Jean-Louis Besson

    Auteurs et illustrateurs, nous avons perdu l’un des nôtres, Jean-Louis Besson, mon cadet de trois ans.

     Jean-Louis Besson, un grand de l’illustration… Tu avais commencé ta carrière dans la publicité, chez Publicis, ce que, comme disait Savignac, portait à aller à l’essentiel dans l’image. Tu étais, Jean-Louis, le meilleur des amis, à l’écoute des copains. Portant très haut ton idéal, « faire au mieux ce que tu avais à faire », fouillant comme personne les documentations pour réaliser projets et commandes. Tu étais une référence pour tes collègues qui, souvent, faisait appel à tes connaissances. Respectueux de la vérité dans tes dessins tout en cultivant l’humour.

     Comme nous tous, toujours coincé dans les délais de livraison, travaillant sans arrêt pour ce métier aimé mais pas très rémunérateur, toi, Jean-Louis, qui savait que l’ouvre-boite avait été inventé quarante années avant la boite – cette anecdote de ses recherches racontée par ton copain américain a fait rire l’assistance si nombreuse qui accompagnait « ta boite » au cimetière.

     Merci Jean-Louis, pour l’exemple que tu nous laisses dans tes nombreux livres, ta vie, si chaleureuse, ta gaieté, ta tendresse.

     Soyons digne de toi.

 ( article paru dans le n°78 – octobre 2003 – du bulletin du CRILJ )

Né à Paris en juillet 1932, Jean-Louis Besson suit, pendant trois ans, des cours à l’École des métiers d’Arts de Paris puis travaille dans plusieurs agences agences de publicité. Il réalise des dessins animés. A partir des années 1970, il se consacre à sa passion : écrire et illustrer ses propres histoires. Il a longtemps travaillé chez Bayard-Presse, pour les magazines Astrapi, Okapi et J’aime Lire (Les jumeaux du Roi, Nicole Schneegans, 1982). Illustrateur de nombreux ouvrages pour la collection « Découverte Cadet », chez Gallimard Jeunesse, il y publie également des bandes dessinées. Parmi ses titres pour les enfants : Le nez (Nicolas Gogol, Calligram, 1993), Hadji (Jacqueline Duhême, Gallimard, 1996), Paris Rutabaga, souvenirs d’enfance, 1939-1945 (Bayard Jeunesse, 1995), Donné, c’est donné (Patricia Holl, Nathan, 2002), la série des « Calamity » (Nathan, à partir de 1996). Jean-Louis Besson est décédé le 1er mai 2003.

  jean-louis besson

Réaliser un livre comme Le livre des costumes (Gallimard Jeunesse, 1996) suppose d’abord de réunir une bonne documentation, des reproductions de tableaux pour l’essentiel, les costumes conservés dans les musées étant plutôt rares et peu représentatifs de toutes les classes de la société. Il m’a semblé amusant d’imiter les peintres comme Pisan, Rogier Van der Weyden ou Carpaccio, en veillant à ne pas faire les nez trop gros, surtout aux dames. J’utilise un rotring 015, du papier Schoeller Parole et des encres Martin’s ou Luma. Je fais mes dessins un cinquième plus grands. (Jean-Louis Besson)