Anne-Marie Chapouton

 

 

 

     Parmi tous les écrivains qui, depuis les années 70, ont marqué la littérature de jeunesse dans notre pays, Anne-Marie Chapouton a occupé une place à part.

     Nous lui devons près de 200 ouvrages pour la jeunesse répartis entre de nombreux éditeurs. Bayard, Nathan, Hachette, Albin Michel, Casterman et, surtout, Flammarion Père Castor ont bénéficié de sa collaboration.

     De l’album pour tous petits aux livres de l’adolescence, l’univers qu’elle explore est celui du quotidien vu le plus souvent avec tendresse et humour. Beaucoup de ses ouvrages sont épuisés, en un temps où la durée des œuvres se heurte aux lois du marché. Nous lui devons aussi quelques belles traductions comme Akawak et On l’appelait Tempête.

     L’année du mistouflon a, dès 1975, inauguré une véritable symbiose entre la littérature de jeunesse et l’apprentissage de la lecture en classe. Son personnage a eu de nombreux émules, pas toujours aussi attachants et si bien mis en situation.

     Anne-Marie Chapouton a mené pendant les dernières années un combat courageux contre la maladie, sans cesser de travailler, épaulée en cela par Martine Lang à qui la liait une solide amitié. Un bon exemple de l’action éditeur-auteur dont il subsiste encore quelques témoins dans un monde où les rapports commerciaux tendant à devenir le modèle.

     On peut souhaiter que la disparition d’Anne-Marie Chapouton ramène, un temps au moins, l’attention sur cette œuvre de grande qualité humaine.

( article  paru dans le n° 67 – avril 2000 – du bulletin du CRILJ )

 mistouflon

Née en septembre 1939 à Millau, décédée à Lourmarin en janvier 2000, Anne-Marie  Chapouton a passé une partie de son enfance en Tunisie, en Hollande, puis aux Etats-Unis. Très jeune, elle est passionnée par la littérature et écrit en secret. Elle est diplômée de littérature française de l’Université de Columbia. De retour en France, à partir de 1964, elle s’installe dans le Lubéron et écrit des histoires pour sa fille. Elle se découvre alors une véritable vocation pour la littérature de jeunesse et partage son temps entre l’écriture et la traduction de romans anglo-saxons. Elle est auteur d’albums pour les petits, de contes, de nouvelles, de romans, de poèmes publiés chez de nombreux éditeurs parmi lesquels La vache Amélie (Père Castor, 1977), Clément et le rangement (Casterman, 1986), Berceuses pour une nuit de lune (Nord-Sud, 1991), Le loup Loulou (Bayard, 1999).

 

« Je  pense que ma terrible faim de lecture pendant mon enfance et le petit nombre de livres que je pouvais lire, après la guerre et vivant à l’étranger, ont accentué en moi l’importance des livres pour enfants. Je n’ai pas vraiment choisi d’écrire pour les enfants. Cela s’est fait par hasard. Je pensais que c’était un accident et que, plus tard, j’écrirai pour les adultes. »