse francophone, Carabistouilles, a consacré son numéro du 15 septembre à Dadoclem. Si vous ne connaissez pas encore notre travail, écoutez le podcast à partir de ce lien. » Contact avec Dadoclem à cette adresse.

RENCONTRE – Le Wolf, 20 rue de la Violette à Bruxelles (Belgique), accueille Carl Norac et Gaya Wisniewski, le mercredi 28 septembre 2022, à l’occasion la parution de leur album Ma plus belle ombre (MeMo, 2022 ). 17 heures 30 : dédicaces à quatre mains ; 18 heures 30 : lecture dessinée ; 19 heures : apéro festif. « Dans cet album tout de bleu vêtu, Carl Norac et Gaya Wisniewski content la relation entre la protagoniste et sa plus belle ombre, un lapin géant, poème de son métier, qui va l’entraîner dans des aventures étonnantes. Dès qu’il apparaît, le monde prend une nouvelle tournure. Goûter, balade à vélo, courses ou promenade, les moments simples du quotidien s’enchantent. Mais cette grande ombre est libre et insaisissable. » Inscriptions ici.

LISTE D’HONNEUR – La Liste d’honneur de l’IBBY (IBBY Honour List) « est une sélection bisannuelle de livres remarquables, publiés récemment, qui met en avant des auteurs, des illustrateurs et des traducteurs des pays membres d’IBBY ». La liste 2022 a été dévoilée à Putrajaya (Malaisie), lors du récent congrès de l’organisation : 163 nominations, 47 langues et 53 pays, 63 ouvrages dans la catégorie « Textes », 52 dans la catégorie « Illustration », 48 dans la catégorie « Traduction ». Le catalogue est téléchargeable ici.

CONTE ET MUSIQUE – Tout au long de l’année, la Philarmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès, propose Contes au Musée. « Un conteur et un musicien invitent les enfants à découvrir les instruments grâce à la magie du conte. Un dialogue entre mots et musique où se rencontrent humour, tendresse et humanité. » Le programme, évolutif, ainsi que les modalités de réservations sont ici. Prochaine séance : dimanche 25 septembre 2022, à 15 heures.

EXPOSITION – La galerie Jeanne Robillard, 38 rue de Malte à Paris, accueille les éditions La Partie, du mercredi 21 au mercredi 28 septembre 2022, à l’occasion du premier anniversaire de la maison, à travers une exposition d’illustrations originales des illustrateurs et illustratrices Blexbolex, Beatrice Alemagna, Bastien Contraire, Laurie Agusti, Rozenn Brécard, Suzanne Arhex, Emilie Seron, Sara Lundberg, Pierre Alexis, Claudia Palmarucci, Gaëtan Dorémus et Loren Capelli. « La Partie est une maison d’édition de livres illustrés. Son catalogue, composé d’albums et de documentaires, est un espace dédié à la création française et étrangère. » Vernissage le mercredi 21 septembre, 18 heures. Site de la galerie ici.

EXPOSITION – Le Musée des Arts décoratifs, 2 place du Château à  Strasbourg  (Bas Rhin), propose au sein des Grands appartements et des communs du palais Rohan,  entre  le samedi 17 septembre 2022 et le jeudi 5 janvier 2023, un parcours saisonnier consacré à l’œuvre de Tomi Ungerer. « Des dessins originaux, affiches, sculptures, bijoux, jouets qu’il réalisa ou collectionna tout au long de sa vie permettent d’expliciter, avec tendresse, ironie et humour, l’histoire, la symbolique, et les usages du palais et de ses collections. Que vient faire un train électrique dans le salon des évêques ? Le chancelier Bismarck dans le cabinet d’aisance ? Que peut avoir d’horrible le cabinet Oesinger ? À travers l’univers drôle et éclectique de Tomi Ungerer, cette installation temporaire propose aux visiteurs une (re)découverte, pédagogique et ludique, du Musée des Arts décoratifs et de son cadre historique et architectural. » En collaboration avec le Musée Tomi Ungerer, Centre international de l’Illustration. Informations complémentaires ici.

BOLOGNE 2023 – La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse lance la dixième édition de son opération Le Voyage à Bologne. « L’objectif du projet est de permettre à douze jeunes auteur-rices-illustrateur-rices résidant en France de développer leur réseau à l’international, et plus largement, de les former à présenter leur travail et à initier des contacts professionnels. » Le règlement est ici. Le formulaire en ligne est . Date limite d’envoi du dossier de candidature : lundi 24 octobre 2022 inclus (le cachet de la Poste faisant foi). La prochaine Foire internationale du livre de Bologne aura lieu du 6 au 9 mars 2023.

SUCCESSION – Romain Gaillard, nouveau directeur du Centre national de la littérature pour la jeunesse, nous informe : « Bonjour à toutes et à tous. C’est avec beaucoup d’excitation que je prends mes fonctions de responsable du CNLJ. Des bébés aux ados, les publics jeunesse ont toujours beaucoup compté dans mes précédents postes. Ce sont les âges de la construction de soi, de son imaginaire et de son esprit critique, de ses goûts littéraires, graphiques, musicaux. Faciliter le plaisir de découvrir des œuvres littéraires, numériques, vidéo ludiques constitue une grande satisfaction. Je m’attacherai à entretenir la qualité des actions du CNLJ tout en m’inscrivant dans l’héritage de Jacques Vidal-Naquet ; nous sommes à votre service. »

PATRIMOINE – La trente-neuvième édition des Journées européennes du patrimoine se déroulera le samedi 17 et le dimanche 18 septembre 2022. Le thème en est le patrimoine durable. 15 000 lieux ouverts et 22 000 animations dont 2500 pour le jeune public. La journée du vendredi 16, veille de la manifestation proprement dite, est réservée aux scolaires de la maternelle à la terminale avec le dispositif Levez les yeux ! « [Ce sera] l’occasion pour les élèves de prendre conscience de leur cadre de vie quotidien, et pour les enseignants de sensibiliser les enfants et les jeunes à l’importance du patrimoine. Il leur [sera] possible de rencontrer des professionnels, de découvrir des métiers et des savoir-faire, de participer à des ateliers de pratique artistique mis en place à cette occasion et de prendre conscience de l’importance de la protection de ce  patrimoine pour leur génération et celles à venir. »  A Orléans, dans la gare, il y aura un espace game.

GOTLIB – Le journal Le Monde publie, dans sa collection « Les grandes signatures de la BD », un riche hors-série consacré à Gotlib. « De Gai-Luron aux Dingodossiers en passant par la Rubrique-à-brac, Pervers pépère et tous les autres, découvrez l’histoire de ces séries et personnages cultes. » En exclusivité, Ariane, fille de Gotlib, partage de nombreuses anecdotes, des photos jamais publiées et des dessins inédits. Le Monde 2022, 100 pages, 8,50 euros.

