par Nic Diament
Jany Saint-Marcoux est née le 15 novembre 1920 à Paris, dans le quatorzienne arrondissement. Sa famille est originaire du Limousin. Elle passe sa petite enfance en normandie, face au Mont Saint-Michel, puis dans le Bourbonnais, à Vichy, jusqu’à l’age de quatorze. De retour à Paris, elle temine ses études secondaires puis entre à lEcole des hautes études sociales, section Journalisme, et mêne parallèlement desétudes de droit. Mariée le 14 février 1958 à l’écrivain Paul Berna, elle a deux fils et est grand-mère.
Elle entreprend d’abord une carrière de journaliste comme reporter s’actualités pour un grand quotidien de province. Au bout de dix ans, par je, elle écrit un premier roman pour la jeunesse, La duchesse en pantoufles (1952), dnt l’immédiat succès l’encourage à poursuivre cette secopnde carrière, qu’elle mènera pendant vingt ans, principalement aux éditions GP dont elle devient la locomotive. En 1972, séduite par la perspective d’une activité différente, elle aborde la direction littéraire. Chez Hachette d’abord, elle devient responsable de collection puis chez Tallandier en 1976 pour l’ensemble des collections romanesques.
Saint-Marcoux, dont le public est essentiellement féminin, situe les intrigues de ses romans dans des lieux variés (Mont Saint-Michel, Mexique, Baux de Provence). Elle y aborde des thèmes souvent dramatiques : la rééducation des grands handicapés (Le voleur de lumière, 1955), la création des premiers villages d’enfants (L’oubliée de Venise, 1954), l’alcoolisme (Aniella, 1962), la détention d’un père (Cet été-là, 1961). L’actualité y est présente : les progrès de l’aviation (La Caravelle, 1959), l’urbanisme des grands ensembles (Mon village au bord du ciel, 1965), les dons d’organnes (Pour qu’un cœur batte encore, 1969) ou encore la recherchee sous-marine (Le jardin sous la mer, 1963). Enfin, dans certains ouvrages, elle a démystifié des milieux séduisants et prestigieux comme la danse et le spectacle (Les chaussons verts, 1956 ; Un si joli théâtre, 1970 ; Criss ou j’étais une idole, 1964 ; les deux Corinne, 1970 et 1971).
Les ouvrages de Jany Saint-Marcoux aux intrigues solidement charpentées, très romanesques, voire sentimentales, ont rencontré une énorme audience auprès des adolescentes des années 1950 et 1960 : un million cinq cent mille exemplaires ont été vendus. Elle est un des artisans du succès incontestable de la collection « Rouge et Or Souveraine », aux éditions GP. Cependant, malgré des personnages attachants et vraisemblables et une écriture soignée, ces romans ont mal vieilli. Leur ancrage dans la réalité des années 1960, qui a été une des raisons de leur succès, les dates inexorablement, et leur sentimentalité parfois appuyée ne plaît plus aux lecteurs actuels. Ses livres ont été traduits en anglais, allemand, portugais, espagnol, italien, néerlandais, danois, russe et plusieurs d’entre eux ont fait l’objet d’adaptations radiophoniques.
( texte paru dans le n° 78 – octobre 2003 – du bulletin du CRILJ )
Chartiste, Nic Diament a exercé son métier de la bibliothèque de Massy à la Bibliothèque Publique d’information du centre Pompidou. Spécialisée dans le domaine des livres pour l’enfance et la jeunesse, elle est directrice du Centre national du livre pour enfants – La Joie par les Livres de 2001 à 2007. Formatrice, elle est aussi l’auteur du Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse : 1914-1991 paru à l’École des loisirs en 1993, ouvrage réputé introuvable mais que l’on peut, en ce début d’été 2011, acheter « en état correct » sur Price Minister. Publication de Histoire des livres pour les enfants du Petit Chaperon rouge à Harry Potter en 2008 chez Bayard.