Gianni Rodari

Gianni Rodari n’est plus. Il était né à Novare en 1920. Si sa réputation avait largement dépassé les frontières de l’Italie, il n’a été pendant très longtemps connu que des spécialistes.

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      Écrivain pour la jeunesse, lauréat de la médaille Hans Christian Andersen en 1970, il devait peut-être la diversité de son talent à sa double formation d’instituteur et de journaliste mêlé à l’activité de la presse romaine, au mouvement des idées, à tout ce qui a bougé en Italie depuis qu’il a atteint l’âge d’homme.

      Nous pouvons apprécier son humour, son sens de ce qui accroche les enfants, sa volonté d’inscrire le merveilleux dans le monde moderne. Les jeunes lecteurs français ont apprécié Tous les soirs au téléphone, Jip dans le téléviseur (Éditions La Farandole), La tarte volante, La flèche d’Azur (Éditions Hachette).

      On fera un sort particulier à Histoires à la courte paille (Éditions Hachette) dans la mesure où ces textes font la liaison directe avec les préoccupations théoriques de l’auteur telles qu’il nous le révèle sa Grammaire de l’imagination parue aux Éditeurs Français Réunis, véritable essai sur les moyens pratiques de développer l’imaginaire chez les jeunes. Ce dernier ouvrage montre bien, comme les nombreux articles ou interventions de Gianni Rodari, combien sa réflexion s’inscrivait dans une approche théorique et pratique à la fois de la littérature de jeunesse.

      En ce sens, la littérature pour la jeunesse italienne et mondiale perd avec un auteur de grand talent un des trop rares écrivains penchés sur la genèse des œuvres.

 ( texte paru dans le n° 12 – juin 1980 – du bulletin du CRILJ )

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Gianni Rodari nait en octobre 1920 près du lac d’Orta. Son dévouement et son aptitude aux études lui valent d’obtenir son diplôme d’instituteur à l’âge de 17 ans. Après la guerre, il est engagé par le quotidien L’Unità en tant que chroniqueur puis comme envoyé spécial. Il se met à écrire des contes pour enfants. En 1950, il prend la direction de l’hebdomadaire pour enfants Il Pioniere. De nouveau à L’Unita, il concrétise, en 1958, le choix de sa vie : écrire des livres pour les enfants tout en travaillant en tant que journaliste politique « sans appartenance ». Lorsqu’il ne publiera plus de livres, Gianni Rodari se consacrera à une collaboration importante avec les enfants : discussions dans les classes, ateliers d’écriture, etc. Sa Grammaire de l’imagination est disponible aux éditions Rue du Monde.

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