SE SOUVENIR – En 1978, Jean-Luc Godard et sa compagne Anne-Marie Miéville avaient réalisé, en vidéo, pour l’Institut national de l’audiovisuel (INA), une mini-série en douze mouvements, France, tour, détour, deux enfants, documentaire de 312 minutes très librement inspiré par le roman scolaire de G. Bruno Le tour de la France par deux enfants. Parmi les interprètes : les enfants Camille Virolleau et Arnaud Martin. Diffusion sur Antenne 2 en seconde partie de soirée.  « Jean-Luc Godard observe la journée de deux enfants d’une dizaine d’années, un petit garçon et une petite fille, pour s’interroger sur la réalité, sur les mots, sur les images, et aussi sur la télévision. Au cours de chaque émission, composée de rubriques variées à la manière d’un magazine, Jean-Luc Godard établit des allers et retours : entre l’école et la famille, entre les loisirs et le travail, entre le sommeil et le réveil, tels que les enfants les perçoivent et les racontent en réponse à des questions qui les surprennent. D’autres allers et retours suivent : entre les choses et le langage, entre les apparences et ce qu’elles cachent, entre les enfants et les adultes. »

PATRIMOINE –  Occitanie Livre & Lecture organise le jeudi 6 octobre 2022, de 10 heures à 17 heures, à l’auditorium de la médiathèque José Cabanis, 1 allée Jacques Chaban-Delmas à Toulouse  (Haute Garonne), une journée d’étude Patrimoine, y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ? consacrée aux collections jeunesse conservées notamment dans le cadre des plans de conservation partagée. « À l’échelle régionale, de nombreux établissements documentaires conservent de riches collections dans le domaine très vaste de l’édition jeunesse. Les axes de conservation, qui structurent le plan régional, favorisent la constitution d’ensembles documentaires complémentaires aux collections d’institutions telles que celles conservées par la BnF/CNLJ, ou le Fonds Patrimonial Heure Joyeuse. » La journée mettra en avant la patrimonialisation et la valorisation des collections jeunesse et elle sera l’occasion de diffuser en avant-première la web série documentaire produite par Occitanie Livre & Lecture et soutenue par le Ministère de la culture dans le cadre de son appel à projets Patrimoine écrit. Le pré-programme est ici et la page pour l’inscription est .

EXPOSITION – La prochaine exposition-vente de la galerie La Cachotterie, 24 rue du docteur Hénouille à Cachan (Val-de-Marne) rapproche deux livres de Frédéric Clément, l’album Songes de la Belle au bois dormant (Casterman, 1998) et le livre-coffret Les Belles endormies (Albin Michel, 1998). Ce sera du samedi 17 septembre au samedi 12 novembre 2022. Inauguration le 17 septembre, de 15 heures à 20 heures 30, avec cocktail à 18 heures. Site de la galerie ici.

PARUTION – Vient de paraitre, en anglais, l’ouvrage collectif Wild Things Are happening : The Art of Maurice Sendak. « [L’ouvrage] souligne le rapport de Maurice Sendak à l’histoire de l’art. […] Il présente des croquis, des storyboards et des illustrations inédites qui mettent l’accent sur les processus créatifs de l’artiste. Réunissant une grande diversité d’approches, le livre comprend un essai approfondi du célèbre historien de l’art Thomas Crow qui retrace la genèse et les contextes culturels du livre le plus célèbre de Maurice Sendak, Where the Wild Things Are. Il comprend également des interviews et des appréciations de nombreux collaborateurs de Maurice Sendak, notamment Carroll Ballard, Michael Di Capua, John Dugdale, Spike Jonze, Twyla Tharp et Arthur Yorinks. » 49,95 euros.

EXPOSITION –  Le Musée de poche, 41 rue de la Fontaine au roi, à Paris propose, du mercredi 14 septembre au  samedi 15 octobre  2022, une exposition Un vent de paix  qui donne à voir des  illustrations originales de Jonathan Blezard extraites de l’album qu’il cosigne avec Suzanne Arhex (hélium, 2022). « En ces temps troubles, où la question de la guerre revient tristement dans la bouche des enfants, l’illustrateur Jonathan Blezard et l’autrice Suzanne Arhex s’emparent de cet épineux sujet à travers le récit des grandes batailles qui ont fait l’Histoire du monde : celles déclenchées par amour (la guerre de Troie), celles causées par la folie de quelques hommes (la guerre de succession des Incas) ou encore celles menées au nom de la liberté (La révolte de Spartacus, La bataille d’Isandhlwana). Mais bientôt, un vent souffle sur les plaines apportant espoir et renaissance : un vent de paix  » Site du Musée de poche ici.  Instragram de Jonathan Blezard .

CONCERT – Le samedi 8 octobre 2022, à 14 heures 30, dans le studio 104 de la Maison de la radio et de la musique, 116 avenue du Président Kennedy à Paris, Schéhérazade de Nicolai Rimski-Korsakov adapté pour six solistes de l’Orchestre national de France.  « Schéhérazade, c’est un poème de la mer et de la magie. Vladimir Jankélévitch racontait comment le musicien feuillette d’une âme sereine le beau livre d’images, le livre céleste où sont les icônes multicolores de l’hagiographie, le livre bleu où se déroule la fresque de l’épopée. Ce ne sont que villes magiques, toutes bourdonnantes de leurs bulbes d’or, mers d’azur, archipels fabuleux, trésors rutilants et princesses aux yeux de turquoise. » Arrangement : Philippe Perrin. Mise en scène : Charlotte Lagrange.  À partir de 7 ans.  Réservation ici.

MAGAZINE – TétrasLire, créé pour les éditions AlbaVerba par Marie Pélissier, initialement éditrice à l’École normale supérieure de Lyon (ENS) et par Sophie Durand, infographiste free-lance, annonce être « le magazine des 8-12 ans qui donne des ailes à la lecture » : chaque mois, un grand auteur pour découvrir le plaisir de lire, un conte pour élargir les horizons, une aide pour comprendre les mots difficiles, quelques articles. Dans le numéro 75, Lewis Caroll était à l’honneur et le numéro 76 qui vient de paraitre est titré  Excalibur : la légende du roi Arthur. Dans les numéros déjà parus : Hans Christian Andersen, Selma Lagerlöf, Charles Perrault, la Comtesse de Ségur, Jules Verne et quelques autres tous aussi patrimoniaux. Pour s’abonner ou acheter au numéro, c’est ici.

