La littérature au Musée d’Orsay

    Le Musée d’Orsay, du 22 avril au 27 mai 1989, dans le cadre des conférences-débats du samedi, s’est intéressé à L’enfant, un sujet nouveau au XIXème siècle. Deux conférences ont étudié directement les livres pour enfants.

    La conférence du 29 avril a eu pour thème Les livres pour enfants : compte des libraires, 1912-1908. Par Monsieur Guy Rosa. Après 1930, apparait la littérature de  jeunesse. Par une analyse détaillée des tables du Journal de la librairie, plus tard Bibliographie de la France, on remarque que les livres de littérature de jeunesse sont classés dans le chapitre « Education », dans la grande rubrique « Sciences et Art ». Vers 1948, apparaissent différents chapitres : « Lectures morales », « Contes Merveilleux pour le 1ier âge », « Lectures morales et littéraires pour le 2ième âge ». Les éditeurs sont souvent provinciaux et catholiques. Vers 1858, cinq sections sont réservées aux livres d’éducation, d’amusement et d’enseignement. Avec l’accélération de la scolarisation, la littérature de jeunesse devient indépendante de l’école.

    La deuxième conférence a eu pour thème La littérature enfantine dans la seconde moitié du XIXième siècle : quels écrivains pour quel public. Ce fut un débat très fructueux et dense, entre quatre intervenants : Jean Hébrard, Francis Marcoin, Laura Noesser et un coordinateur Jean Delabroy.

    Avant 1950, on note le « braconnage » à travers la littérature des adultes, la grande influence de la littérature de l’édition religieuse provinciale et dans les milieux populaires, de la presse enfantine et des images d’Epinal. Mais, de plus en plus, la « tisane » littéraire va faire place à une littérature qui va socialiser l’enfant. L’enfant bourgeois va acquérir un statut vers 1850. La littérature de fiction va éduquer et divertir. Deux grandes maisons vont prendre la première place : Hachette, avec un secteur scolaire et la Comtesse de Ségur, et Hetzel, avec le Magain d’Education et Jules Verne. Le rôle de la Troisième République sera de former l’enfant-citoyen avec la mise en place d’une littérature nationale pour la jeunesse. Le livre unique de lecture sera un recueil de  morceaux choisis ou un roman scolaire comme Le tour de France par deux enfants.

     Pendant le débat, Laura Noesser va faire le point sur les livres qui paraissent et citer quelques noms d’auteurs, depuis Louis Desnoyer jusqu’à Zénaïde Fleuriot. La discussion avec la salle abordera la question de l’écrivain d’aujourd’hui « à part entière pour la jeunesse », question déjà posée au XIXième siècle avec Jules Verne.

( texte paru dans le n° 36 – 2/1989 – du bulletin du CRILJ )

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Et c’est ainsi que cela commença. En 1946, madame Brunschwig, inspectrice d’académie de Paris, envoie Raymonde Dalimier en stage à L’Heure joyeuse, puis la nomme au lycée La Fontaine sur un poste de surveillant d’externat pour s’occuper d’une des toutes premières bibliothèques d’élèves, lieux pilotes où les lycéens sont associés à l’organisation, espaces qualifiés par madame Brunschwig elle-même de « vrais miracles d’ingéniosité et de persévérance, exemples vivants d’un autre pouvoir ». Raymonde Dalimier fut très longtemps au conseil d’administration du CRILJ.