par Françoise Lagarde
Par un temps automnal, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse fêtait ses 40 ans, le 21 septembre 2015, au Centre national du livre, rue de Verneuil à Paris.
La soirée a commencé à 19 heures par une table ronde sur « Les auteurs jeunesse, vecteurs de la lecture chez les jeunes ». Celle-ci, animée par la présidente de la charte, Carole Trébor, réunissait des auteurs et des illustrateurs dont la production couvre un large spectre, de la petite enfance à l’adolescence. Claire Cantais, Janik Coat, Yves Grevet et Séverine Vidal ont répondu aux principales questions qui se posent lorsqu’on envisage visites, rencontres et contributions à des ateliers d’écriture auprès de jeunes lecteurs, en classe, à la bibliothèque, au centre aéré :
– Qu’est-ce que ça représente, pour des enfants, de rencontrer un auteur ?
– Quelles sont les attentes, les apports réciproques ? Diversement, les auteurs/illustrateurs ont fait le récit d’anecdotes de rencontres, bonnes ou mauvaises, de déclics de découverte, indiqué les questions récurrentes, un peu lassantes ou sources de témoignages toujours renouvelés : « Comment trouvez-vous l’inspiration ? »
– Quelques clichés : « L’enfant aux super-questions est-ce plus généralement le cancre ? », vite démentis par une réponse négative des auteurs à cette interrogation ou « Les questions différent-elles en fonction de la « sociologie » de l’école ? » qui reçoit comme réponse qu’il est seulement nécessaire d’être un peu plus attentif au vocabulaire, de préciser le sens de certains mots pour les publics les plus fragiles.
– Même si la dimension d’animateur n’est pas toujours dans la nature de l’écrivain, la présence de l’auteur permet une incarnation du livre, de la création littéraire, enrichissante pour tous et chacun.
– Quelles différences entre auteurs et instituteurs (1) dans le déroulement d’une visite en classe ? Le rôle de la préparation de la venue de l’auteur est, dans tous les cas, déterminant (en évitant la désinvolture mais aussi, à l’inverse, le verrouillage des questions qui détermine l’absence de spontanéité.
– Est-ce que l’occasion de rencontrer un auteur est offerte à tous les enfants au cours de leur scolarité à l’école (et au collège) ? Cette question, comme la mention du rôle de la mairie pour les écoles de Paris montre qu’il serait intéressant que les membres de la Charte rencontre les instances scolaires au niveau national, académique ou départemental pour disposer des informations, éventuellement formalisées dans des documents, permettant de construire une représentation plus juste et plus précise du fonctionnement des écoles, comme des collèges, de leur nombre, de leur financement…
La soirée s’est poursuivie autour d’un cocktail avec les nombreux auteurs, illustrateurs et éditeurs présents, Claude Combet pour rendre compte dans Livres-Hebdo, Jacques Vidal-Naquet pour le Centre national de la littérature pour la jeunesse-BnF, notamment.
Les candidats se sont bousculés pour se faire tirer le portait dans la cabine du Portraimatique tenue par les illustratrices Catherine Chardonnay et Nathalie Desforges.
En fin de soirée, les lumignons intégrés entre les pavés la cour de l’Hôtel d’Avejean traçaient le début du chemin du retour…
Pour retrouver, ambiance et photos, c’est ici.
(1) Tiens, le professeur des écoles n’a pas fait son entrée dans le langage de la Charte…
(22 septembre 2015)
Françoise Lagarde, formatrice dans le premier degré, est devenue ingénieur d’études au ministère de l’Éducation nationale où elle fut chargée, jusqu’en 2013, des dossiers relatifs au livre et à la lecture en tant qu’adjointe au chef de bureau des écoles à la direction générale de l’enseignement scolaire ; elle a assuré la mise en œuvre de l’opération Des livres pour les écoles et des plans de développement des BCD, coordonné l’élaboration et la production du répertoire 1001 livres pour l’école (1997), contribué à la mise en place des sélections d’ouvrages de littérature pour les trois cycles de l’école primaire, collaboré au Guide de la coopération bibliothèque-école (CRDP de Créteil, 1986) et à la mise en ligne sur le site ministériel Éduscol de ressources pour faire la classe ; elle est administratrice du CRILJ.