DISPARITION –  Joseph Delaney, écrivain, est décédé le mardi 16 août 2022. Il avait 77 ans. Né dans le comté du Lancashire (Grande-Bretagne), le jeune Joseph fréquente le Preston Catholic College, établissement jésuite centenaire réservé aux garçons, qu’il quitte à 16 ans pour entrer en apprentissage. Il renonce à devenir ingénieur. Diplômé, en 1972, de l’université de Lancaster, il exerce au Blackpool Sixth Form College comme professeur d’anglais spécialisé en littérature fantastique. Il participe également à la création d’un département d’études dédié au cinéma et aux médias. Premier ouvrage, Mercer’s Whore, en 1997, chez Ripping Yarns, écrit sous le pseudonyme de J.K. Haderack. « J’étais inspiré par Tolkien et je voulais écrire comme lui. » Le succès escompté n’est pas au rendez-vous et Carolyn Whitaker, agent de Joseph Delaney, lui suggère d’écrire pour la jeunesse. Grâce à Charlie Sheppard, de Random House Children’s Books, l’écrivain signe un contrat pour trois puis neuf ouvrages. C’est le début d’une collaboration avec l’éditeur qui durera dix-huit ans. The Spook’s apprentice, premier titre des dix-huit tomes du cycle « The Wardstone Chronicles », parait en 2004. En Grande-Bretagne, le roman retient immédiatement l’attention des (jeunes) amateurs de dark fantasy. En France, L’Apprenti Épouvanteur sera le titre inaugural de la saga « L’Épouvanteur » que Bayard jeunesse publie, sûr de son coup, dès l’année suivante. « Thomas Ward est le ‘septième fils d’un septième fils’. Il possède un don particulier pour voir et entendre ce que le commun des mortels ne voit ni n’entend. Il devient l’apprenti de l’Épouvanteur du comté. Son maître est très exigeant. Thomas doit apprendre à tenir les spectres à distance, à entraver les gobelins, à empêcher les sorcières de nuire. Cependant, il libère involontairement Mère Malkin, la sorcière la plus maléfique qui soit, et l’horreur commence. » (extrait du quatrième de couverture). Le livre sera adapté au cinéma, en 2014, par Gerri L. Crawford et Sergey Bodrov, sous le titre Seventh Son (Le Septième fils), avec Jeff Bridges dans le rôle principal. Un flop ou presque. Autres cycles rassemblant romans, nouvelles et hors-séries avec des illustrations de couverture très appréciées des fans : « The Wardstone Chronicles » (dix-huit titres que Bayard ne distinguera pas de ceux du premier cycle), « Brother Wulf », « Arena 13 », « Aberrations ». « [Notre père] aurait pu continuer à créer de nouvelles histoires passionnantes pour les années à venir. Il aimait rencontrer les fans du monde entier et entendre leurs réflexions sur ses livres. […] Quand nous étions jeunes enfants, il nous racontait des histoires effrayantes qui n’auraient pas dû être racontées après la tombée de la nuit. Nous sommes chanceux d’avoir ces souvenirs. C’était un père merveilleux et un homme profondément attentionné avec un sens de l’humour contagieux, surtout après un verre de vin rouge. » (Joanne, Paul et Stephen, fille et fils de l’écrivain). Ruth Knowles, éditrice de Joseph Delaney pendant de nombreuses années, a déclaré que travailler avec lui était parfois frustrant car l’écrivain ne planifiait pas, mais c’était aussi « complètement magique car les créatures et les personnages de ses mondes devenaient lentement nets, voyageant dans des aventures brillamment terrifiantes. » Les livres de Joseph Delaney, traduits en trente langues, ont été vendus à plus de 4,5 millions d’exemplaires et ils ont remporté de très nombreux prix. « Tout au long de sa carrière, Joseph Delaney a créé des univers fantastiques fascinants, des monstres terrifiants et des héros mémorables. En vingt ans, sa série culte « L’Épouvanteur » a passionné plusieurs générations. […] Son œuvre, traduite en français par Marie-Hélène Delval, a marqué l’histoire de Bayard et nous sommes très fiers d’être son éditeur en France. » (extrait du communiqué de presse de Bayard éditions).

ALLER AU CINÉMA – L’adaptation en film d’animation du fameux album de Judith Kerr Le Tigre qui s’invita pour le thé que Channel 4 offrit aux jeunes téléspectateurs anglais, pour Noël 2021, sort en salle, en version française, le mercredi 14 septembre 2022. Réalisation magistrale de Robin Shaw. Si vous manquez le début : un tigre frappe à la porte sans s’être annoncé, s’invitant à l’heure du thé. Sophie et sa maman l’observent mais ne s’inquiètent pas outre mesure alors que le fauve dévore non seulement leur thé, mais tout ce qu’il y a dans la maison. Album disponible chez Albin Michel, dans une traduction de Ramona Badescu. Au même programme, trois autres courts métrages à propos d’autres tigres.

RETOUR DE BOLOGNE – La Charte des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse nous informe : « Du mercredi 14 septembre au lundi 31 octobre 2022 la Charte exposera [à la Médiathèque Françoise Sagan, 8 rue Léon Schwartzenber à Paris] plus d’une cinquantaine d’illustrations d’auteur·rices et d’illustrateur·rices ayant participé au Voyage à Bologne depuis la création du dispositif en 2012. […] Telle une cartographie de l’illustration jeunesse, l’exposition anniversaire se présentera sous forme de grandes cartes et d’un leporello sérigraphié spécifiquement réalisé pour le groupe n’ayant pu se rendre à Bologne en 2020, en raison de la pandémie. » Une carte-catalogue et une version numérique (sur le site de la Charte) complèteront cette rétrospective et une table ronde, le mercredi 14 septembre, à 17 heures 30, rassemblera, à la médiathèque Françoise Sagan, Géraldine Alibeu, marraine ayant initié le projet, Sandrine Bonini (autrice), Chloé du Colombier (illustratrice), Emmanuelle Leroyer (pour la Charte des auteurs) et Hélène Valotteau (pour le fonds patrimonial Heure joyeuse).  Modération : Anne Clerc. Entrée libre sur inscription à cette adresse. Une tournée des régions est également envisagée.  Site de la Charte ici.

ILLETTRISME – Un exemple parmi d’autres. À Beaugency (Loiret), l’association Val de lire donne rendez-vous, le mercredi 14 septembre 2022, dans le cadre du programme 2022 des Journées de l’illettrisme, à l’Espace Agora, 59 avenue de Vendôme, pour un après-midi de rencontres et d’activités. « Nous vous proposons de nous rassembler pour informer, accompagner et porter des actions communes le temps de quelques heures. A travers différentes animations (lectures à haute voix, découverte d’albums jeunesse, fresque de mots, atelier créatif, atelier numérique, etc.) l’idée de cet après-midi de partage est d’échanger autour de l’illettrisme et de l’illectronisme tout en valorisant les différents services présents dans l’espace Agora à Beaugency. » Temps ouvert à tous, enfants et parents, collègues, visiteurs occasionnels. Informations complémentaires ici. L’ensemble des initiatives des Journées de l’illettrisme 2022 est rassemblé à cet endroit.

