Rire à Beaugency (1)

 

 

Lira bien qui rira le premier

A l’occasion de la journée professionnelle du 28 mars 2018 du trente-troisième Salon du livre jeunesse de Beaugency (Loiret) titrée « Lira bien qui rira le premier » (qui a accueilli Marie Leroy-Collombel, Antonin Louchard et Yvanne Chenouf), le CRILJ avait demandé à seize auteurs, autrices, illustrateurs et illustratrices devant participer au Salon, du vendredi 13 au dimanche 15 avril, leurs opinions et leurs sentiments à propos de l’humour en général et des livres drôles en particulier. Voici, en trois parties consécutives (plus une « spécial Gilles Bachelet »), l’essentiel de leurs réponses.

PARTIE 1

 Avez-vous le souvenir d’un livre vous ayant vraiment fait rire quand vous étiez jeune lecteur (ou jeunes lectrice) ? Etiez-vous, dans vos lectures, plutôt aventure, policier, vie quotidienne ou autre chose ? Etiez-vous, petit ou petite, boute-en-train ou amateur ou amatrice de farces et d’histoires drôles ?

    Je n’ai aucun souvenir de livres drôles et j’étais trop effacée pour être boute-en-train. (Valerie Dumas)

    Je n’ai pas de souvenir d’un livre qui m’a fait vraiment rire. J’aimais bien tout genre d’histoire, mais ce qui m’intéressait le plus ce sont des images. (Camille Garoche dite Princesse Camcam)

    J’écris des livres pour les tout-petits. Or je n’ai quasiment aucun souvenir de cette période. J’écris certainement pour l’enfant que j’étais, ou plus bateau : j’écris pour l’enfant que je suis encore. Cela doit réveiller de vieilles émotions. Cela me fait rire, m’émeut aujourd’hui comme cela aurait pu quand j’étais tout petit. Sinon, je me souviens de « Oui-Oui », puis de « Fantômette », puis du « Club des cinq ». de la « Bibliothèque rose » puis « verte ». Du très classique. J’étais timide mais j’aimais rire, faire des blagues, plutôt à plusieurs. (Cédric Ramadier)

    Je ne recherchais pas particulièrement les livres drôles mais tintinophile impénitent, les joutes entre le capitaine Hadock et le professeur Tournesol ou avec la Castafiore m’ont toujours fait rire. Et puis, plus tard, « Astérix » et « Gaston Lagaffe ». (Pierre Bertrand)

    J’étais très friand d’Asterix, et je me souviens de fous rire sur certaines séquences, celle du cuisinier goûtant le plat d’Astérix esclave dans Les lauriers de Cesar par exemple. Et me fait toujours aussi rire aujourd’hui. (Vincent Bourgeau)

    Peut-être La belle histoire du Prince de Motordu, je l’aimais beaucoup, cet album, mais je ne sais pas s’il me faisait vraiment rire. Je me souviens d’un passage de Peter Pan qui, lui, m’a fait rire, vraiment rire : le passage où Peter fait dire à Crochet qu’il (Crochet) est un cabillaud. Petite, j’étais boute-en-train. (Elsa Valentin)

    Quand j’étais petite, je me souviens avoir ri avec Fifi Brindacier, d’Astrid Lindgren, mais aussi avec L’ours Paddington, de Michaël Bond. Je ne trouvais que des « vieux » romans comme ceux-là dans la bibliothèque que je fréquentais. L’offre était plus pauvre en humour qu’aujourd’hui. Ah, il y a eu aussi Le passe-miroir de Marcel Aymé. Ce n’était certes pas du rire aux éclats, mais c’était un contentement jouissif dû au décalage par rapport au réel. Ce qui me faisait rire, c’était la subversion : une petite fille méga-forte, un ours qui parle, un homme qui peut traverser les murs. (Florence Henckel)

    J’ai un souvenir très net de la  lecture d’un roman au collège qui m’a fait rire, Mon nez, mon chat, l’amour et… moi, de Louise Rennison. Mais, je crois que je préférais plutôt les tranches de vie, et j’étais, comme on dit, une enfant « sage ». (Samantha Bailly)

    Je n’ai curieusement aucun souvenir de livre qui m’aurait fait rire petite… Je me souviens juste d’un Pinocchio assez flippant. Sinon, j’ai grandi avec « Tintin ». Et avec « Fantômette », « Le Club des cinq », « Le Clan les sept ». On peut dire que j’étais résolument « aventures ». Mon vrai souvenir de rire, je le dois à Pierre Richard dans Le grand blond avec une chaussure noire. C’était mon idole, et j’imagine que c’était assez répandu, puisque j’ai réussi, à mon école, à échanger un prétendu autographe de Pierre Richard, confectionné par ma petite main, contre une loupe. J’ai arrêté l’arnaque à l’autographe, mais j’ai contracté un réflexe pavlovien, dès le générique du grand blond, maintenant encore, je ris. J’étais plutôt boute-en-train. C’était mon rôle dans une famille où personne ne se battait pour la place. (Claire Cantais)

    Je lisais plutôt des romans d’aventure, mais Winnie the Pooh, que j’ai lu petit et relis encore régulièrement aujourd’hui, me fait rire immanquablement à chaque fois. Les Pickwick Papers de Dickens, lus pour la première fois à l’adolescence, aussi. J’étais plus provocateur que boute-en-train. Et je me retrouve un peu dans le petit lapin effronté que je mets en scène dans mes livres. Je me souviens, en revanche, de ma fascination pour les dispositions à l’humour de certains de mes camarades. Un talent que j’enviais. (Antonin Louchard)

    A vrai dire, j’aimais à la folie les livres qui font … pleurer et c’est la vérité vraie. Pour moi, pleurer en lisant est un des plus grands plaisirs de l’existence. Je suis aussi une lectrice qui éclate de rire en lisant, très fort (je vous dis pas dans les trains, pire dans les avions). Mais, rire et pleurer c’est presque pareil, c’est quand ça déborde. (Jeanne Ashbé)

(mars 2018)