DISPARITION – Jean-Jacques Sempé, dessinateur, est décédé le jeudi 11 août 2022. Il avait 89 ans. Il était né à Pessac (Gironde). Son père fut représentant de commerce en conserves alimentaires et sa mère, femme au foyer, avait la torgnole facile. « Mon enfance n’a pas été follement gaie. Elle était même lugubre et un peu tragique. […] Toute ma vie d’enfant, j’ai entendu ma mère faire des reproches à mon père sur le fait qu’il ne trouvait pas de travail autre que le misérable boulot qu’il avait. […] C’était toujours des bagarres, toujours des disputes, toujours des dettes, toujours des déménagements en vitesse. » Sempé adore l’école qui l’éloigne de l’ambiance familiale. Il sera toutefois un élève très moyen volontiers chahuteur. Pas de livres à la maison, mais un poste de radio. Le jeune Jean-Jacques écoute Ray Ventura, Aimé Barelli et Fred Adison et il s’imagine pianiste virtuose, Ellington pas moins. Il a onze ans quand il se met à lire frénétiquement tout ce qu’on lui prête (des romans policiers, le magazine L’Illustration, les hebdomadaires Confidences et Nous deux qu’achètent des connaissances de sa mère). Son orthographe s’améliore. Premiers dessins ? Premiers dessins. Sempé quitte l’école à quatorze ans et, pour améliorer l’ordinaire de la maison, se fait livreur à bicyclette, représentant en dentifrice en poudre, courtier en vin, valet de chambre. En 1950, il place quelques dessins dans l’édition du dimanche de Sud Ouest. Trichant sur son âge, il intègre l’armée pour une poignée de mois. Affecté à sa demande en région parisienne, il découvre la capitale. « Quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé les Parisiens très gais. […] J’ai été tout de suite enchanté par le métro, les autobus, la fièvre de la ville. Et, surtout, j’ai fait beaucoup de vélo. Pendant trente ans, je suis allé partout à bicyclette. » En 1954, c’est la rencontre capitale avec René Goscinny, dans les bureaux de la World Press, agence de presse belge, pour qui Goscinny travaille déjà, notamment pour Le Moustique. Sempé rejoint l’hebdomadaire de chez Dupuis. Un matin, il  propose, pour une prochaine couverture, le dessin d’un petit garçon à l’air enjoué qu’il prénomme Nicolas (en écho à un célèbre caviste). Le rédacteur en chef est séduit et il commande à Sempé une bande dessinée. À la demande de son ami, Goscinny accepte d’en écrire les scénarios, mais l’aventure s’arrête à la vingt-huitième planche car il est licencié par la Word Press pour avoir, avec Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier, osé réclamer une meilleure rétribution des auteurs. Sempé, solidaire, démissionne. Trois ans plus tard, Henri Amouroux qui travaille alors pour Sud Ouest Dimanche cherche à s’assurer la collaboration de Sempé et de Goscinny. Sempé explique : « [Goscinny] arriva avec un texte dans lequel un enfant, Nicolas, racontait sa vie et celle de ses copains qui avaient tous des noms bizarres : Rufus, Alceste, Maixent, Agnan, Clotaire. […] C’était parti. René avait trouvé la formule. Il a tout inventé. » Ce sera, cette fois, sous forme de nouvelles illustrées. Les deux amis mettent leurs souvenirs d’enfance en commun, Goscinny écrit et Sempé ajoute trois ou quatre dessins en noir et blanc. Première parution : le dimanche 29 mars 1959. La femme de l’éditeur Denoël ayant lu, pendant ses vacances, plusieurs épisodes du Petit Nicolas, conseille à son époux de contacter auteur et dessinateur. C’est, pour Sempé, le début d’une histoire éditoriale de plusieurs décennies. René Goscinny, rédacteur en chef de Pilote, accueille, lui, Le Petit Nicolas dès le premier numéro du magazine, le jeudi 29 octobre 1959. En dix ans de collaboration, René Goscinny écrira deux cents vingt-deux histoires illustrées par un millier de minutieux dessins. Sempé l’affirme : « Le Petit Nicolas est indémodable car, lorsque nous l’avons créé, Goscinny et moi, il était déjà démodé. » Son charme aidant, le dessinateur devient une personnalité de la nuit, fréquentant le Tout-Paris à la brasserie Lipp, au Café de Flore, à La Closerie des Lilas, chez Castel, dans les clubs de jazz et au jardin du Luxembourg. Il se lie avec Françoise Sagan, Jacques Tati, Jacques Prévert, Savignac, Simone Signoret, Brigitte Bardot, Brigitte Fontaine et Anémone. Il soutiendra François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012. Quelques autres informations sur la carrière d’un dessinateur « paresseux » toujours au travail : collaboration avec les journaux Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris, France Dimanche, L’Express de Françoise Giroud, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Télérama, Paris Match, Punch, Esquire ; cent-treize couvertures pour The New Yorker, de 1978 à 2018, la dernière montrant un groupe de jeunes enfants lisant serrés les uns sur les autres dans un des fauteuils du salon ; parution, entre 1978 et 2019, chez Denoël, d’un album de dessins annuel aux titres explicites : Rien n’est simple (1962), Sauve qui peut (1964), Des hauts et des bas (1970), Un léger décalage (1977), Insondables mystères (1993), Grands rêves (1997), Sentiments distingués (2007) ; expositions nombreuses, petites ou grandes, à Bordeaux, Paris, Caen, Munich, New York, Londres, Salzburg, Genève et Moulins (Allier), pour la Biennale des illustrateurs de 2015 avec l’accueil, pour une table ronde, de Martine Gossieaux, sa galeriste et troisième épouse, et de Marc Lecarpentier, ami de longue date qui lui a consacré plusieurs livres. En plus des nombreux ouvrages racontant le Petit Nicolas, sa bande et sa famille, publiés désormais par Anne Goscinny, fille de René, chez Imav éditions, ainsi que chez Gallimard jeunesse, en « livres à écouter », les jeunes lecteurs pourront lire Marcellin Caillou (1969), histoire d’un petit garçon qui rougit sans raison, Catherine Certitude que Patrick Modiano écrit, en 1988, pour le magasine Je bouquine, et Raoul Tabourin (1995), ouvrage qui s’intéresse à un réparateur de cycles qui, contrairement à Sempé, ne sait pas tenir sur un vélo. Sempé avait mis des images sur Alice au pays des merveilles et sur De l’autre côté du miroir, de Lewis Carroll, en 1961, à la demande du Club du Libraire. « [Jean-Jacques Sempé] aura pu analyser, faire rire, exciter, donner à voir ce qu’on n’avait jamais vu, changer le regard, graver le langage du siècle, en enregistrer les images, offrir à penser autant qu’un Perec (Les Choses), un Bourdieu (La Distinction) ou un Barthes (Mythologies). L’éclat de rire pour bonus. Un trait, un sens de la conversation rapportée, au-delà des meilleures satires. Le philosophe des petits Mickey. » (Francis Marmande, pour Le Monde). Les histoires du Petit Nicolas, traduites dans une quarantaine de pays, vendues à quelques quinze millions d’exemplaires, ont été adaptées au cinéma par Laurent Tirard (Le Petit Nicolas, en 2009, Les vacances du Petit Nicolas, en 2014). Le film d’animation Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? réalisé, en 2022, par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre, revient sur la rencontre de 1954 entre Sempé et Goscinny, sur leur amitié, leurs parcours, leurs secrets et leurs enfances. Scénario : Anne Goscinny. Beaucoup d’entre nous furent troublés, en 2018, en apprenant, à l’occasion de l’enquête liée aux Panama Papers, que Jean-Jacques Sempé avait ouvert un compte offshore lui permettant d’échapper au fisc français. Affaire réglée, assure Martine Gossieaux. « Sempé était un maître du dessin d’humour qui incarnait la simplicité, la gentillesse, la tendresse, l’humilité. En un mot : l’humanisme, de cet humanisme discret, borné, qui survit à tout, en particulier à la fureur et au fracas du monde. » (Didier Pasamonik, pour ActuaBD). Ultime dessin publié fin août, dans Paris Match, avec pour légende : « Pense à ne pas m’oublier. »

REVUE – L’équipe de recherche Alithila de Université de Lille annonce la parution du numéro 3 de sa revue L’Oiseau Bleu dont le dossier thématique est titré  La mort et le deuil dans les fictions pour la jeunesse. Parmi les signataires de ce numéro : Christiane Connan- Pintado (« Se rire de la mort : de quelques joyeusetés macabres dans l’album pour la jeunesse »), Eléonore Hamaîde-Jager (« Mourir dans les camps, le dernier tabou en littérature de jeunesse ? »), Laurent Déom (« La mort chez Serge Dalens, du sacrifice à l’espérance »). L’ensemble des articles est accessible gratuitement à cette adresse.

FÊTE DU LIVRE – Le Sou des écoles laïques de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) nous informe : « Annulée en janvier 2022, la 37ebis édition [de notre grande Fête du livre jeunesse] avait coulé sans possibilité de report certain et proche. Adaptée dans un nouveau format à l’espace de la Gare, la petite fête du livre jeunesse proposera des journées professionnelles, des rencontres-dédicaces d’auteur(e)s, une librairie, des ateliers, un espace de découvertes pour les tout-petits, des spectacles et de quoi se restaurer sur place. La manifestation se déroulera du jeudi 22 au samedi 24 septembre, avec une nocturne le vendredi. » Le programme tout public et celui des journées professionnelles des jeudi 22 et vendredi 23 (qui accueilleront Clotilde Perrin, Susie Morgenstern, Zoé Varier, Loïc Boyer, Nancy Guilbert, Bernadette Gervais, Marie-Christine Choquet, Nadine Job-Huert, Katy Feinstein et Danielle Maurel) sont ici. Le site de la manifestation est .

ARCHIVER L’ÉCOLE – Depuis les années 1990, les Archives de Paris mènent une politique active de collecte de fonds relatifs à l’enseignement primaire et secondaire dans la capitale et conservent aujourd’hui plus de 200 mètres linéaires d’archives. Pour faire découvrir la richesse de ces sources, elles proposent sur leur site web une exposition virtuelle autour de deux thématiques, l’école au quotidien et l’architecture scolaire. C’est ici.

DISPARITION – Raymond Briggs, auteur et illustrateur, est décédé le mardi 9 août 2022. Il avait 88 ans. Né dans le quartier londonien de Wimbledon, d’une mère femme de chambre et d’un père laitier, il racontera ses parents, dans Ethel and Ernest, a true story (Jonathan Cape, 1998), un roman graphique qui rend un hommage tendre à un « couple modeste, très anglais, décalé et follement attendrissant, [qui] porte un regard neuf sur le téléphone, la télévision, la hi-fi, le premier homme sur la lune, la guerre, la bombe atomique, les hippies et la naissance d’un petit Raymond qui – horreur ! – voudra devenir artiste. » (quatrième de couverture, Grasset jeunesse, 1998). Malgré les réticences de son père, le jeune Raymond suit, de 1949 à 1953, des études de peinture au Wimbledon College of Art et de typographie au Central Saint Martins College of Art and Design. Après son service militaire, il intègre, jusqu’en 1957, la Slade School of Fine Art de Londres. Il obtient son diplôme et travaille professionnellement pour des magazines et dans la publicité. Il enseignera l’illustration jusqu’en 1986, au Brighton College of Art. The Strange House parait en 1962, chez Antelope books. « J’avais écrit une histoire et je l’ai montrée à un éditeur en espérant qu’il me donnerait des conseils. Mais au lieu de cela, il a dit qu’il la publierait. [Je ne savais pas] qu’un novice complet, qui n’avait jamais rien écrit d’autre, pouvait voir publier son premier travail. » Raymond Briggs illustre deux recueils de nursery rhymes pour Hamish Hamilton (1962 et 1964) puis dessine huit cent images pour une édition nouvelle de The Mother Goose Treasury (1966) qui lui vaut de recevoir la prestigieuse médaille Kate Greenaway. En 1970, il illustre Peter and the Piskies : Cornish Folk and Fairy Tales, anthologie que Ruth Manning-Sanders publie chez Oxford University Press. Premiers travaux majeurs : Father Christmas (Hamish Hamilton, 1973), Father Christmas goes on Holiday (1975), Fungus the Bogeyman (1977) et The Snowman (1978). Paru en France chez Grasset jeunesse, Le Bonhomme de neige, album sans texte aux images tendres, vendu dans le monde entier à près de six millions d’exemplaires, est une réussite incontestable. Fait notable : le succès de l’ouvrage s’installera durablement, à compter de Noël 1982, après son adaptation en film d’animation par la chaine de télévision publique Chanel 4. Réalisation : Dianne Jackson. Musique : Howard Blake. Texte introductif lu par David Bowie. Interrogé en 2015, Raymond Briggs déclarera qu’il avait toujours détesté le film et qu’il le trouvait franchement ringard. L’auteur-illustrateur, loin d’être un défenseur de Noël, dit détester l’événement : « Je n’aime pas du tout le truc de Noël. C’est plein d’anxiété. Que vais-je recevoir comme cadeaux ?  Où vais-je aller réveillonner ? Ai-je acheté assez de choses ? Désormais, je donne des chèques, surtout aux adolescents. C’est un peu impersonnel, mais que puis-je faire ? » Rappelons que, dans Sacré Père Noël, premier succès de l’auteur-illustrateur (et deuxième médaille Kate Greenaway), le père Noël est un vieil homme irascible et ronchon qui déteste le froid et la neige et trouve pénible d’avoir à livrer des jouets. Aucun des livres de Raymond Briggs ne se déploie dans une fantaisie sans borne. L’inquiétude, l’inconfort, le regret, le désespoir, la mort sont souvent présents. Dès 1977, Fungus, personnage peu ragoutant, a des angoisses existentielles. On ne parlera pas, pour Le Bonhomme de neige, de fin heureuse. L’album un peu ancien When the wind blows (Hamish Hamilton, 1982), traduit chez Garnier l’année suivante sous le titre Quand souffle le vent, évoque le péril nucléaire quand, The Tin-Pot Foreign General and the Old Iron Woman (‎Penguin, 2013), non traduit, aborde l’invasion britannique des Malouines. Plus récemment, les textes brefs, parfois drôles, souvent mélancoliques, de l’album Time for Lights Out (Jonathan Cape, 2019) ont pour sujet la vieillesse et la mort. Pour connaitre plus, on lira From the sofa de Raymond Briggs (édition digitale, chez Unboun, en 2018) et Raymond Briggs, biographie que Nicolette Jones, collaboratrice du Sunday Times, a publiée en 2020, chez Thames & Hudson. « Une fois, j’ai noté le temps qu’il avait fallu pour faire deux pages. Crayonnage : 20 heures. Encrage : 18 heures. Mise en couleurs : 25 heures. Et tout cela après des mois d’idées, d’écriture et de planification. […] La plupart de mes idées sont basées sur une prémisse simple : supposons que quelque chose d’imaginaire – un bonhomme de neige, un croquemitaine, un Père Noël – soit tout à fait réel et, ensuite, procédons logiquement à partir de là. Dans Fungus the Bogeyman, je voulais montrer la petite méchanceté de la vie – bave, morve, crachats et pellicules – toutes ces choses horribles qui sont un peu drôles parce qu’elles portent atteinte à la dignité humaine et à nos prétentions. » Les proches de Raymond Briggs connaissaient son humour irrévérencieux qui pouvait se révéler mordant lorsqu’il s’agissait du pouvoir. L’auteur-illustrateur avait aimé les propos d’un journaliste du Guardian qui le décrivait comme un trésor national iconoclaste. « J’écris simplement sur les choses sur lesquelles je veux écrire. Les gens disent toujours : « Eh bien, sur qui avez-vous visé cette fois ? ». Je n’arrête pas de répondre : « Les livres ne sont pas des missiles, vous ne les dirigez sur personne. » Quand on insistait, Raymond Briggs disait être incertain quant à l’idée même d’être un écrivain pour enfants. Pour Julia MacRae, son éditrice londonienne de longue date, il était, peut-être, devenu le « plus grincheux des vieillards grincheux ».

OFFRE D’EMPLOI – L’association Croq’ les mots, marmot ! domiciliée en Mayenne recrute un(e) assistant(e) de communication pour la mise en place de la huitième édition de son  festival annuel dont l’invité d’honneur sera l’auteur-illustrateur Olivier Tallec. Prise de fonction : janvier 2023. Durée : six mois. Date limite pour postuler : lundi 31 octobre 2022. Les informations détaillées concernant cette offre sont regroupées ici.

PRIX – Trente-six éditeurs ont proposé un ou deux titres de leur choix au jury de la sixième édition du Prix Vendredi qui récompense un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans. Ont été retenus : Les Longueurs de Claire Castillon (Gallimard Jeunesse) ; La Dragonne et le Drôle de Damien Galisson (Sarbacane) ; Rien nous appartient de Guillaume Guéraud (PKJ) ; On a supermarché sur la lune de Sébastien Joanniez (La joie de lire) ; Ton absence de Guillaume Nail (Rouergue) ; Bayuk de Justine Niogret (404 éditions) ; L’honneur de Zakarya d’Isabelle Pandazopoulos (Gallimard Jeunesse) ; Et le ciel se voila de fureur de Taï-Marc Le Thanh (école des loisirs) ; Les Errantes de Jo Witek (Actes Sud junior) ; Les histoires des autres de Muriel Zürcher (Editions Thierry Magnier). Hors liste, (parce que Vinvent Mondiot fut lauréat en 2020) : Emergence 7 de Vincent Mondiot et Enora Saby (Actes Sud junior). Remise du prix le lundi 7 novembre 2022.

FESTIVAL – Le programme de la deuxième édition de Festival Gribouillis qui s’installe à Bordeaux (Gironde) du jeudi 15 au dimanche 18 septembre 2022 est alléchant. Ne citons ici que les expositions Nadja : le livre peinture, à la Médiathèque Mériadeck (jusqu’au dimanche 2 octobre) et Nicole Claveloux et les images libres, à l’Espace Saint-Rémi (jusqu’au dimanche 25 septembre), ainsi que la participation de Loïc Boyer, Etienne Robial, Jean-Pierre Mercier, Christine Morault, Nadja et Vincent Brunner lors d’une riche journée professionnelle, à la Maison des Arts de l’université Bordeaux Montaigne, Esplanade des Antilles à Pessac, le jeudi 15 septembre. Le programme détaillé est ici.

DISPARITION – Anne-Marie Garat, autrice, est décédée le mardi 26 juillet 2022. Elle avait 75 ans. Née à Bordeaux, aux Chartrons, au sein d’une famille aux revenus modestes (père ouvrier forestier et mère couturière), elle assouvit sa faim de lecture à la bibliothèque du quartier. Études de lettres, à Bordeaux d’abord, puis à Paris, à l’université Panthéon-Sorbonne, où elle obtient un DEA de cinéma. Passionnée par l’image, elle enseignera cinéma et photographie à Périgueux, à Paris et au lycée expérimental de Montgeron (Essonne). En 1987, elle publie, chez Magnard, avec Jean-Claude Fossa et Françoise Parfait, La Petite fabrique de l’image, manuel d’initiation théorique et pratique très stimulant et que beaucoup de médiateurs achetèrent. Anne-Marie Garat fut, de 2000 à 2005, chargée de mission, auprès de Jack Lang, pour l’enseignement du cinéma à l’école et elle écrivit régulièrement dans Les Cahiers du cinéma, Trafic et La Recherche photographique. L’écrivaine a signé une trentaine de romans et de récits, dans lesquels elle allie, dans des textes pouvant être de nature historique, policière ou sentimentale, exigence d’écriture et lisibilité. Premier ouvrage : L’Homme de Blaye (Flammarion, 1984). En 1992, Anne-Marie Garat reçoit pour Aden (roman qui parle de mémoire, tant informatique que personnelle), le Prix Fémina et le prix Renaudot des lycéens. Dans Les mal famées (Actes Sud, 2000) à qui fut décerné le Prix Marguerite Audoux, Lise, couturière encore jeune, et Marie, cuisinière déjà vieille, rapprochent leur prolétaire solitude et, poussées par les circonstances, commettent un crime pour – nous sommes en 1942 – sauver la vie d’une petite fille qui leur a été confiée. La trilogie feuilletonesque qui réunit, chez Actes Sud, Dans la main du diable (2006), L’enfant des ténèbres (2008) et Pense à demain (2010) a retenu l’attention d’un lectorat élargi. Dans son dernier ouvrage, Humeur noire (Actes Sud, 2021), Anne-Marie Garat confronte, rageusement, dans une langue incisive, son histoire familiale et le passé bordelais marqué par le commerce négrier. « La littérature est plus que jamais un art de l’inquiétude, propre à la connaissance de soi et du monde. » En 2004, Anne-Marie Garat avait publié, dans la collection « Un endroit où aller » des éditions Actes Sud, Une faim de loup : lecture du petit Chaperon rouge « d’où il ressort que le loup n’est pas qui l’on croit, la galette et le chaperon non plus, ni les mères et mère-grand ; que cette histoire reste saignante en notre mémoire et d’une actualité tragique, que ce texte érotique et barbare relate le ravissement et l’effroi sans pareil de l’enfant dans sa rencontre avec le Mal et, par sa magistrale brièveté et sa pureté de langue, nous enseigne la suprématie de l’art dans toute transmission. » Unique ouvrage en direction des jeunes lecteurs, un court roman pour adolescents : Un tout petit cœur (Actes Sud junior, 2004). « Anne-Marie Garat était un être d’une humanité et d’une intelligence rares. Sa disparition est une grande perte tant sur le plan littéraire que sur le plan personnel et amical. Nous regretterons vivement cette femme exemplaire. » (communiqué des éditions Actes Sud). Présidente de la Maison des écrivains et de la littérature, de juin 2007 à juin 2009, et du Prix Fémina depuis 2014, Anne-Marie Garat était, femme de terrain, une militante pour la lecture publique. « Le capital imaginaire est un bien sans pareil et sa transmission une question politique. »AU CNLJ – Le Centre national de la littérature pour la jeunesse publie son programme de formations et de manifestations pour 2023. « Vous y découvrirez dix-sept stages, dont six nouveautés, des journées d’étude, colloques, conférences et rencontres, qui s’adressent aux bibliothécaires, documentalistes, enseignants, éducateurs, animateurs, travailleurs sociaux, conteurs, libraires, éditeurs, auteurs, et à tout amateur de littérature pour la jeunesse, de la découverte à l’approfondissement. » En ligne ici sur le site du CNLJ.

REVUE – Si le dossier principal du numéro 19 (juillet-septembre 2022) des Cahiers de la bande dessinée pose la question de savoir si Spider-man est un héros comme les autres, un long interview mené par Nicolas Tellop revient, pour sa part, sur le « Spirou » d’Émile Bravo dont le volume 4 du cycle « L’Espoir malgré tout » est désormais paru. 178 pages, 12,90 euros.

PARUTION – Vient de paraitre Modèles et contre-modèles de l’enseignant dans la littérature de jeunesse par Nadège Langbour, enseignante dans le secondaire et chargée de cours à l’université. Préface : Christian Grenier, écrivain. « En tant que prescripteurs de lecture, les professeurs lisent de la littérature de jeunesse. Mais ont-ils remarqué à quel point leurs doubles de papier sont présents dans ces fictions ? En s’appuyant sur une cinquantaine de romans, cet essai étudie la figure archétypale de l’enseignant dans la littérature de jeunesse. Se dessinent alors des modèles et contre-modèles de l’enseignant dont l’intérêt dépasse la compréhension du personnel romanesque car ces modèles peuvent servir à l’enseignant lecteur pour adopter une posture réflexive sur son métier, ses gestes professionnels et ses pratiques pédagogiques. Entre analyse littéraire et réflexion didactique, ce livre invite à penser le personnage d’enseignant dans la littérature de jeunesse pour repenser le métier d’enseignant. Il développe des analyses concrètes des textes romanesques en prenant en compte des questions qui sont au cœur des pratiques professionnelles des professeurs. Un essai qui invite l’enseignant à se former sur un mode ludique en découvrant la littérature de jeunesse. Une démonstration de la qualité de cette littérature qui embrasse les questions de société dont l’école fait partie. »  L’Harmattan 2022, 320 pages, 33,00 euros.

DISPARITION – Uri Orlev, écrivain, est décédé le mardi 26 juillet 2022. Il avait 91 ans. Né polonais, Jerzy Henryk Orlowski passera une partie de son enfance dans le ghetto de Varsovie. Son père, médecin, est officier de réserve. « Depuis mon plus jeune âge, j’ai beaucoup lu. Chaque fois que j’allais à la bibliothèque il y avait deux choses que je voulais savoir : le livre avait-il des illustrations ou est-ce qu’il faisait peur ? Si les réponses étaient oui, j’empruntais le livre. Plus je lisais, plus je devenais jaloux : pourquoi des choses si intéressantes arrivaient-elles aux héros des livres, tandis que tout ce qui m’arrivait à moi était d’être forcé à manger, de faire la sieste et d’aller à l’école tous les jours ? L’école était ce que je détestais le plus. » Ayant perdu sa mère tuée par les nazis, le jeune Uri est, avec son frère et sa tante, déporté au camp de Bergen-Belsen. Survivant à la faim et au typhus, il rejoint Israël à la fin de la guerre. Il retrouvera son père en 1954 et, jusqu’en 1962, travaillera dans un kibboutz. Uri Orlev commence à écrire pour la jeunesse en 1976, en langue hébraïque. Plus de trente livres, traduits en vingt-cinq langues, se déroulant très principalement à l’époque du national-socialisme et traitant de la façon dont les plus jeunes font face à l’horreur. Parmi les ouvrages publiés en France  : Grand-Mère tricot (1980 : סבתא סורגת), Flammarion Père Castor, 1998 ; L’homme de l’autre côté (1988 : האיש מן הצד האחר), Flammarion Castor Poche, 1997 ; Le Chant des baleines (1997 : שיר הלוויתנים), Gallimard jeunesse, 2003 ; Cours sans te retourner (2001 : רוץ, ילד, רוץ), Flammarion Castor Poche, 2003 ; Comme tu es grande, ma petite Louise ! (1977 : קטנ-גדולה), Actes Sud junior, 1998. Ne pas omettre Une île rue des oiseaux (1991 : האי ברחוב הציפורים), au Livre de poche jeunesse, en 1991. « Ce récit palpitant d’Alex, 11 ans, qui se cache des nazis pendant leur occupation de Varsovie dans un bâtiment en ruine, est un classique. Alex est soutenu dans sa solitude et dans son combat pour survivre par l’espoir que son père revienne. C’est un petit Robinson Crusoë qui obtient toute notre admiration. » (Susie Morgenstern). Le recueil Poèmes écrits à Bergen-Belsen en 1944 en sa treizième année, publié par les éditions de l’éclat en 2011 propose la lecture des textes d’Uri Orlev en polonais, leur traduction par Sabine Huynh (à partir de la version publié en hébreu) et la reproduction en fac-similé couleurs de l’intégralité du carnet rescapé. Également traducteur (du polonais vers l’hébreu) et auteur de scénarios pour la télévision, Uri Orlev a obtenu, en 1996, le Prix Hans Christian Andersen décerné par l’IBBY, pour sa contribution à la littérature d’enfance et de jeunesse. « Uri Orlev est l’un des plus grands écrivains de livres pour enfants. Nos enfants ont grandi avec lui. Ses souvenirs de la Shoah et de la création de l’État d’Israél leur ont enseigné notre histoire. Uri Orlev est avec nous pour toujours. » (Yair Lapid, Premier ministre israélien).

LECTURES DOMINICALES – Le dimanche 28 août 2022, la section de l’Orléanais du CRILJ a repris l’envoi de son courrier bimensuel. « Ahhhhhh, merci André, la sélection de papiers de ce dimanche me plaît bien. Bonne soirée à toi et vive la rentrée. » (Christophe Besse). Si vous ne recevez pas et que vous souhaitez recevoir, faites votre demande à cette adresse.

RENCONTRE – À l’occasion de la sortie de son dernier livre, Les animaux (La Partie, 2022), Bastien Contraire donnera une fausse vraie conférence, le jeudi 8 septembre 2022, à 19 heures, à la librairie Petite Égypte, 35 rue des Petits Carreaux à Paris, à propos des livres jeunesse, fanzines et autres documents de sa collection dont le personnage principal est un rond. « Il y sera, entre autres, question de géométrie, de catéchisme, de la censure dans les cinémas belges et de recherche graphique dans les ouvrages destinés aux enfants ».

IBBY – Le trente-huitième congrès international d’IBBY a lieu à Putrajaya (Malaisie) du lundi 5 au jeudi 8 septembre 2022. Participation d’Hasmig Chahinian, responsable d’IBBY France, et de Marie-Aude Murail qui se verra remettre le prix Hans Christian Andersen eu titre de 2022. « En 30 ans, Marie-Aude Murail a écrit près d’une centaine de livres pour enfants et jeunes adultes. Son dossier montre qu’à bien des égards, elle incarne les valeurs d’IBBY : engagée pour la cause des enfants et de la lecture, observatrice sérieuse du monde, et avec humour et optimisme bienveillant, ouvrant de nombreuses fenêtres sur les grands enjeux de la société contemporaine. » (extrait du communiqué du jury). Site de l’IBBY (Union internationale pour les livres de jeunesse) ici.

DISPARITION – Binette Schroeder, autrice et illustratrice, est décédée le mardi 5 juillet 2022. Elle avait 82 ans. Née à Hambourg où elle passe ses premières années, elle suit ses parents (qui ne se sentent plus en sécurité dans la grande ville), à Garmisch-Partenkirchen, village de Haute-Bavière, auprès de ses grands-parents maternels. Binette Schroeder s’intéresse au monde du théâtre grâce à sa mère qui travaille comme costumière. Son grand-père lui offre des ouvrages d’art et des livres de contes. « J’ai grandi à une époque difficile et les contes de fées étaient un cadeau précieux. » À douze ans, elle peint sa première histoire en images, Kasperl voyage en Afrique. Une religieuse de son école remarque son talent et l’encourage en accrochant son travail dans la cage d’escalier de l’établissement. À dix-huit ans, la jeune Binette Schroeder choisit d’étudier la typographie dans une école privée de Munich, puis le design (avec Armin Hofmann), la peinture et la photographie dans une école réputée de Bâle. S’installant en Suisse, elle se consacre, pendant cinq annnés, au graphisme commercial, à la typographie, à la photographie et à la lithographie. L’éditeur Dimitri Sidjanski, fondateur de NordSüd Verlag, rencontre Binette Schroeder en 1968. Intéressé par son travail, il la prend sous son aile et publie Lupinchen (Fleur-de-Lupin) en 1969. Jusqu’au dernier album, Herr Grau und Frieda Fröhlich, paru en 2021, NordSüd restera, à Zurich, l’éditeur quasi exclusif de l’illustratrice. Grâce à Jean Fabre et à l’école des loisirs, les lecteurs français ont découvert, un à un, Fleur-de-Lupin, en 1970, Florian et Tracteur-Max, en 1972, Ratatatam (sur un texte de Peter Nickl, époux de l’illustratrice), en 1973, Crocodile, crocodile, (de Peter Nickl), en 1976, Les Merveilleux voyages et aventures du Baron de Münchhausen, (de Rudolf Eric Raspe), en 1978. Albin Michel jeunesse publiera, lui, les séries « Zerbie » et « Truffe ». En 1989, Binette Schroeder réinterprète Le Prince grenouille des frères Grimm dans une optique habilement féministe. « Le travail d’illustration [de Binette Schroeder] est caractérisé par une qualité artistique constante et une richesse d’idées innovantes. [Elle] a illustré des histoires fantastiques, des contes de fées et de la poésie, interprétant à la fois des textes étrangers et ses propres textes en images. […] Son monde d’images est compréhensible et mystérieux, familier et étrangement étrange et il demande à être découvert avec soin. [Binette Schroeder] crée ses images de manière expérimentale, utilise les coïncidences productives du matériau de manière réfléchie, peaufine soigneusement chaque détail, interprète les objets picturaux avec la connaissance de leur importance culturelle et historique. Ses techniques artistiques (miniatures précises, vignettes délicates, doubles pages de grand format composées de manière dynamique) témoignent de son sens sensible des solutions adaptées au texte. Ses images sont des espaces scéniques avec des décors d’architecture et de nature délibérément choisis et agencés, qui entraînent dans une ambiance onirique. Des couleurs savamment nuancées, des jeux magiques d’ombres et de lumières complètent cet univers théâtral où agissent des personnages qui développent leur pouvoir poétique de l’intérieur. […] Ainsi, Binette Schroeder crée son propre monde artificiel, décor de sensations et lieu de réflexion. » (Dietrich Grünewald, Elisabeth Hohmeister et Gisela Stottele). La Bibliothèque internationale pour la jeunesse de Munich (Internationale Jugendbibliothek) a ouvert, en 2005, dans le grenier du musée du château de Blutenburg, un Binette-Schroeder-Kabinett qui donne à voir l’héritage artistique de l’illustratrice (des brouillons, des croquis, des illustrations, des photographies, une collection de livres, des objets dont des jouets qu’elle a collectionnés ou fabriqués, un théâtre miniature mécanique). Nombreuses récompenses internationales (notamment pour Fleur-de-Lupin), traductions dans dix-neuf langues et parutions dans vingt-deux pays. À la date d’aujourd’hui, plus aucun titre, même les plus emblématiques, ne sont disponibles à l’école des loisirs. « Faire une bonne illustration, c’est être en soi, se retrouver. […] Je peins pour la petite fille d’avant qui est encore en moi. »

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Reprise, ce lundi 5 septembre 2022, des mises à jour quotidiennes du Fil d’actualité du site du CRILJ. Tenez-nous au courant de vos activités et de vos trouvailles et nous diffuserons

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